D'Arnaud Cousin.
Ça y est !
Le nouveau gouvernement a annoncé par le truchement de son Premier ministre sa volonté de déposer un projet de loi permettant aux personnes homosexuelles de se marier. Cette annonce ne constitue en soi pas une surprise puisque le candidat Hollande avait fait de ce dossier un argument de sa campagne présidentielle. Elle a été confirmée par communiqué de presse suite à la marche des fiertés homosexuelles.
CC BY Kevin Dooley
« Le droit au mariage et à l’adoption pour tous sera institué et les outils de lutte contre les discriminations seront renforcés », promettent les services du Premier ministre dans un communiqué. C'est le premier acte.
Deuxième acte, une bonne vieille polémique à la française sur la prière universelle proposée par le Cardinal Vingt-trois à l'occasion de la fête de l'Assomption. Il a osé proposer aux fidèles catholiques de prier pour que les « enfants puissent bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère ». Le parti radical de gauche est « indigné » que l'Eglise ose s'exprimer sur ce sujet.
Troisième acte, la campagne de presse. Le monde titre à la Une : « L'Eglise reste trop crispée face au mariage gay ». D'autres titres s'y mettent aussi, je vous laisse le soin de les lire si vous êtes intéressés.
C'est toujours le même scénario et, a priori, toujours le même succès afin d'éviter un vrai débat de fond. Sans me lancer dans de belles philippiques qui pourraient, du coup, être attendues sur un tel sujet, je vous propose d'analyser le sens de cette mesure. Je ne prétends pas le moins du monde à l'exhaustivité mais voudrais simplement apporter quelques réflexions sur ce qu'elle signifierait si elle entrait en vigueur d'un point de vue politique, c'est-à-dire de la vie dans la cité.
Pourquoi certains sont pour.
Elle répond à plusieurs objectifs régulièrement présentés par les personnes homosexuelles ou, du moins, par les associations qui les représentent. Le premier est d'assurer l'égalité des droits entre homos et hétéros. Je suis hétéro, je peux me marier, je suis homo, je ne le peux pas puisque le mariage n'est possible qu'entre personnes de sexes différents comme le précise certains dictionnaires : le mariage est l'« union d'un homme et d'une femme consacrée par un ensemble d’actes civils ou parfois religieux ». C'est d'ailleurs ce que notre code civil applique. Il y a là une discrimination en raison de mes orientations sexuelles, discrimination à laquelle le texte de loi mettrait donc un terme.
Autre argument : d'autres pays l'ont fait. Certes, onze pays, de quatre continents différents, ont légalisé le mariage pour les personnes homosexuelles : les Pays-Bas (2000), la Belgique (2003), l'Espagne (2005), le Canada (2005), l'Afrique du Sud (2006), la Norvège (2008), la Suède (2009), le Portugal (2010), l'Islande (2010), l'Argentine (2010) et le Danemark (2012). C'est un peu, en quelque sorte, la preuve par l'exemple. La plupart de ces décisions ont fait l'objet de nombreux débats et oppositions dans l'ensemble des pays concernés mais, une fois adoptées, elles n'ont pas été, à ce jour, remises en cause.
Dernier argument, qui vaut ce qu'il vaut mais que je donne quand même car on le lit souvent : 65% des Français y sont favorables ! Ce qui permet de dire qu'une grande partie des Français approuverait cette réforme. On aura l'occasion de rediscuter du problème de la majorité plus bas.
Pourquoi d'autres sont contre et… pourquoi ils ont raison !
À vrai dire, ces arguments, pour compréhensibles qu'ils soient, notamment d'un point de vue politique, ne sont pas acceptables.
Certes les pays qui ont reconnu les unions homosexuelles l'ont décidé dans un cadre démocratique. Mais on sait bien que la majorité d'une assemblée n'a pas toujours raison ou, à tout le moins, ses décisions ne sont pas nécessairement justes. On se souvient de l'exclamation du député Laignel en 1981 lors du débat parlementaire sur les nationalisations : « Vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires ». C'est un peu le même problème. Un parlement crée du droit en fonction de la majorité politique qui le compose. Pour autant le droit créé peut ne pas être conforme à la morale. Dès l'antiquité, Platon a d'ailleurs dénoncé cette « dictature de la majorité ». Aucun système n'est parfait !
