Vous inaugurez une exposition à Paris sur le thème de la Résurrection. Qu'y présentez-vous ?
Je présente le travail d'un an avec un axe bien particulier : non pas le phénomène "résurrection", qui reste le secret de Dieu, mais celui de la rencontre avec Jésus ressuscité. Marie-Madeleine ou Pierre ou les pèlerins d'Emmaüs vont vivre ce face-à-face qui va transformer leur vie. Je me suis efforcé de montrer ceci sur une vingtaine de toiles.
Comment en êtes-vous venu à vous peindre en noir et blanc ?
Mon travail de lavis d'encre correspondait à un désir de mettre en valeur la présence de la lumière de la manière le plus simple. Ce choix est un dépouillement.
Nous sommes en présence d’œuvres figuratives, voir narratives, deux concepts qui ont eu mauvaise presse. Est-il encore possible d’oser la figure ?
J'espère que mon travail figuratif ne se disperse pas en une narration bavarde. Pour moi le sujet de la peinture est l'apparition du visage, depuis qu'un certain visage est apparu sur un bout de tissu il y a 2000 ans.
Lorsque l'on regarde votre travail, on pense « art sacré ». Est-ce par inadvertance ?
J'ai lentement assumé le fait que mon travail puisse être appelé art sacré. Je l'ai fait souvent à reculons, et non sans tremblements… L'art sacré, c'est faire apparaître le visage du Seigneur pour soutenir la prière qu'on lui destine. Disons que mon art peut revêtir le vocable de sacré quand il est réussi. Je n'en détermine pas la proportion… Pour répondre précisément à votre question, ce n'est pas seulement par inadvertance. C'est par Grâce.
Un poète très apprécié par Jean Paul II, Norwid, a écrit ce vers : « Que sais-tu de la beauté ? … Elle est la forme de l’amour ». Et vous, que savez-vous de la beauté ?
J'essaye de répondre à cette question en peignant !
Propos recueillis par Denis Cardinaux et Joseph Gynt.
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