Philippe Ariño est un jeune professeur d’espagnol de 32 ans. Un jour, il fit ce constat : « L’homosexualité est inscrite en moi, je ne vais pas la fuir, je vais en faire quelque chose ». Depuis, il ne cesse de chercher ce qu’est le désir homosexuel, se penche sur la blessure qu’est l’homosexualité, pour mieux la comprendre, vivre plus libre et témoigner de son espérance. Retour sur une rencontre lors d’une conférence donnée à Hyères le samedi 28 septembre 2012.
Philippe Ariño, ©Tous droits réservés
Son homosexualité, Philippe Ariño, catholique pratiquant, ne la nie pas. Il est attiré par les hommes. C’est un désir qu’il juge identifie comme profondément inscrit en lui, mais non fondamental. A 22 ans, il en parle à ses parents. Quelques années plus tard, il écrit son premier livre sur le thème, puis décide de vivre son homosexualité : s’ensuivent plusieurs aventures amoureuses. De ces expériences, il retient une chose : elles ne le comblent pas. Il choisit alors la continence, et la voie de l’amitié désintéressée : « J’ai tout arrêté : drague, masturbation… Cela s’est fait tout naturellement parce que ce que je vivais avec les garçons ne me comblait pas, je percevais que je n’étais pas dans le meilleur de ce que je pouvais vivre. Et si on ne choisit pas le meilleur, dans sa vie, on est malheureux. » Au cœur de ce chemin, une immense confiance dans l’Eglise et en sa capacité de conduire les hommes vers leur vrai bien : « J’ai pris le parti de faire confiance à l’Eglise les yeux fermés », confie Philippe Ariño, qui exprime par ailleurs l’importance de son appartenance à des groupes d’aumônerie depuis son enfance, et de son amitié avec des prêtres. «L’Eglise, de par l’incarnation de Jésus, est proche de l’humain, et elle a de grandes intuitions qu’il faut écouter ». Elle croit en la liberté de l’homme, en sa capacité de choisir et d’aimer, de se donner. « Elle propose un chemin exigeant, qui tire l’homme vers le haut », dit Philippe Ariño .
Pour autant, il ne cesse de se pencher sur la question du désir homosexuel, qu’il porte en lui, que portent ses amis homosexuels. C’est une souffrance, c’est une blessure qu’il essaie de scruter, ne cherchant pas d’abord à la comprendre par la psychanalyse, ou par des arguments cathos, mais simplement par une observation distancée des faits réels, par l'accueil de confidences gratuitement reçues, d’expériences vécues. Il sort en boite, va à la Gay Pride, questionne ses amis… Bref, comme il le dit lui-même, il se « passionne » pour ce qu’il appelle « le désir homosexuel », pour la manière dont il s’exprime, ce qui le caractérise. En tout cela, il lui est nécessaire d’affronter la vérité nue, dans ce qu’elle a parfois de plus cru, de plus noir aussi : fantasme ou désir de viol, désir d’être objet, négation des différences, peur d’être unique, désir de se prendre pour Dieu, haine de soi et désir de fusion… Sept caractéristiques dont il se sert pour définir le désir homosexuel, et qui mettent en évidence une blessure. Le fantasme de viol par exemple, parfois lié à un viol réel, est souvent le fait d’un effondrement identitaire, pour gagner une personnalité, dans un contexte de construction et de panne identitaires. « L’amour homosexuel cache en général de gros drames. Il y a parfois une grande souffrance cachée ». La recherche d’une moitié du même sexe montre aussi une peur d’être unique, « beaucoup d’homos ont l’impression d’être des moitiés d’hommes ». La formation d’un couple homosexuel leur donne l’impression d’être « complet », « entier », « unique ». Philippe Ariño souligne les conséquences de cette peur de l’unicité : « Lorsque l’on pense que l’on n’est pas unique, on pense que l’on n’est pas aimé et que l’on n’aimera pas. »
Si ces sept caractéristiques décrivent de manière particulière le désir homosexuel, elles mettent aussi en lumière, de manière plus générale, des particularités et des souffrances de notre société. « On peut sentir derrière cette question de gros enjeux. L’homosexualité fait peur. Car elle cristallise tous les problèmes sociaux possibles et inimaginables. Elle est le reflet de ruptures sociales diverses et variées en amour, en amitié, au niveau de la spiritualité, au niveau national et international… Le désir homosexuel est un des signes les plus marqués de ces ruptures, “le voyant rose”. Quand les personnes homosexuelles découvriront quel est leur rôle de conscience, cela va aider toute la société ».