On arrive là au cœur du problème, c'est que la revendication homosexuelle ne peut être satisfaite car, comme le dit le philosophe Pierre Manent, elle ne pourrait être qu'une copie du mariage hétérosexuel, reconnu lui, par la société parce qu'il assure la reproduction de l'espèce. Il a donc une fonction au service de la société que nous formons. Comme je trouve son explication particulièrement lumineuse, je me permets de le citer un peu longuement : « Il est possible, dans notre régime, de satisfaire la plupart des revendications des homosexuels, ou de ceux qui s'expriment en leur nom. Mais pas toutes, ou plutôt une seule est impossible à satisfaire. Il est impossible que le corps politique "reconnaisse" leur "style de vie" : aucun "style de vie" n'est "reconnu" par notre régime. C'est pourquoi il est libéral. Mais il "reconnaît" le "mariage hétérosexuel" ? Certes, et pour une bonne raison : ce mariage produit des enfants, c'est-à-dire des citoyens, et cela relève de l'intérêt public. »
Il est certain, et le magistère de l'Eglise ne dit pas autre chose, que les personnes homosexuelles doivent être traitées avec dignité et qu'elles doivent pouvoir vivre normalement. Il existe d'ailleurs des types de contrats qui leur permettent de transmettre leurs biens etc. Bref d'organiser leur vie comme bon leur semble. Pourquoi pas ? C'est l'idée en France du pacte civil de solidarité (PACS) qui répond précisément à ces problèmes.
Mais utiliser une institution historique profondément ancrée dans le paysage juridique français pour faciliter en fait un processus de reconnaissance sociale me semble constituer une grave erreur. Ce n'est pas le rôle du Code civil et du mariage. Vouloir donner par la loi ce qui est ontologiquement impossible en mettant en place un artefact juridique accompagné d'une parodie de cérémonie à la mairie ne relève que d'une démarche démagogique et fallacieuse qu'il faut dénoncer… alors dénonçons !
PS : Un point qui me paraît fondamental pour conclure. En prenant ainsi position, il ne s'agit pas de juger ou de condamner l'homosexualité ou les personnes qui sont homosexuelles. Elles doivent avoir le droit, comme chacun d'ailleurs au respect et à la considération. Etre opposé à une reconnaissance juridique d'un phénomène social ne signifie bien sûr pas juger ce phénomène en tant que tel. j'insiste bien sur ce point car je ne voudrais pas qu'une personne homosexuelle soit blessée par cet article !
On dirait qu'à l'heure actuelle, ce sont les personnes homosexuelles qui se sentent les plus concernées par le mariage…?
Après, en quoi la position de l'eglise les concerne t'elle, puisque le mariage religieux a une autre dimension que le mariage civil?
Paulo,
Tu trouvera une réponse à ta deuxième question ici:
http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-d-ete-mariage-homosexuel-fin-de-vie-de-quoi-se-mele-l-eglise-2012-08-13
Catholique pratiquant et lecteur régulier de cet excellent blog, j'avoue être très très très très partagé sur cette épineuse question. C'est un débat qui revient fréquemment dans mon couple (je serais plutôt pour, mon épouse plutôt carrément contre…). Et de fait, c'est une question passionnante et passionnée…
Pourquoi serais-je plutôt pour? d'abord, le premier l'argument contre le mariage homosexuel que vous avancez me paraît assez fallacieux. C'est un truisme de dire que la majorité d'une assemblée n'a pas toujours raison… On ne peut juger des bienfaits ou méfaits des décisions nées dans un cadre démocratique avant d'avoir un minimum de recul. Je ne parle pas de 10 ans (i.e. les Pays-Bas), mais plutôt de quelques générations (au moins une). Laissons le temps, maintenant que c'est quelque chose de bien établi chez la plupart de nos voisins, de voir ce que cela donne !
