Dans la nouvelle affaire des "Panama Papers" qui vient d'éclater, on retrouve tous les ingrédients des grands scandales qui sentent le souffre et promettent de multiples rebondissements…
Les premières listes de noms des personnes concernées par cette évasion fiscale à grande échelle donnent un peu la nausée… Hommes d'états, sportifs ou stars aux mérites pas toujours enviables sont jetés en pâture. Le fameux Dédé qui avait fait fortune dans la pêche semble avoir été pris aussi dans les mailles du filet de cette triste affaire !
La précipitation avec laquelle nos dirigeants politiques et nos redresseurs de torts se sont jetés devant micros et caméras pour donner des leçons à la terre entière reste un peu suspecte à mes yeux… On les sentait heureux de pouvoir ainsi stigmatiser sans beaucoup de discernement le monde de l'argent, les banques, les riches, ceux qui ont réussi…
Loin de moi l'idée de donner un blanc seing à ce Who's Who planétaire de l'évasion fiscale (dont 1000 français !) qui, si elle est avérée, donne le vertige et provoque indignation et révolte.
Oui, les circuits de l'argent sale, ceux qui sont alimentés par la drogue, le terrorisme, la prostitution, la fraude et les délits de toutes sortes doivent être combattus et démantelés, et leurs bénéficiaires dûment condamnés.
Mais qu'ont fait par exemple nos états européens pour y remédier ? Pourquoi ce libéralisme débridé qui a créé cette finance de l'ombre (shadow banking), encourage les marchés parallèles et ouvre toutes les voies à des dérives scandaleuses ? On peut seulement reconnaître à nos autorités publiques des mesures sérieuses pour contraindre les banques et établissements financiers à mieux connaître leurs clients… Vous comprenez mieux les tracasseries administratives que nos clients et nous-mêmes subissons parfois !
S'il y a des paradis fiscaux, c'est bien que subsistent encore des enfers fiscaux…et notre pays devrait s'en préoccuper vis-à-vis de ses résidents plutôt que d'ouvrir de nouvelles brèches, comme par exemple des mesures incitatives pour le Qatar et ses résidents encouragés à investir en France dans ce qu'ils considèrent comme un paradis fiscal !
Face à ce qui m'est apparu comme une dénonciation trop rapide et trop facile, j'aimerais voir la finance vertueuse mieux valorisée : par exemple, votre épargne constituée après une fiscalité raisonnable. Il est dans les prérogatives des pouvoirs publics de mettre en place ou réformer les circuits qui permettraient à cette dernière de devenir vertueuse : financer les entreprises, créer de l'emploi, préparer l'avenir…
Ce serait mieux que d'assister à des déclarations de victoire sur les futures rentrées fiscales liées à ce nouveau scandale autour du Panama !
Rédigé le 12/04/2016