Philippe Ariño, par son expérience, en témoigne. Et son témoignage est une vraie source d’espérance. D’une réalité douloureuse mais non fuie, prise au sérieux, est née sa mission. De sa vulnérabilité a jailli la grâce, d’une blessure, une source de guérison…
Choisir de résister à un désir est aussi déchirant que choisir d'y céder. On se fatigue du péché, mais on se fatigue aussi de la vertu. Ce n'est pas une bonne idée que de vouloir fonder la morale sur ses bienfaits psychologiques. A la longue, il est aussi ennuyeux d'être chaste que d'être débauché. La loi morale n'est pas donnée aux hommes pour qu'ils soient heureux sur la terre, mais pour qu'ils sachent à quoi ils doivent peiner pendant la vie présente pour mériter au ciel, après leur mort, le Paradis.
Vous avez raison d’écrire que le témoignage de Monsieur Ariño soulève un débat sur le fondement de la morale. Les désirs sont à la fois tyranniques et décevants, car ils sont infinis et plus nous « cédons », plus l’incapacité de les assouvir devient criante et « déchirante » comme vous dites. Nous vivons dans une morale utilitariste qui réduit la morale et le bonheur au plaisir immédiat, cela est profondément désespérant. Cela dit, je ne suis pas « intéressé » par la morale « pour le Paradis » dont vous parlez. Le bonheur est ici et maintenant ou jamais. L’infini qui brûle dans chaque désir est un appel à toujours plus, une soif insatiable qui est certes déchirant, mais pour nous rendre chaque jour plus ouvert à la communion, plus dépendant des autres, plus mendiants et accueillants de l’être et de la vie. C’est justement ce dépassement fatiguant qui rend la vie fascinante et toujours étonnante et nouvelle. L’ennui dont vous parlez vient d’une peur de mes désirs, d’une acceptation et d’une résignation, ce sont les pharisiens qui répètent tantôt « contente-toi de ce que tu peux, limite-toi à ce que tu as » ou tantôt « pose toi-même tes règles en fonction de tes propres « orientations ».
Un grand merci à Aurélie pour nous avoir permis de découvrir le témoignage de Philippe Arino. Le débat actuel sur le "mariage pour tous" aura eu au moins le mérite de nous livrer un certain nombre de témoignages (je pense aussi à celui de Bernard Perret que l'on trouve sur le site du journal La Vie ) qui nous permettent de mieux comprendre ce que vivent les personnes homosexuelles.
Bonjour
Bruno : M Ariño et ses idées n'est représentatif QUE de lui-même, et certainement pas DES personnes homosexuelles ! Personnellement, je ne me retrouve pas du tout dans le tableau noir qu'il en dresse.
Pour bien comprendre ce qu'elles vivent, variez vos sources de lecture, vous verrez qu'il y a, dieu merci, une majorité de gens heureux qui s'épanouissent dans leurs amours homosexuelles !
Il y a aussi évidemment des souffrances, mais elles ne sont pas intrinseques ni exclusives à l'homosexualité en soi ! (mais + de son aspect social).
Bonjour a tous,
Je dois vous avouer mon malaise assez profond vis à vis du témoignage de Philipe Arion.
J’ai plus l’écouter notamment dans l’émission « Dieu Merci » et aujourd’hui le lire sur le blog terre de compassion.
Pour être honnête ce n’est pas son témoignage qui me met mal à l’aise. C’est un témoignage fort qui mérite d’être entendu. Je connais le milieu homosexuel et je suis tout à fait persuadé que ce témoignage dit quelque chose de la réalité que vivent certaines personnes homosexuelles. On peut également constater en l’écoutant qu’il semble avoir trouver un certain équilibre.
