Home > Sport > Les grandes équipes ne meurent jamais !

Les grandes équipes ne meurent jamais !

Après trente-deux ans de disette, les Verts sont de retour ! En vert et contre tout…
Samedi soir, face à de valeureux bretons, les stéphanois ont remporté la coupe de la Ligue 2013 de football dans l'antre mythique du Stade de France.

 

L'affiche était alléchante : ASSE-Stade Rennais FC orchestrée par un arbitre picard ! Au coup d'envoi, l'ambiance est d'en-vert-gure ! Vert-igineux ! Tapis rouge sur tapis vert. Dans les tribunes, l'émotion est à son comble. Les tifos s'exposent bruyamment dans une convivialité bon enfant. Il n'est pas rare de croiser des supporters des deux camps partager ensemble une bonne mousse aux alentours du stade. Comme ce jeune couple, lui stéphanois, elle bretonne, main dans la main, unis pour le meilleur et pour le pire ! « Main dans la main, on va plus loin ! Allez… ».

De nombreuses personnalités sont venues assister à cette fête parmi lesquelles d'anciens verts de la folle épopée de 1976. Les Curkovic, Piazza, Revelli et autres Larqué et Santini se plaisent à rêver. Dans les yeux de Dominique Rocheteau se lisent la fierté de tout un peuple mais aussi l'anxiété du défi sportif. L'ange vert se méfie des diables rouges…

Et puis, c'est le coup d'envoi. Bien plus qu'une simple partie de football, c'est tout un peuple qui espère ! Comme si l'Homme souffrant en quête de bonheur venait chercher dans cette finale un souffle d'espérance. Comme ces mineurs d'antan qui se retrouvaient ensemble au stade Geoffroy-Guichard pour voir leurs joueurs aller au charbon. Ferveur populaire indescriptible. Joie. Passion. Communion.

Tout un pays uni derrière ces verts. Vert couleur de l'Espérance ! Avec l'ange vert, je me prends moi aussi à rêver d'être fier de mes couleurs, fier de mon pays. Désir d'appartenance. Désir de communion.

Et puis… Le coup de patte magique du gabonais Aubamayang, le geste précis du brésilien Brandao, et les filets qui tremblent. C'est tout un virage qui chavire, tout un peuple qui exulte. Une nouvelle vague verte submerge alors la France. Un tsunami de joie balaie tout sur son passage emportant avec lui les souffrances accumulées depuis tant d'années. Les vieux démons sont partis. L'ange vert peut à nouveau sourire. Enfin ! Fier d'être stéphanois !

Dans le ciel étoilé parisien, Loïc Perrin, en capitaine heureux de la tâche accomplie, peut alors soulever le trophée tant attendu. À ses côtés, son copain Jérémy Clément gravement blessé quelques semaines auparavant. En béquilles, boîtant affreusement, il est soulevé de terre par ses compagnons de jeu et hissé jusque sur la tribune officielle où il peut, lui aussi, participer de l'immense fête qui réjouit le cœur de tous les amoureux du ballon rond. La coupe est élevée aux clameurs des supporters, fruit du travail de ces hommes debout, fruit de l'amitié incontestable qui transpire de ce groupe.

Le tube mythique de Monty résonne alors dans les travées du stade jusque sur la place Jean Jaurès au cœur de Saint-Etienne où le peuple vert s'est rassemblé par milliers. Plus de quarante-deux milles personnes venues partager ces moments d'intense joie. « Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts ! On a un grand public et les meilleurs supporters… ». Christophe Galtier, l'entraîneur du club tout juste auréolé, a ces quelques mots très justes : « Nous sommes fiers. Non pas fiers du résultat mais fiers de partager ce bonheur à tout ce peuple ! »

Que cette équipe est grande ! Loin de réunir les plus grandes stars du football de la planète, loin de posséder un capital financier démesuré, loin de rivaliser avec les plus grands clubs (bientôt !) européens, ce qui fait la grandeur de cette équipe est son âme. Ce club a une âme ! Une petite âme mais une belle âme. Une âme qui a connu la gloire de la belle épopée. Une âme qui a souffert durant ces trente années de sécheresse portant le poids de conflits internes, d'accusations et d'humiliations. Une âme qui a connu le purgatoire avec la descente en deuxième division. Mais une âme qui a su rester bien petite, bien humble, bien humaine. Une âme qui a su rester fidèle à son cœur vert parce qu'une âme nourrie par l'affection fidèle de tout un peuple de supporters réchauffant match après match le chaudron même dans l'adversité et la défaite.

Que cette équipe est grande ! Grande parce que petite…
Les grandes équipes ne meurent jamais !
Le chaudron n'a pas fini de bouillir, qu'on se le dise !

Vidéo : Le cri de joie avec le peuple vert

Vous aimerez aussi
Vienne : une voix d’enfant dans la tragédie
Mgr Aupetit : « L’Espérance est le propre de l’homme »
La Sagrada Familia à l’époque de la fièvre jaune
Etty Hillesum : l’amour comme seule solution

1 Commentaire

  1. Bruno

    Et pour le stade rennais, 43 ans de disette !!! On met les Verts et un certain peuple hébreu hors course… Merci Alexandre pour ce bel (et douloureux) article qui redonne un peu d'éperance à un supporter rennais bien déçu.

Répondre