de Guillaume Trillard 15 mars 2013
Interview, temps de lecture 6 mn
Esperança Mota Matos Pardo est brésilienne. Après une expérience Points-Cœur en Roumanie, elle a repris ses études de journalisme. Elle a notamment fait un séjour d’études à New York avant de conclure sa formation. Ses différentes expériences internationales alliées aux compétences générales acquises à l’université UNIBAHIA, ainsi que sa spécialisation à l’UNIFACS, l’ont naturellement orientée vers la communication sociale. Découverte d’un aspect du journalisme encore trop méconnu.
Esperança Mota Matos Pardo © Tous droits réservés
Qu’avez-vous acquis en terme d’expérience et de compétences au sein du SENAI (Service national d’apprentissage industriel) ?
Avant de répondre à votre question, j’aimerais préciser pourquoi ce choix de la communication interne avec ses perpétuelles évolutions (sites internet, Tweets, Facebook etc). Etudier le journalisme, c’était pour moi faire le choix d’informer. Aussi simple que cela puisse paraître, c’est cette passion qui reste intacte dans ma profession : relater des faits, transmettre des expériences, des savoirs.
J’ai aussi perçu combien était grand le risque, pour nous journalistes, de lentement étouffer ce désir pour servir des intérêts : commerciaux, politiques, idéologiques, dans le meilleur des cas. C’est bien souvent le sensationnel qui impose sa loi. Mes différents stages d’étude et mes premières années de travail dans le service de communication d’un député m’ont permis de découvrir brutalement cela.
… et vous avez donc opté pour le service de communication du SENAI ?
La communication interne s’est imposée à moi par étapes plus que je ne l’ai choisie. C’est une chance car j’y ai retrouvé mon désir initial : transmettre des choses concrètes, des résultats, des expériences, tout ce qui motive notre projet de formation de professionnels pour le monde industriel. Tout ce savoir-faire est la richesse de l’institution mais appartient à la fois à chaque salarié. C’est ce qui motive l’action et stimule les progrès de chaque personne employée, en terme de compétences, de bien-être et de relations.
La tension du « buzz », du « scoop » existe toujours, mais je découvre également la possibilité d’une réflexion plus globale à partir de la vie de l’entreprise. Cela exige de ma part un réel travail d’investigation car les informations ne viennent jamais toutes seules jusqu’à mon bureau ! En plus de cette recherche, il y a aussi une adaptation constante aux outils informatiques nouveaux. J’aime relever ce défi très stimulant.
De quels moyens disposez-vous pour rester à la page ?
J’ai choisi de reprendre un MBA en « communication corporative » en parallèle à mon travail ainsi qu’un cours en gestion de médias et communication sociale. Cette formation continue est nécessaire pour faire face aux problématiques de toutes sortes qui ne cessent de surgir dans notre domaine. Cette formation continue fait aujourd’hui partie de la culture de l’entreprise au Brésil. C’est peut-être même un de nos points forts.
Pourriez-vous préciser synthétiquement votre activité ?
Je suis analyste de développement. Concrètement cela consiste à gérer la communication digitale du SENAI. Cette institution forme des professionnels pour travailler dans le monde de l’industrie en proposant des simples formations techniques jusqu’aux cours de spécialisation et formations universitaires supérieures, MBA, doctorats et recherche. Le SENAI travaille en partenariat avec d'autres institutions d'enseignement national et international, ainsi qu'avec quelques multinationales comme le pôle pétrochimique de Camaçari, le Fraunhofer Institute et le MIT (Massachusetts Institute of Technology).
Un des grands défis est d’appliquer les nouvelles directives du programme national d’accès à l'enseignement technique et à l'emploi (PRONATEC) lancé par le gouvernement brésilien.
Notre institution de Salvador est dynamique puisqu’elle occupe la troisième place parmi les pôles technologiques du Brésil.
Votre pôle technologique est visité par les ambassades russe, africaine et française, des entreprises chinoises, des institutions américaines et allemandes d'enseignement.
En effet, de nouveaux partenariats se développent ; par exemple avec le Japon où des Brésiliens expatriés pourront bénéficier de formations de qualification professionnelle dans le secteur informatique et rester à la pointe dans le monde industriel en perpétuelle évolution.
C’est surtout la qualité du travail lui-même qui attire chez nous ces pays dynamiques en terme d’industrie. Mais il est vrai qu’aujourd’hui la simple compétence technologique ne suffit pas. Il faut se rendre accessible, disposer d’une bonne visibilité et j’espère que mon travail y contribue. Depuis la Bahia aujourd’hui…, peut-être dans d’autres états du Brésil par la suite car d’autres challenges m’intéressent.