Cependant une chose me dérange profondément dans ce qui émerge de ce témoignage.
Je précise avant d’aller plus loin que je n’ai pas lut ses livres. Je ne me prononce donc pas sur ce que pense, dit ou a vécu Philippe Arino lui même. Comment le pourrais je d’ailleurs ? Un témoignage est un témoignage ! Par contre, grâce au retour par mail d’amis qui ont assisté à cette conférence, grâce à l’article d’Aurèlie je constate, je pressens, l’écho que ce témoignage provoque chez ceux qui le reçoivent, l’écume qui demeure une fois que l’eau s’est retirée. Cette écume n’est peut être pas exactement le fond de la pensée de l’auteur mais elle est importante car c’est elle qui ce propage dans les medias, c’est autour d’elle que le débat se crée, c’est elle qui reste dans les mémoires.
Je disais donc une chose me dérange particulièrement. C’est le fait de partir d’une expérience particulière aussi vraie soit elle pour en tirer une conclusion générale.
« Il ne cesse de se pencher sur la question du désir homosexuel, qu’il porte en lui, que portent ses amis homosexuels »
Est ce vraiment suffisant pour définir l’homosexualité elle même ? Qui sont les personnes interrogées ? Viennent elle d’horizons diverses ? Sont elle représentatives de la grande diversité des manière de vivre son homosexualité (de même qu’il existe une grande diversité de manière de vivre son hétérosexualité :-) ) ?
« fantasme ou désir de viol, désir d’être objet, négation des différences, peur d’être unique, désir de se prendre pour Dieu, haine de soi et désir de fusion… Sept caractéristiques dont il se sert pour définir le désir homosexuel, et qui mettent en évidence une blessure. »
Beau programme :-) Même si par ma connaissance du milieu homo j’imagine tout à fait que cela soit représentatif du vécu d’un certain nombre, par cette même connaissance la description du désir homosexuel qui est faite ici me semble aussi coupée de la réalité de beaucoup d’autre.
A titre personnel je n’arrive pas à reconnaître mon parcourt dans ce témoignage. Mes amies Christine et Agnès 65 et 75ans dont 20ans de vie commune qui nous accueillent chaque mois pour la rencontre partage biblique de l’association David et Jonathan (une assoc d’homos croyants pour faire court) elles non plus je n’arrive pas à les reconnaître.
Au sein de cette même association j’anime avec un ami un groupe de partage destiné aux jeunes homosexuels. Les profils, parcours et préoccupations rencontrés me semblent bien différents de ce qui transparait dans cette article.
J’ai peur que le succès que recueillera probablement ce témoignage dans les milieux catholiques soit basé sur des raisons mauvaises selon moi :
1) Il permet de ne pas nous questionner nous catholiques sur la relation blessée qu’il existe entre les milieux cathos et les milieux homos. Pour moi qui appartiens aux deux familles il existe là un véritable scandale.
Mgr Daucourt commence à aborder ce point dans sa lettre pastoral du 17 septembre 2012
« L’Église, parce qu’elle estime que le mot « mariage » a une signification précise et qu’elle demande que le droit de l’enfant passe avant le droit à l’enfant, serait homophobe. Cette accusation n’est pas acceptable mais il faut être conscient de ce qui la provoque : une mise à l’écart et des condamnations de personnes homosexuelles, pendant des siècles et souvent encore aujourd’hui. En ce qui concerne l’homosexualité, nous sommes en face de réalités diverses souvent ignorées. Beaucoup de personnes homosexuelles catholiques attendent de l’Église qu’elle les aide à suivre le Christ. Il faut bien constater aussi que nombre de catholiques considèrent les personnes homosexuelles comme des pécheurs à convertir ou comme des malades à guérir. Les préjugés et les caricatures habitent encore tant d’esprits et de cœurs ! »
2) Plus embêtant à mes yeux il permet de renforcer une idée qui se répand aujourd’hui. En effet grâce à Dieu l’idée que « l’homosexuel est un pervers » est en train de disparaître chez les « catholiques de bonne volonté » si vous me permettez l’expression. Aujourd’hui nous nous situons, j’ai l’impression quelque par entre « l’homosexuel est un pécheur à convertir » cf. la lettre de Mgr Dancourt et « l'homosexuel est un être de souffrance qui doit être l'objet de toute notre compassion".
