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Points-Cœur à Kiev : un signe d’unité

Alors que l'Ukraine célèbre aujourd'hui le triste anniversaire du jour le plus meurtrier de la place Maïdan, voici une carte postale de Kiev où le 13 février dernier, au lendemain de la rencontre du Pape avec le patriarche Cyrille à Cuba, le Point-Cœur d'Ukraine a vécu une expérience d'unité entre catholiques et orthodoxes.

Une partie de la communauté devant la cathédrale Ste Sophie de Kiev
 

Nous nous sommes rendus à Kiev sur l'invitation des dominicains de l'Institut Saint Thomas d'Aquin qui nous avaient demandé de donner une conférence sur l'art pour leurs amis. Marie-Catherine Zune (à gauche) a présenté Fabienne Verdier en évoquant le lien, si évident pour la docte assemblée, entre l'art et la compassion.

Vendredi 12, Alexis Sigov, étant intervenu sur ce blog, nous a conduits sur la place Maïdan où il a lui-même pris part aux évènements. Il nous racontait une scène surprenante durant laquelle, à cause du froid, parfaitement coincé entre la foule et les boucliers (ce n'était pas encore les berkouts), il demanda à un jeune policier de l'aider à enlever son casque pour mettre un bonnet, sous les rires des manifestants comme des policiers. En sa compagnie, nous avons revécu les barricades qui connurent, comme chacun le sait, des moments tragiques. 

Le lendemain, le philosophe Constantin Sigov, orthodoxe du patriarcat de Moscou, nous avait invités à vivre la Sainte Liturgie à proximité de la capitale ukrainienne. 

La petite chapelle en bois du village à été entièrement construite par un groupe de voisins et d'amis désireux de mettre le Christ au centre de leur vie. Ce samedi 13 février, elle a abrité un évènement improbable. Roksoliana, jeune fille gréco-catholique de nationalité ukrainienne, volontaire de Points-Coeur, ainsi que Marichka, permanente de l'œuvre catholique romaine, française d'origine colombienne, ont chanté la Sainte Liturgie célébrée par un prêtre du patriarcat de Moscou en interprétant des airs macédoniens (musique byzantine grecque dotées de paroles slaves). Pendant ce temps, cachésdans le Saint des Saints, derrière l'iconostase, où seul les prêtres, les diacres et les petits enfants peuvent entrer, un prêtre catholique latin de Points-Cœur contemplait en silence le déroulement des Saints Mystères et rendait grâce au Seigneur. 

Tout cela s'est déroulé dans le village de Hotianovska à quelques kilomètres à peine du lieu du martyre des premiers saints canonisés de la Rus de Kiev : St Gleb et St Boris. Fils de Vladimir Ier, ces princes dont le culte a été confirmé pour les catholiques par Benoît XIII au 18ème siècle, ont été tués en 1015 par leur cousin Sviatopolk le maudit. Refusant de prendre part à un combat inique, ils ont accepté le martyre sans broncher au nom du devoir de soumission à leur aîné. 

"Le plus beau dans cette histoire, c'est qu'elle est vraie", soulignait Constantin Sigov lorsque nous avons pris conscience de ce que nous venions de vivre. Humblement, nous avons participé à la mission de l'Ukraine d'être un pont entre l'orient et l'occident, au delà des cynismes géopolitiques et des blessures de l'histoire. 

 

Dans la première vidéo on entend le chant dédié à la Vierge Marie "Digne es tu", qui s'entonne peu après la consécration.

Dans la seconde, il s'agit du Trisagion. 

 

Une gréco-catholique et un prêtre latin sous les murs impressionnants de la cathédrale de la Laure des grottes de Kiev, monastère troglodyte fondé en 1051 par St Antoine l'Athonite et St Théodose de Kiev.

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