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« Je voulais voir le sourire de mon peuple »

La défaite brutale et historique de la Sélection brésilienne hier contre l'Allemagne ne va pas manquer de faire couler l'encre de bien des analystes sportifs. A l'heure de cette quasi-tragédie nationale, beaucoup de regards se tournent vers celui qui fut le grand absent de ce match : Neymar. Mais pour ma part, un autre visage retient mon attention, un visage qui s'est révélé ces dernières semaines, dans les moments de triomphe et dans les moments de peine : il s'agit du défenseur David Luiz, celui à qui est revenu, en l'absence de Thiago Silva (privé de match suite à un doublé de cartons jaunes dans les matchs précédents), le douloureux honneur de porter en ce mardi noir le brassard de capitaine de la Sélection.

Peu après le coup de sifflet de l'arbitre clôturant un match qui n'avait que trop duré, David Luiz s’agenouille sur la pelouse et lève son doigt vers le ciel, tel Job qui avait tout et vient de tout perdre et qui s’exclame : « Nous acceptons le bonheur comme venant de Dieu, et le malheur, pourquoi ne l’accpterions-nous pas aussi ? »

Sur la route des vestiaires, il adresse aux journalistes, sans retenir ses larmes, des paroles bouleversantes d’humanité, où se révèle la grandeur de l'âme brésilienne : "Ils ont été meilleurs, nous avons pris quatre goals en six minutes. C'est un moment de grande tristesse, mais c'est aussi un apprentissage. Dans ma vie, j'ai appris à être un homme à travers toutes sortes de circonstances. Je ne vais pas fuir, je ne vais pas me désister… Je voulais seulement voir le sourire de mon peuple, le sourire des miens qui souffrent tant. Malheureusement nous n'avons pas réussi, et j'en demande pardon à tous les Brésiliens. Tous savent que c'est ce qui est le plus important pour moi, de voir les Brésiliens se réjouir au moins à cause du foot…" Et il conclut : "Un jour, j'espère pouvoir donner la joie à ce peuple, d'une manière ou d'une autre."

Rappelons au passage le geste magnifique du même David Luiz au terme du match contre la Colombie, lorsqu’il prit dans ses bras le jeune James Rodriguez pour le consoler, puis s'est tourné vers les supporters brésiliens du stade pour qu'ils applaudissent à leur tour le jeune attaquant colombien. Un grand moment sportif. Comme le dit David Luiz à la fin de la petite vidéo ci-dessous, qui rappelle cet événement : "Il ne faut jamais oublier qu'il faut avant tout devenir de vrais hommes, de vraies personnes."

 

 

Au fond, c'est là la véritable victoire : pouvoir accueillir toute circonstance, le bonheur ou la défaite, par amour pour quelque chose de plus grand. Ce que cette coupe m'a rappelé, ce que j’ai vu dans le visage du capitaine d’un jour de la Sélection brésilienne, et ce que cette défaite aide en quelque sorte à mettre en lumière, c'est que le Brésil a bien davantage a offrir au monde que le football ! Et que ce même David Luiz s’apprête à rejoindre les rangs du PSG est une chose qui ne peut que nous réjouir !

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1 Commentaire

  1. Certes, le visage de David Luiz aura marqué les esprits par son humanité, cependant cette défaite est aussi révélatrice de dysfonctionnement, notamment lors du match contre la Colombie, où les colombiens ont déclarés avoir reçus nombre de coups invisibles, alors que tous les penalties ont été accordés au Brésil: il vaut parfois mieux savoir perdre au bon moment…

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