– la blessure qu’est l’homosexualité
– C’est une souffrance, c’est une blessure qu’il essaie de scruter
– fantasme ou désir de viol, désir d’être objet, négation des différences, peur d’être unique, désir de se prendre pour Dieu, haine de soi et désir de fusion… Sept caractéristiques dont il se sert pour définir le désir homosexuel, et qui mettent en évidence une blessure.
– « L’amour homosexuel cache en général de gros drames. Il y a parfois une grande souffrance cachée »
– des moitiés d’hommes
– cristallise tous les problèmes sociaux possibles et inimaginables. Elle est le reflet de ruptures sociales diverses et variées en amour, en amitié, au niveau de la spiritualité, au niveau national et international
– signes les plus marqués de ces ruptures
Aie ! Aie ! Aie ! Que de force dans ces paroles. Je ne m’étais pas rendu compte que je souffrais autant ! :-) J’ai bien intentionnellement sortie de leur contexte et regroupé ces phrases car elles frappent l’esprit et laissent (au delà du sens général de l’article) comme une sensation d’effroi face à une telle souffrance.
Cet effroi cette souffrance supposée permettent de mettre une bonne distance de sécurité entre « moi » et « l’homosexuel cet être de souffrance ». Mon dieu ces gens à la sexualité si blessée sont si différents de moi.
Bizarrement moi même qui suis homosexuel je me sans aussi éloignée de cette description que probablement vous lecteur hétéro qui lisez ce commentaire.
Je prie le ciel que nous dépassions vite cette étape pour pouvoir entrer dans un vrai partage. Hétéros et homos tous dans le même sac, tous des êtres à la sexualité blessé, pas uns pour rattraper l’autre selon moi, tous en recherche et en construction.
Comme le souligne la fin de l’article, le témoignage de Philippe Arino par sa force nous concerne tous et parle de chacun de nous :
– des aventures amoureuses qui ne comblent pas
– vérité nue, dans ce qu’elle a parfois de plus cru, de plus noir aussi : fantasme ou désir de viol, désir d’être objet, négation des différences, peur d’être unique, désir de se prendre pour Dieu, haine de soi et désir de fusion
– Le fantasme de viol par exemple, parfois lié à un viol réel
– « L’amour … cache en général de gros drames. Il y a parfois une grande souffrance cachée »
– peur d’être unique
Tous ceci est ‘il vraiment réservé aux personnes homosexuelles ???
Lorsque l’on est homosexuels a t’on obligatoirement, intrinsèquement, immanquablement des fantasmes de viol, un désir de fusion ou une volonté de nier la différence ???
Tous ceci me semble parler de ce qu’est une sexualité blessée et des différentes couleurs que peuvent prendre de telles blessures. Mais cela ne me paraît malheureusement pas réservé aux personnes homosexuelles.
Par contre que beaucoup de personnes homosexuelles aient une sexualité blessée cela est bien probable. Et comment s’étonner que des personnes qui découvrant leur désir homosexuel découvre en même temps le dégout profond qu’ils suscitent aux yeux d’un grand nombre de personnes (y compris malheureusement chez les chrétiens) aient du mal à se construire et développent différentes forme de haine de soi?
Donc pour résumer OUI, 3x OUI au témoignage de Philippe Arino ! Mais a condition d’entendre (d’aller chercher !) la multitude des autres témoignages qui sonnent parfois bien différemment.
Et NON à la généralisation.
Alors au travail s’il vous plait. Ne vous arrêtez pas la. Aller questionner vos amis, vos frères, vos sœurs, vos collègues, vos connaissances homos. Demander leur de vous raconter leur expérience.
