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La Chine annonce la correction du génome d’embryons humains

Alors que la Chine annonce avoir corrigé le génome d'un embryon humain, nous commémorons aujourd'hui l'anniversaire du retour à Dieu du professeur Lejeune (3 avril 1994). Il est bon d'entendre ses propos sur la nature de l'embryon et l'illégitimité des expérimentations le concernant. 

La Chine vient d'annoncé que des embryons humains issus d'une cellule porteuse d'une modification génétique avaient été corrigés génétiquement (Le Figaro, 24/03/2017). Les embryons ont étés détruis 3 jours après l'essai. Peu de pays autorisent ce genre de recherches (Chine, Royaume Uni, Suède et Etas Unis). Les pays européens se reconnaissent en effet liés à la Convention d'Ovidéo de 1997 qui proscrit toute intervention sur le génome humain pouvant être transmises à la descendance. En outre la Chine a publié des études en 2015 et en novembre 2016 témoignant de la possibilité d'injecter des cellules modifiées chez un patient malade adulte (Le Matin, 8/01/2017), mais la technique ne permettait pas jusqu'alors d'intervenir sur les premières étapes de la vie. De telles tentatives ouvrent des perspectives vertigineuses et montrent qu'un pas de plus a été fait dans la conception utilitariste de la personne humaine qui marque notre temps. 

Le professeur Lejeûne avait fait avancé considérablement la connaissance du génome humain en son temps. Il s'était engagé contre la recherche sur l'embryon, comme en témoigne cet extrait d'une conférence donnée à Strasboug en 1989. 

"Reste une dernière chose : est-ce que cette non-exploitation des embryons va retarder la découverte ? 

La réponse est non. Là, je serai très bref. J’ai témoigné il y a trois ans devant le Parlement Britannique lors de la discussion d’un projet de loi pour protéger des embryons humains. Certains manipulateurs prétendaient utiliser des embryons pour découvrir le mécanisme et le remède éventuel de plusieurs maladies : la trisomie 21, des maladies musculaires, des maladies neurologiques, des maladies sanguines. Devant le Parlement, j’ai donc témoigné qu’il n’était pas possible d’étudier une maladie des muscles quand les muscles n’étaient pas encore fabriqués (les avorteurs demandaient le droit de manipuler des embryons tout jeunes, de moins de quatorze jours). J’ai été très vivement attaqué dans les journaux anglais qui titrèrent : « French influence in Britain ». 

Fait très intéressant, et que je voudrais simplement noter : le journal « Nature » qui est le plus grand journal scientifique a proposé immédiatement à ses lecteurs : « si vous nous envoyez un article démontrant par pure raison que ce qu’a dit LEJEUNE était complètement faux, vous recevrez un abonnement gratuit à notre revue, et nous publierons votre article ». C’était il y a trois ans, et je peux vous dire qu’aucun article n’est paru sur ce sujet et que, à ma connaissance, aucun scientifique ne reçoit gratuitement cet intéressant journal ! 

Ceci veut dire simplement que ceux qui avaient dit : « Donnez-nous le droit d’expérimenter sur les embryons et nous ferons telle et telle découverte » avaient sciemment trompé le législateur. Les découvertes qu’ils demandaient ont été faites. On a effectivement isolé le gène de la myopathie, on a même isolé la protéine anormale fabriquée par le muscle malade, on a isolé le gêne de la mucoviscidose,… et tout ceci a été fait à partir de volontaires adultes consentants, sans leur faire courir aucun risque, et sans qu’on n’ait jamais mis en danger le moindre embryon humain ! 

La réponse, nous l’avons, elle n’est pas nouvelle, elle est connue depuis toujours. Toute l’histoire de la médecine est là pour nous enseigner que ce ne sont pas ceux qui brûlaient les pestiférés dans leur maison, ou ceux qui étouffaient les enragés entre deux matelas qui ont libéré l’humanité de la peste et de la rage. 

Les vrais médecins se sont attaqués à la maladie, pas aux malades ! Depuis toujours, la médecine se bat pour la santé et pour la vie, contre la maladie et contre la mort, elle ne peut pas changer de camp ! Sous peine de perdre son nom, sous peine de devenir une sorte de biologie exploitant la condition humaine, mais contraire à sa vraie nature. 

Voilà, j’ai fini, je ne vous ai pas parlé de toutes les manipulations génétiques parce que cela nous demanderait une heure de plus, mais vous devez savoir que nous deviendrons de plus en plus puissants, inexorablement. Et devenant plus puissants, nous serons de plus en plus dangereux, car si la technologie est cumulative, la sagesse ne l’est pas. 

Alors, que nous reste-t-il ? il nous reste la sagesse, la sagesse éternelle, celle que les hommes n’ont pas inventée. Cette sagesse se résume en une phrase qui juge tout, qui vous dira à chaque instant ce que vous devez faire ou ne pas faire. Cette phrase est toute simple : 

« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c'est à Moi que vous l’avez fait ». 

Si les hommes n’oublient pas cette phrase, si les praticiens s’en souviennent, alors la technologie la plus compliquée restera l’honnêteté servante de la famille des hommes. 

Mais s’ils l’oubliaient, si les législateurs l’ignoraient, alors là, vous auriez tout à redouter d’une biologie dénaturée."

 

Lire l'intégralité de cette conférence donnée par le professeur Lejeune à Strasbourg en juin 1989 "L'embryon, un homme".

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