Ensuite, l'idée de "copier" le mariage hétéro ne me semble pas si stupéfiante que ça, si l'on considère la question autrement que vous le faites. Evidemment, l'aspect procréatif est exclu d'un mariage homosexuel, mais je ne pense sincèrement pas qu'un couple homosexuel ne soit pas à même de porter l'amour suffisant, ou en tout cas un amour incomplet, déformé, à un enfant (i.e. l'éternel argument de l'indispensable modèle père + mère, etc etc). Tant de couples hétérosexuels traitent leur progéniture d'une façon si honteuse, si égoïste, si outrageusement imparfaite que je me prends à regretter parfois qu'un examen ne soit pas mis en place pour devenir parent… Je ne parle pas en général, je parle d'exemples concrets, dans mon entourage, mais fort heureusement minoritaires. Les désastres induits par des comportements égoïstes envers l'enfant émanent souvent de personnes d'apparence très "saine"…
Partant de là, je trouve très hypocrite de soustraire aux homosexuels le droit de se "marier", puisque pour la grande majorité d'entre eux cela ne revient pas à confirmer une égalité ontologique des unions hétéro et homosexuelles. Là, je pense que nos chers médias et un certain lobby homosexuel "autorisé" portent une vision très déformée et très négative des aspirations des homosexuels dans leur ensemble. L'objectif est de reconnaitre socialement et juridiquement ce lien, ce qui me paraît tout à fait sain et indispensable afin d'en en finir avec de vieilles névroses que notre société traine comme autant d'affreux boulets. A ce titre, le PACS n'est à mon sens qu'un triste succédané, très condescendant envers les homosexuels (et pourtant Dieu sait si à l'âge de18 ans j'ai défilé contre le PACS… ironie quand tu nous tiens…). "Nous on a le mariage et pas vous, gnagnagna…"
Par ailleurs, cette démarche de reconnaissance juridique et sociale du mariage homosexuel s'inscrit dans une évolution globale de notre civilisation qui va, de mon point de vue (et pour une fois!), dans le bon sens. Il aura fallu des siècles et des siècles avant qu'on reconnaisse une juste dignité successivement aux femmes, aux handicapés, aux "aliénés"… Il ne me semble pas que le mariage homosexuel constitue un débordement de cette tendance historique. Bien sûr, le point de vue de l'Eglise catholique est à la fois logique et prend sa source dans quelque chose de très grand et de très beau, qui nous dépasse complètement. C'est pourquoi ma femme et moi avons signé des deux mains et communié avec une joie infinie et le refaisons jour après jour, semaine après semaine. Rien de plus beau que de mettre son union sous le signe du Christ. Malgré tout, je ne peux concevoir que le "mariage" nous soit une chasse gardée, même si la signification n'est pas la même et que la dimension sacramentelle ne peut entrer dans le cadre de l'union homosexuelle. En cela nous sommes parfaitement d'accord. Cependant, je crois honnêtement que le manque d'ouverture de l'Eglise sur cette simple reconnaissance, d'ordre sémantique finalement, lui coûte rès cher.
Je ne présente là que mon point de vue et j'apprécie d'en débattre avec des personnes ouvertes d'esprit, à commencer par ma femme :). Il est bien certain qu'il ne s'agit en aucun cas de juger ou condamner l'homosexualité, nous n'en sommes Dieu merci !! plus là.
On est bien au coeur du sujet avec les arguments que vous présentez. L'union d'un homme et d'une femme est reconnu par la société via le mariage et crée des droits pour eux car il aboutit généralement à créer des enfants. Le mariage est une institution qui reconnaît un couple, base normalement stable de la société et dans l'esprit de la loi naturelle.
Pourquoi donner une reconnaissance sociétale à cet amour, aussi sincère soit-il ? Quel est l'intérêt de la société ?
