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Warnken : Lettre à des parents qui ont perdu un enfant

Après la mort de leur fille de 6 ans, Blanca Vicuña, la top model « Pampita » et l’acteur chilien Benjamin Vicuña reçurent une lettre écrite par le poète et animateur télévisé chilien, Cristián Warnken, intitulée « Una luz tan blanca » (Une lumière si blanche). S’inspirant de l’idée que « les enfants viennent au monde pour nous poser des questions auxquelles nous ne savons pas répondre », Cristián Warnken entre dans la profondeur de la douleur expérimentée par les parents dans ces questions suscitées par la mort d’un enfant. Voici une partie du texte, retwitée par « Pampita ».

« Il y a une question qui est la plus difficile, la plus dure, la plus radicale de toute : c’est celle que parfois nous font certains enfants, en quittant avant nous cette terre. Cette question, elle, n’a pas de réponse ; cette question est un trou noir dans notre côté, un trou noir plus vaste et vertigineux que les trous noirs du cosmos. Ces enfants sont de la race du « Petit Prince », qui laissa seul l’aviateur en plein désert, sans l’avoir jamais averti qu’il s’en irait pour toujours. Nous n’aurions pas attendu cela de nos enfants : qu’ils nous laissent vulnérables avec cette question qui brûle, qui fait mal, qui clame vers le ciel. Alors, nous regardons autour de nous, cherchant à y répondre, et tous nous offrent des réponses toutes faites, et nous passons très vite sur le bord des enfants désillusionnés par les réponses mortes.

C’est ici que commence le miracle : l’absence de nos enfants nous fait redevenir des enfants. Nous devons naître de nouveau, d’un coup, à partir de la souffrance de ne pas pouvoir trouver de réponse. Peut-être ces enfants sont-ils venus sur terre pour que nous commencions à nous poser ces questions impossibles. Questions que nous réussirons peut-être un jour à élucider, quand notre cœur se fera enfant. Mais c’est l’organe qui justement demande beaucoup de temps pour naître de nouveau. C’est à ce moment-là que nous nous rendons compte combien notre cœur s’est endurci ! Nos enfants qui nous ont quitté plus tôt doivent avoir de la patience avec nous, doivent nous attendre jusqu’à ce que nous arrivions à la pointe du mystère où ils sont. Et je dis mystère et non vérité. Les enfants sont du mystère, non de la vérité. Mais pourrons-nous désapprendre au point d’arriver à nous remplir de nouveau sans nous rendre compte de ces questions nouvelles et pures, comme un arbre qui se remplit soudain d’une multitude d’oiseaux ? J’ai l’espérance que cela arrivera un jour car il y a une douleur qui est aussi lumière. C’est l’étincelle de lumière que laissent derrière eux les enfants qui sont partis, les enfants comètes, les enfants étoiles filantes. C’est l’unique lumière qui peut nous illuminer lorsque les questions angoissantes s’entrechoquent en nous et ne nous laissent pas dormir. Cette lumière est une lumière sans pourquoi, une lumière sans quand, une lumière sans comment, une lumière si blanche… »
 

Proposé par Marie Debacque


La Ensenada, Pérou 2010 © Séverine Dubois
 

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3 Commentaires

  1. Anonyme

    Hugo ,
    C'est tout a fait vraie . J'ai souvent dit que mon fils était une étoile filante et il m'a beaucoup apris notament il m'a amener vers la foi en Dieu et m'a fait comprendre que la vie est éternelle et l'amour est plus fort que la mort .
     
    merçi pour ce témoinage Hugo.
    je t'embrasse    Sylvia 
     

  2. Mimajo37

    La perte d’un enfant est toujours une brisure terriblement douloureuse, et parfois insurmontable. Combien, parmi nous, s’interdisent de vivre et s’installent dans une mortelle prostration. La vie n’a plus de sens, on n’a goût à rien et nous restons rivés aux images et souvenirs du passé. Cependant, cet enfant que nous avons perdu, au-delà du miroir, nous aime toujours, et notre souffrance le fait souffrir. Nous aimant, il souhaite nous voir vivre notre vie, en harmonie avec le Tout Amour qu’il a rejoint. Son bonheur, malgrès son absence visuelle et son incarnation dans la physicalité du corps que nous avons connu de lui, son bonheur donc, dépend de notre capacité à être nous-même heureux en réalisant notre vie incarnée dans la chair, en harmonie avec l’univers. C’est ainsi que nous pourrons au mieux lui permettre de se libérer de toutes attaches terrestres et rejoindre son origine divine. C’est la plus grande preuve d’amour que nous puissions lui témoigner.
    Que Dieu vous garde et vous bénisse!
    Michel

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