Vous n’en connaissez pas ? C’est fort peu probable. Il se peu par contre fort bien que ces derniers n’osent pas vous en parler. Alors voici un petit truc : a chaque fois que vous prenez la parole sur ce sujet quelque soit votre opinion n’oubliez pas de lancer à la cantonade une parole pour exprimer clairement votre attitude d’ouverture et d’accueil. Faite en sorte que l’ensemble de l’assistance ai bien compris que si une personne homosexuelle venez se confier à vous, vous ne la rejetteriez pas, vous n’essayerai pas de la convertir, vous l’écouteriez d’une manière accueillante avant tout. Et puis au diable l’avarice ! N’attendez pas que le sujet vienne sur la table. Trouvez toutes les bonnes occasions de faire connaître à vos proches, vos collègues les gens qui vous entourent votre volonté d’écoute et d’accueil. Soyez créatif :-) ! Semez, semez et vous verrez que vous finirez par récolter. Les personnes homosexuelles sont le plus souvent à l’affut et guettent les moindres signes leur permettant de savoir à qui elles peuvent se confiez et qui risque de les rejeter. Je me permet d’interpeller tout particulièrement les parents. Etes vous sure d’avoir exprimer clairement à vos enfants que vous ne les rejetteriez pas s’ils vous confiaient leur homosexualité. C’est quelque chose de très important. Prendriez vous le risque de laisser vivre votre enfant dans l’idée que, lorsque vous saurez, il/elle vous décevra, vous le/la rejetterez…
Voici ma contribution au débat
Fraternellement
:-)
L'auteur de ce commentaire met en garde contre la discrimination et les généralisations que le témoignage de Philippe Ariño risque de provoquer.
Pour avoir écouté sa conférence, je dois dire que c'est la liberté de Philippe qui m'a le plus touchée. Philippe Ariño est très délicat et respectueux dans ses propos et justement, il ne se laisse pas enfermer dans les étiquettes habituelles : catho, homo… Voilà pourquoi je titrais l’article "mais libre".
A mon avis, Philippe Ariño choque sur un point précis : celui de la chasteté. Pour la culture ambiante et les mass média, vivre la chasteté signifie être un fou, un malade, un frustré ou éventuellement un héros si c'est pour une recherche dans le yoga. Le témoignage de Philippe est choquant et provoquant car il montre l'inverse. La simplicité, la joie, la délicatesse de Philippe parlent d'elles-mêmes. Si l'Eglise propose aux couples et à tout homme la chasteté, c'est qu'elle permet d'orienter les désirs vers le plus grand désir : la communion des personnes.
Je me suis demandée si un tel chemin était "possible". J'ai constaté que Philippe n'est ni volontariste, ni un sur-homme mais qu'il fonde sa vie et sa recherche sur la confiance : en Dieu, en l'Eglise, en ses amis. C'est là sa grande force. Cela aussi me semble très choquant et provocant pour la culture d'aujourd'hui.
Bonjour Aurélie
M Ariño a fait un choix personnel, assez inhabituel il est vrai, mais à respecter en effet.
Mais ce sont surtout ses propos polémiques, qui choquent, qui blessent.
Bonjour Aurelie,
Je ne mets pas en doute la sincérité, la liberté et la délicatesse de Philippe. J’invite simplement à prendre ce qu’il y a de beau dans ce témoignage et que tu relève si bien tout en évitant quelques écueils. Rien n’est tout noir et rien n’est tout blanc
Plusieurs amis cathos (certain homo d’autre non) me faisaient remarquer aujourd’hui leur malaise à la lecture de ce témoignage.
Je cite une amie catho (hétéro) « Son témoignage (même s'il est peut être sincère) ressemble plus à ce que le monde catho hétéro aimerait entendre pour se rassurer »
Je souhaite donc simplement apporté m’a petite fenêtre sur la réalité qui est différente de celle de Philippe mais qui peut peut-être permettre d’élargir l’horizon.
