A l’heure de la sieste, ils sont une petite dizaine, couchés côte à côte à même le sol avec juste un tapis en guise de matelas.
Ces petits bouts sont issus de familles très pauvres de Katmandou dont les parents, pour la majorité, travaillent tous les deux dans des fabriques de tapis.
Et ces parents n’ont pas vraiment le choix.
Soit ils vont travailler avec leurs enfants de moins de 6 ans (âge où la scolarisation est obligatoire) et l’on retrouve des bébés casés tant bien que mal à côté d’un métier à tisser ou des petits enfants qui jouent dans ces lieux mal éclairés et à la sécurité souvent très incertaine.
Soit, ce sont les grands frères et sœurs de 4-5 ans qui gardent les plus petits, seuls, dans la pièce unique qui sert de logement à toute la famille.
Soit, ils ont la chance de pouvoir confier, pour une très modique somme, leur progéniture à la crèche de l’association Aawaaj.
Aawaaj veut dire « rompre le silence » en népalais. Combattre les violences faites aux enfants et aux femmes est le combat dans lequel s’est lancée cette association. De plus, Aawaaj entend engager ce combat de manière exclusivement non violente. En utilisant l’arsenal juridique, en créant des lieux de soutien scolaire, en sensibilisant et éduquant la population, en interpellant par le théâtre de rue, en ouvrant une crèche…
Grâce à cette dernière, les parents peuvent alors travailler plus sereinement, sachant que leur enfant est entre de bonnes mains et en plus préparé tout doucement à intégrer une école primaire quand ils en auront l’âge. Car les jeunes femmes et les jeunes hommes qui s’occupent de ces petits, les éveillent peu à peu à l’écriture, à l’autonomie, à la découverte de choses et d’autres à travers la pédagogie Montessori.