Je suis vraiment opposé à votre argument que je résume grossièrement comme ceci: mieux vaut un bon couple homo qui élève bien des enfants qui lui sont confiés qu'un mauvais couple hétéro qui bat les siens. Je trouve cet argument spécieux.
Là encore, d'un point de vue de la communauté nationale, il nous faut tout faire pour que les couples élèvent du mieux qu'ils peuvent leurs enfants, on peut les aider et d'ailleurs, il existe de nombreux dispositifs publics ou associatifs qui s'y emploient. Certes il existe de mauvais parents mais je ne vois pas en quoi cela justifierait au fond le mariage et surtout l'adoption par des couples homosexuels.
Vous abordez aussi le problème du PACS. Je ne vois pas le côté "condescendant" que vous évoquez, ne serait-ce qu'en analysant le succès qu'il rencontre. Il permet de gérer l'aspect technique, héritage etc des 2 contractants. Bien sûr il n'y a pas le côté cérémonie à la mairie et à l'Eglise, ce qui se justifie dans la mesure où c'est un engagement qui se prend pour être rompu, à la différence du mariage !
Vous avez bien résumé ma pensée.
Je suis conscient qu'il s'agit d'une question épineuse, qui remet en cause les bases de notre société, jusqu'au plus profond des racines de son histoire. Cependant, si le mariage chrétien s'est trouvé légitimé du point de vue juridique à la Révolution, on ne peut pas dire que le mariage, dans son sens le plus large, est une invention des chrétiens. L'Etat s'est approprié le modèle chrétien mais depuis 1905, Etat et Eglise marchent sur deux chemins bien distincts. Ainsi, légitimer le mariage homosexuel (= affaire de l'Etat) ne remet pas en question le mariage chrétien (= affaire de l'Eglise) à mon sens.
Par ailleurs, mon côté scientifique a toujours eu beaucoup de mal avec le terme "loi naturelle"… Pour le coup, c'est à mes yeux un argument tout à fait spécieux ;)
Pourtant l'Eglise s'était opposée à l'époque au pacs. De plus elle est toujours opposée de près ou de loin à tout ce qui faciliterait la vie de ces couples homosexuels (cf les documents idoines de la CDF).
En quoi la position de l'Eglise concerne-t-elle les homosexuels ? Vaste question. L'Eglise est ce que l'on appelle un leader d'opinion: elle fait partie de ces institutions dont les avis sont écoutés par une partie de nos contemporains, certes beaucoup plus restreinte qu'autrefois, mais tout de même consistante. D'autre part, il ne faut pas oublier que c'est l'Eglise qui a mis en place le mariage tel que nous le connaissons dans les sociétés occidentales, avec notamment l'échange de consentement entre les époux, qui n'éxistait pas dans le droit romain. Le mariage civil, introduit sous la Révolution et codifié par Napoléon, n'est qu'une copie du mariage religieux. Le "détricotage" de l'institution a commencé avec l'introduction du divorce pour faute, dans les années 1880. Il s'est poursuivi avec le divorce par consentement mutuel en 1975. Le mariage pour les homosexuels peut apparaitre comme la phase ultime de cette destruction juridique, puisqu'une de ses finalités initiales – l'authentification de la filiation – se trouve reléguée au second plan. Derrière la modification d'une institution civile, c'est bien à une institution d'origine religieuse que l'on s'attaque.
Je vous conseille, pour se faire une meilleure connaissance sur ce sujet, de regarder l'émission : http://www.dailymotion.com/video/xit8j4_dieu-merci-l-eglise-est-elle-homophobe-du-20-05-2011_tv , avec notamment la contribution de Philippe Arino, personne homosexuelle et catholique.
Que nous apprend cet article? Que nous avons raison d'avoir tort? L'auteur et certains commentaires me laissent malheureusement un goût amer dans la gorge. Comme catholique, suis-je seulement membre d'un groupe leader d'opinion…? L'optique des uns et des autres dans cette page ne semble pas dépasser cet horizon, et cela m'afflige. A vrai dire, l'amitié réelle envers certaines personnes homosexuelles ne pourra jamais s'approfondir s'il n'y a pas à un moment donné quelque chose de plus grand, reconnu par tous, vers quoi on cherche tous à regarder.