Donc encore quelques remarques :
– l’abstinence est bien sure tout à fait possible comme nous le prouve beaucoup de nos religieuses, de nos consacré(e)s et de nos prêtres (qu’ils soient homos ou non d’ailleurs) à l’instar du témoignage de Philippe. Ce qui me frappe souvent c’est que beaucoup de catholiques utilisent le mot de chasteté pour designer l’abstinence de relations sexuelles. Et j’avoue mettre donné pour petite règle de le faire remarquer autant que possible. En lisant Xavier Thevenault il y a quelque année j’ai découvert que la chasteté constitue « le juste rapport à l’autre » et qu’elle peut se vivre dans l’abstinence ou bien la pratique des relations sexuelles. Il indique également que l’abstinence peut également être vécue de manière tout à fait non chaste. Par exemple s’il s’agit d’une volonté de maitrise absolue de son corps et de ses désirs (« un héros si c'est pour une recherche dans le yoga »).
« Si l'Eglise propose aux couples et à tout homme la chasteté, c'est qu'elle permet d'orienter les désirs vers le plus grand désir : la communion des personnes. » Si le terme de chasteté est ici employé dans le sens d’abstinence alors est ce à dire que les personnes ayant une sexualité pratiquée (éventuellement hors mariage, éventuellement homosexuelle) n’orientent pas leur désir vers la communion des personnes ?
C’est en cela que je souhaite que le témoignage de Philippe ne soit par présenter comme « LE BON chemin à suivre lorsqu’on est homo ».
L’objet commande la méthode comme dirait l’autre. Attention à ne pas partir de la conclusion et ne choisir d’écouter que les témoignages qui valident la conclusion « de départ » si j’ose m’exprimer ainsi.
– Une dernière remarque sous forme de boutade rhétorique : le témoignage de Philippe est effectivement choquant et provocant mais on peut en dire autant de la Gay pride par exemple. Etre choquant ne me parait pas être un critère de Vérité sinon je pense que la gay pride serait la fête de la Vérité.
Fraternellement,
PS : pour ceux qui ne sont pas fatigués et souhaitent continuer à lire différents point de vue je me permet de vous faire suivre le commentaire de l’un de mes amis que j’ai trouvé particulièrement intéressant.
«
Merci pour cette belle réflexion à laquelle j'adhère totalement.
Je reprendrais simplement deux choses qui me choquent dans le témoçignage de Philippe Arino.
1/Philippe Arino déclare que sa vie sexuelle d'homosexuel ne le comble pas. Mais est-ce que son abstinence le comble totalement ? N'est-ce pas là l'expérience de l'incomplétude humaine? Combien d'entre nous (hétéro comme homo) ne sont pas satisfaits totalement d'être en couple ou d'être célibataires. Quel choix de vie est absolument épanouissant ?
2/ Comme il a été remarqué, Philippe Arini part de son expérience pour en faire une vérité générale sur l'homosexualité. Ce qui me gène beaucoup c'est le sexisme du propos qui oublie que parmi les homosexuels, il y a un très grand nombre de femmes qui ne répondent aux caractéristiques de l'homosexualité selon Philippe Arino (les 7 caractéristiques)
Il est impossible de considérer l'homosexualité sans prendre en compte les lesbiennes. Sans cela, on se contente de bavarder.
»
"drague, masturmation" on pourrait rajouter "porno"….les mâles (mais pas seulement) hétéros en sont aussi très friands
Idem pour le " fantasme ou désir de viol, désir d’être objet, négation des différences, peur d’être unique, désir de se prendre pour Dieu, haine de soi et désir de fusion…". Rien qu'une description très banale des passions et pulsions sexuelles l'être humain. Je ne vois franchement pas en quoi cela s'appliquerait seulement à l'homosexualité.
Enfin, je pense que le Créateur ne se préoccupe pas de ce genre de considérations… . Aimer vous les uns les autres. Voilà le seul commandement à suivre, une divine invitation à recréer sur terre un peu de l'Eden dont nous avons été chassés
Oui! Il me semble que ce qui nous blesse dans ce beau témoignage de Philippe est justement dans cette lecture "à critères". Car ce sont les caractéristiques de notre humanité à tous !
Exprimés comme tels, ils ne font pas avancer notre regard sur la compréhension du désir homo .
Je me sens concernée .. et alors, ces caractéristiques peuvent nous aider à regarder nos faiblesses. Et cela nous permet de porter un regard de compassion et d'humilité sur nous même et sur les autres.
