Le 24 avril 2016 a marqué le 101ème anniversaire du génocide subi par le peuple arménien en Turquie pendant la première guerre mondiale. Un an après le centenaire de l’un des plus grands génocide de l’histoire moderne, la Turquie refuse toujours de reconnaître les faits. Aram Premier (catholicos des Arméniens orthodoxes au Liban), dont l’interview est parue dans le journal l’Orient-le-jour le 24 avril dernier, invite la Turquie à « se réconcilier avec son histoire et avoir le courage d’accepter la vérité. » Voici quelques extraits de cette intervention.
Photo : L'Orient le Jour.
« La vérité dérange mais en même temps elle réconcilie. Le centenaire du génocide aurait pu être une occasion pour la Turquie de faire quelque chose, d'entreprendre une action concrète envers la reconnaissance de cette tragédie et d'ouvrir ainsi une voie pour la réconciliation entre les deux peuples. Malheureusement, la position turque est toujours celle du déni.
[…] L'histoire dit clairement que les grands-pères des Turcs ont assassiné les grands-pères des Arméniens, et nous sommes les descendants de ceux qui ont survécu à ce génocide. Ce n'est pas une imagination ni une interprétation ; on ne peut pas changer les faits historiques…
[…] Pour le peuple arménien, le combat pour la reconnaissance est une priorité. Le génocide est une réalité historique. Comment peut-on ignorer ou oublier cette page tragique de notre histoire? On ne peut pas imaginer un Arménien dans ce monde qui ne connaisse pas le génocide. Les Arméniens s'identifient avec cette tragédie et ses répercussions»
Puis, se faisant le porte-parole de la grande diaspora arménienne qui se trouve au Liban, Aram Ier commente :
« La communauté arménienne du Liban est l'une des sept communautés majeures du pays. Nous sommes, avec notre religion, nos valeurs, notre culture et notre langue, bien intégrés dans la société libanaise et je considère le Liban comme une famille porteuse de diversité…
[…] Le Liban a cette particularité d'être un pays formé de plusieurs communautés et c'est là un aspect qu'il faut à tout prix préserver. Pour reprendre un principe œcuménique, je dirais qu'il faut cultiver au Liban l'unité dans la diversité et la diversité dans l'unité. Pour les Arméniens, le Liban n'est pas seulement un endroit où ils vivent, c'est un pays auquel ils s'identifient. Nous avons une gratitude et un grand respect envers le Liban et la Syrie qui ont accueilli les Arméniens au Moyen-Orient »
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