Il ne s'agit pas tellement de défendre des modes de vie, embrassés par des groupes plus ou moins influents dans la société démocratique. Il s'agit d'un regard qui s'approfondit sur l'homme et son mystère. Et l'Eglise n'est pas vraiment leader dans ce domaine, ce serait même plutôt le contraire. Elle pourrait même être totalement rejetée de la société pour cela. Comme d'autres avant elle: les prophètes, le Christ lui-même. Reste à savoir si nous aurons le courage de la suivre jusqu'au bout, lorsqu'elle sera ainsi attaquée.
L'enjeu n'est pas tellement d'être malin dans le débat, mais d'être courageux pour oser dire ce que Dieu lui-même nous inspire. Quitte à recevoir des jets de pierres pour unique réponse. Car le débat est totalement factice. Sarkozy et Fillon nous ont donné une certaine image de ce courage en parvenant à éviter d'ouvrir trop grand le débat à propos de l'idée que le mariage entre un homme et une femme et la famille fondée sur un papa et une maman demeuraient la cellule de base de la société. Hollande et Ayrault sont des pleutres qui veulent remplir le vide de leur désarroi par des actions aussi démagogiques que possible. L'exercice du pouvoir les détruira à petit feu, un tel débat est une bouée de sauvetage de l'opinion dans un océan d'absurde (cf. le revirement à propos du nucléaire, cf. le traitement des Roms etc… on a brûlé les prédécesseurs, voilà qu'on se met à les imiter…).
Pourtant la question n'est pas de savoir si nous sommes de droite ou de gauche dans ce débat. Pour nous, il s'agit plutôt d'être prêt à répondre avec courage et intelligence lorsqu'on nous le demandera. Et cela viendra bien assez vite. Aujourd'hui, fête du martyre de Saint Jean-Bapiste.
Bonjour à tous, bonjour Arnaud,
Voici ma petite contribution au debat.
Le petit avant gout du débat qui s'annonce me fait osciller entre amertume et optimisme et je me propose de vous détailler pourquoi.
Pourquoi je pense que le discourt du magistère ne sera pas entendu sur ce sujet?
1) Il me semble que depuis des annees la communauté homo a travers ses différents engagements militants (lois contre l'homophobie, pacs, etc…) pousse encore et toujours un seul et meme crie: "nous sommes la! nous existons! respectez nous! quelle place pour nous dans la société? quelle place pour nous dans l'eglise (pour ce qui nous concerne)?
Aujourd'hui c'est toujours la même soif qui s'exprime: Reconnaissez ma dignité! Et ce crie, cette demande, s'exprime de la manière la plus francaise qui soit il me semble: Egalité, Egalité, Egalité.
Aujourd'hui l'opinion publique en se prononcant majoritairement en faveur du mariage pour tous les couples et de l'homoparentalité indique essentiellement, il me semble, qu'elle souhaite entendre ce crie, qu'elle reconnait que l'acceuil que notre société reserve aux personnes homosexuelles n'est pas digne: insulte, humour dégradant, mepris, dégout, rejet à l'ecole, deception des parents, condamnation au silence, agression physique, refus du bapteme (si, si, ca arrive!), discrimination au travail etc… sont malheureusment encore fréquent. Comment une personnes peut se construire sainement dans ces conditions?
Le gouvernement, emantion de cette opinion publique, choisi de repondre à ce crie encore une fois de la manière la plus francaise qui soit. Egalité, Egalité, Egalité.
Cette prise de conscience de l'opinion publique me rend optimiste comme on est en droit de l'être lorsque celui qui souffre est finalement entendu.