Merci à toi, Thomas, pour cet éclairage fraternel, et respectueux de la communion que nous sommes appelés à vivre en Eglise et dans le Christ, quelle que soit l'orientation de notre sexualité. Merci au Père Jacques de nous rappeler la beauté mais aussi l'exigence du dépouillement de soi même pour devenir mendiant de l'autre, et dépendant dans l'amour, comme Jésus…
Le sujet n'est pas facile, mais je retiens l'espérance qui ressort de vos réactions, qui rejoint celle du Père pour chacun de ses enfants bien aimés. Il est bon que nous soyons témoins de cette espérance, et que nous ajustions notre regard sur celui du Christ, qui ne fait qu'aimer!
Une blessure…
Je ne pense pas que les homos vivent leurs pratiques sexuel comme une souffrance, ou alors il sont maso ce qui est 'une autre pratique. Ce que je dis n'engage que moi la sexualité qu'elle soit lier à une atirrance pour le meme sexe ou releve plus couramment de la complementarité HOMME FEMME est un choix.
De nos jours plus personne ne s'étonne de rien et trouve normal que la societé "évolue" je dis OK
Mais la ou je ne suis plus en accord avec l'évolution voulu par l'homme c'est que la liberté d'aimé et un cadeau qui nous vient de DIEU et que l'orsque je me suis marié j'ai dit oui à la fécondité chose que ne pourront jamais obtenir les hommes qui aiment les hommes et les femmes qui aiment les femmes ou les …et cela pour une raison trés simple si je me penche sur la genése il y eu un soir …
tout cela sous les yeux du créateur il créa ainsi Adan puis Eve et la vous me dirais ok ont connais la suite!
alors d'accord imaginé ensuite qu'il n'y aurrais eu que deux hommes ou deux femmes, l'évolution il n'y en aurrais pas eu…
Hors ce que que Dieu nous demande est que nous nous aimions oui mais que le fruit de cet amour soit l'ouverture à la vie il y a temps de couple qui peinent a cause ou grace je dit grace par ce que la fécondité n'est pas seulement la procréation nous pouvons aussi acceuillir l'Enfant qui n'a pas ou plus de Parents pour l'aimer.
Je ne dis pas qu'un couple d'Homos ne peux pas AIMER, simplement pour moi si la vonlonté de Dieu et de permettre a un Homme et une Femmes d'avoir des Enfants c'est que Dieu à un plan d'Amour pour nous.
D'un point de vue pratique les hommes ou femmes seul meme en couple du meme sexe ne pourrons rien changé à ce qui à toujours était il faut un homme et une femme c'est a dire sont complément et ou son contraire l'eau et le feu le bien le mal la nuit le jour la vie la mort…
Bien sur il y a quelque exception et je n'en connais pas tant que ça, l'escargot qui change de sexe oui mais dans un seul et unique but celui de la procréation pas celui du choix ou du plaisir ou de l'amour ça je n'en sais rien mais parce que celui ou celle qu'il rencontre est du meme sexe alors il se métamorphose ou alors c'est la fin de sa race et de son identité.
Alors je pense encore tres fort aux couples qui peinent qui ont des dificulté pour avoir un enfant ceux-la qui justement ont mis toutes les chances de leur cotés pour procréer au sein d'un couple hétéros.
Je me dit qu'il y a la une injustice ce que veulent les homos c'est d'une reconnaissance de leur amour mais le mariage a mon sens n'est pas une réponse à leur couple qui n'est évidement pas ouvert a la vie et l'adoption pour moi serais une grave question il ne faut pas confondre le droit a l'enfant et le droit de l'enfant et puis électoralement il y des politiques qui se sont engagé alors qui aurras un droit plus que d'autre a l'adoption l'enfant serait-il devenus une promesse n'ont plus d'un Amour mais d'un enjeux politique.
je souhaite bien du courrage a nos politiques surtout du bon sens et que l'esprit saint soufle sur ceux qui qui sont en charge du ministere de la famille.
PS: je vous aime… en christ évidement.
De l'eau a mon moulin
Eau symbole de notre bapteme, qui nous rapelle que nous sommes chrétien est cela je l'ai peut-etre un trop vite oublié hier en réagisant a chaud a l'article, preuve qu'il nous faut d'abord medité en son coeur ce que Dieu nous donne à vivre.
Je voulais donc apporté je l'espere un ajustement, chrétien a quelques propos dans ma rédaction.
L'Homos comme je l'ai cité plusieurs fois dans le texte par ce terme bien réducteur je veux parlé de la personne humaine homosexsuel car nulle etre ce définit par ça sexsualité qui n'est pas son identité, il est d'abord un enfant de dieu un enfant né de l'amour de ces parents .
" A 22 ans, il en parle à ses parents. Quelques années plus tard, il écrit son premier livre sur le thème, puis décide de vivre son homosexualité : s’ensuivent plusieurs aventures amoureuses. De ces expériences, il retient une chose : elles ne le comblent pas. Il choisit alors la continence" il me semble que pour lui la continance est un moyen peut-etre de vivre en vérité avec lui meme, de préféré l'amitié plus sincere alors .
Que lui reste t-il ? un cheminement au sein de l'église que nous formons à nous peut-etre de mieux l'acceuillir et peut-etre d'apporté non pas une ou des réponses, ni un quelquonque remede miraculeux à ça sexualité qui est comme il le dit lui-meme inscrite dans ces génes, mais lui montré l'esperance que Jésus à pour nous, que Jésus l'aime et qu'il n'a pas à ce justifier sur son intimité.
Je voudrais aussi revenir au mariage OK pour le mariage pour tous si vous voulez mais alors pourquoi une personne handicapé ne peut-elle epousé une ou un valide sans perdre tout ses droits au titre que la personne qui devient son mari ou sa femme devient également aussi une tierce personne qui l'asiste dans ces gestes de la vie cotidienne et de ce fait les revenus qui lui était versé pour lui permettre de vivre en autonomie lui sont retiré, de ce fait la societé ne facilite pas le mariage entre une personne valide et une personne non valide puisqu'elle lui enleve un revenus et les mets en dificulté.
Que dire aussi de ces mariages que l'on refuse aux personnes souffrant d'un retard mental… pour la societé! Ces personnes avec bien sur l'aide d'un tuteur l'égale vive déja ensemble en structure ou en appartement et ont parfois un travail et une vie social, et parfois meme ont des Enfants.
Ne sont-ils pas non plus capable d'aimer? je crois qu'il faut d'abord vraiment resitué le mariage tel qu'il à été institué, permerttre à un homme et une femme capable d'amour de pouvoir s'unir sans autre condition que de s'aimer et dans la mesure de ce que peut leur permerte leur état, d'avoir des enfants, qui est quand meme la base du mariage afin de fondé un foyer fécond ou la premiere place est celle de l'amour.
Un enfant doit pouvoir s'identifier a son pere une fille a sa mere tel sont il me semble des reperes sain.
Comment un enfant peut appelé MAMAN dans un couple d'homme PAPA dans un couple de femme. Chaques hommes ou femmes a une histoire qui lui est propre et nous savons d'ou nous venons quel est l'histoire de notre famille de nos ancetres, mais la que vat-ont leur dire, les enfants posent des questions et attendent une reponse et ces réponses les situe dans l'histoire de la famille ils trouvent leurs places, grandissent et se projettent dans leurs environnements. Mais là que deviennent-il? un objet de désir inasouvie, un caprice, un but sociale, un signe extérieure de famille… Attention à ce que le droit de l'enfant ne devienne pas un droit a l'enfant, il n'est pas un jouet, un nouveau compagnon de jeux, une marchandise, elle est une personne avant tout.
Ces enfants a l'adoption dont on va forcément choisir le sexe quel éducation quel valeur quel moral quel orientation sexuel vat-ont leur donné. Je crois là que l'homme à perdu la raison et que nous allons vraiment vers un choc des civilisations.
Je prie pour que nos dirigents prennent conscience que ce projet de loi aurra de tres graves repercutions, que le bonheur des uns ne doit pas se faire au détriment des autres et la en l'occurence il sagit de nos Enfants de notre avenir…
en Christ Yannick