2) Maintenant le magistère s'expirme contre les moyens employés par la société civil pour repondre à cette soif d'acceuil. Il rappele sa position: pour lui "le mariage n'a de sens qu'entre un homme et une femme et l'enfant à besoin d'un pere et d'une mere". C'est son role d'intervenir dans le débat publique pour inviter autant que possible à approfondir les questions traitées.
Mais dans le climant général que j'ai exposé ci dessus il me semble que plus le magistère tentera de marquer son opposition au mariage pour tout les couples et à l'homoparentalité et plus l'opinion publique et la communauté homo entendra '"non à l'acceuil des personnes homosexuelle"
voila, je pressent, le débat auquel nous allons assiter ces prochains mois:
– la communauté homo: on veux le mariage et l'homoparentalité (veritable desir = on veux etre respecté)
– l'opinion publique: OK (traduction = vous avez le droit à un acceuil digne)
– le magistère: non au mariage et à l'homoparentalité ( manière dont cela sera compris : on aime pas les homos)
Cela me rend légèrement amer vous l'aurai compris.
Le magistère et à travers lui l'eglise est aujourd'hui majoritairement percue comme homophobe par l'opinion publique. Toutes ses prises de positions sur les sujets sont décredibilisé d'office.
Et en effet il est surprenant :
– de ne pas entendre l'eglise appler la société et la communauté homo à reflechir ensemble à comment trouver une juste place pour les personnes homosexuelle et une juste reconnaisance de leur parcourt de vie.
– que lorsque le sujet de l'homosexualité est abordé par des représentant de l'eglise c'est extrement majoritairement pour être CONTRE quelque chose. Contre le pacs, contre mariage, contre l'homoparentalité, contre les relations sexuelles. Que ces interpellations soient légitimes ou pas on peut se demander ou sont les prises de parole positives. Pour l'acceuil, pour l'accompagnement, pour le vivre ensemble, pour la protection de ceux qui souffre. Lorsque les mentions "les personnes homosexuelles doivent être traitées avec dignité et qu'elles doivent pouvoir vivre normalement" apparaissent (désolé arnaud) c'est tres majoritairement en bas d'une argumentation CONTRE. Comme pour se dédoiner d'homophobie et reforcer ainsi son argumentation.
– que quand je suis dans un milieu catho en générale j'ai le sentiment d'être la seule personne homosexuelle de l'assistance. Dans toute les prises de parole actuelles du magistère on entend repeter que quelque soit le message du magistère sur l'homosexualité, sur le mariage pour tout les couples, sur l'homoparentatlité, les personnes homosexuelles, elles, sont biensure acceuillies quelque soit leur etat de vie. Vous qui lisez ce mail combiens de personnes homosexuelles connaissez vous dans votre paroisse, dans vos groupe de partage, dans vos groupe d'accompagement de couple, dans vos mouvements d'eglise? Qu'est ce qui fait que ces catholiques se taisent, n'osent pas temoigner de leur parcourt de vie? n'osent pas de partager leur experience?
Comment s'etonner alors qu'il y ai cette suspicion, ce manque de confiance lorsque le magistère prend la parole.
C'est bien dommage car à l'instar de son attitude souvent precurseure sur la doctrine sociale par exemple j'aurais tant aimé qu'il nous entraine plus profonds dans un débat qui je pense dépasse la question homosexuelle.
– L'egalité des droits garantie t'elle le respect de la dignité d'une personne? Le respect de la dignité d'une personne necessite t'il forcement l'égalité des droits?
– le mariage civil n'a t'il pour unique but que la procreation (doit on interdir aux personnes ages de se marier?). Le desir de deux personne de lier leur destin dans un projet commun et d'avoir une fecondité autre que procréatrice doit il etre reconnu et accompagné? si oui comment?
– un enfant a t'il besoin pour se contruire correctement d'un referents biologiquement masculin et d'un referent bilogiquement feminin? d'un referent maternant et d'un referent parternant? de deux personnes qui l'aime? Pourquoi?
Enfin j'aurais tant aimé que quelqu'un se charge de déplacer le debat sur ce qui me semble être (comme vous l'aurez compris) la vrai question. Quelle juste place pour les personnes homosexuelles dans notre société et dans notre eglise. Pour ou contre le mariage gay? la question n'est pas la bonne et pour moi les deux reponses sont mauvaises.
Je suis convaincu depuis longtemps que la seule manière pour le magistère d'être entendu sur ces questions est de, avant tout chose, s'engager clairement et resoluement contre l'homophobie. Les représentant de l'eglise lors de leur prise de parole ne cesse d'appeler à ne pas esquiver le débat. Commencons par donner l'exemple! N'ayons pas peur! Invitons les catholiques homosexuels à temoigner de leur parcourt de vie, à partager leur experience, à exprimer leur desirs, leur expoirs, leur attentes. Thimoty Radcliff superieur des dominicains disait en substance suur ce sujet "devons amis d'abord et discutons apres". Trouvons ensemble un modele de vivre ensemble apaisé et proposons le à la société.
Il me semble que c'est la seule manière pour le magistère de pouvoir porter une parole dépassionée et audible sur ce sujet.
Ceci etant dit je suis comme soeur anne je voie l'herbe qui verdoie et le ciel qui rougeoie mais je ne voit rien venir.
Mais on est jamais à l'abris d'une bonne surpise :)
Amicalement,
Pour finir une petite citation de st ignace: "l'experience nous enseigne toujours que la ou il y a le plus de resistances on est en droit d'attendre les plus beau fruits"
Merci à Thomas Constant, votre réponse invite plus à la rencontre des personnes qu’à un débat d’opinion. Ca fait du bien.
Merci Thomas, ça fait du bien d'entendre vos paroles.
Bonjour à tous,
Pour commencer, je me présente (histoire de montrer patte blanche). Je m'appelle Thibaut, j'ai 28ans, et je suis homosexuel et, je dois l'avouer, ce "débat" auquel nous assistons – si tant est que l'on puisse appeler ça un "débat" – me fait particulièrement mal.
A vrai dire, une fois encore, j'ai l'horrible sensation que des instances dirigeantes et/ou morales, politiques comme religieuses, ne parviennent qu'à une chose : nous diviser.
Avant d'être homosexuel (parce que je ne me définis pas comme tel avant tout!), je suis Français. Et en tant que tel, je suis très attaché à notre République, et à ce qu'il en est dit dans l'article premier de notre constitution : "La France est une République INDIVISIBLE, laîque, démocratique et sociale."
Alors je ne peux pas me contenter d'un débat aussi pauvre que celui auquel nous assistons. Et je refuse que notre pays se divise sur ce sujet. Je suis favorable à ce mariage, pour diverses raisons que je n'ai pas la place d'exposer ici.
Mais la réalité, selon moi, est la suivante : ne faudrait-il pas que nous reposions les bases de ce que nous sommes, de nos valeurs, de ce que signifie le mariage, la famille, l'enfance, avant de déterminer ce que nous acceptons ou non, et pourquoi?
Alors voilà, j'ai décidé d'écrire un livre. Cette entreprise est longue et compliquée, d'autant que le débat s'envenime, et que le passage devant le Parlement approche. Mais j'ai l'espoir qu'en discutant ensemble, nous pouvons mieux éclaicir les points sur lesquels nous ne nous comprenons pas. Et surtout, en discuter sereinement plutôt que dans le vacarmes infantiles de manifestations stériles.
Alors si certains d'entre vous, opposants comme partisans, le souhaite, je serai ravi d'avoir vos regards sur ce sujet. Faites moi savoir si vous accepteriez, et comment je peux vous contacter.
En attendant je vous souhaite à tous une bonne soirée/journée.
Tib
Cher Thibault,
Merci pour votre commentaire. Les portes drapeaux et autres donneurs de leçon s’expriment beaucoup dans ce débat provoquant beaucoup de violence, nous déplorons comme vous cela. Terre de Compassion espère apporter sa contribution au débat en écoutant toujours d’abord les personnes et non les clans.