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« Le Pérou, une terre d’espérance »

Ainsi a conclu le pape François, lors de la messe clôturant sa visite au Pérou du 18 au 21 janvier. Tout au long de ces jours, il a appelé le peuple péruvien à la confiance et à l’espérance. Et cela a résonné dans le cœur de beaucoup. La préparation de l’accueil et la ferveur de tous pendant ces journées furent à la mesure de l’amour du Pérou pour notre pape, fort aussi du souvenir des deux visites de Jean-Paul II qui marquèrent tant le pays.

Les membres de Points-Coeur du Pérou à l’occasion de la visite du pape François
 

Protéger les cultures de l’ordre mondial unique 

Devant les représentants des peuples de l’Amazonie, le pape François a loué le Seigneur pour la beauté de la création. Encourageant les populations à protéger cette nature qui leur est donnée comme un cadeau, il a également valorisé leur culture. Celle-ci ne doit pas être supprimée par certaines politiques internationales voulant instaurer un ordre mondial unique, une pensée unique, et promouvant des mesures antinatalistes stériles et irrespectueuses de la dignité humaine. Les représentants ont exprimé au pape leur désir d’offrir à leurs enfants une instruction qui respecte leur tradition, et celui-ci a relayé leurs paroles au président Pedro Pablo Kuczynski lors de son entrevue.

La croix et l’espérance

A Trujillo, une ville du nord du Pérou touchée par les inondations si violentes de mars dernier, le pape a tourné son regard vers Jésus sur la croix, invitant à contempler le cœur de notre foi. Reconnaissant la souffrance des habitants et de toutes les régions concernées des alentours, il leur dit : « Sur la croix, Jésus veut être proche de chaque situation douloureuse pour nous donner sa main et nous aider à nous lever. Parce qu’Il est entré dans notre histoire, il a voulu partager notre chemin et toucher nos blessures. Nous n’avons pas un Dieu étranger à ce que nous sentons et souffrons, au contraire, au milieu de la douleur il nous offre sa main ». Le pape a été profondément touché par la solidarité dont tout le Pérou a fait preuve pendant le phénomène du « Niño costero », et son regard d’espérance se traduit aussi dans ces propos : « L’âme d’une communauté se mesure à la façon dont elle parvient à s’unir pour affronter les moments difficiles, d’adversité, pour garder vive l’espérance ».

Un présent capable de sainteté s’il reste fidèle à l’héritage du passé

C’est le même appel qu’il a adressé aux jeunes, pendant l’Angélus à la Plaza de Armas et lors de la messe finale à la base aérienne de Las Palmas : dans les moments difficiles, ne pas oublier que Jésus est à nos côtés. Notre pape voit dans les jeunes péruviens, non le futur du pays, mais le présent, un présent capable de sainteté s’il se laisse conduire par le Christ – à l’image des saints qui ont marqué la terre du Pérou – s’il reste fidèle à l’héritage du passé. Enfin, dénonçant, comme il aime à le faire si souvent, la « globalisation de l’indifférence », le pape François invite les jeunes à avoir un coeur compatissant et reprend les propos de son prédécesseur, le pape Benoit XVI : « La grandeur de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. […] Une société qui ne sait pas accepter ceux qui souffrent et qui n’est pas capable de contribuer, à travers la compassion, à ce que la souffrance soit partagée et surmontée aussi intérieurement, est une société cruelle et inhumaine » (Encyclique Spe Salvi).

Annoncer un Autre

Les consacrés, eux aussi, sont interpellés par le pape. Il les encourage à faire mémoire, à se rappeler qui ils sont face au Seigneur. Le pape dénonce l’activisme pastoral, qu’il rencontre encore trop souvent dans les paroisses, et qui s’apparente pour lui à une manière de se prendre pour le Christ. Comme saint Jean-Baptiste, les consacrés doivent rester à leur place : « Jean manifeste la conscience du disciple qui sait qu’il n’est pas, ni ne sera jamais le Messie, mais une simple personne invitée à montrer que le Seigneur entre dans la vie de son peuple ». Le prêtre annonce un autre, laisse la place à Dieu et ne doit pas rechercher le succès de ses propres actions et même de sa propre mission. Et puis, dans la joie et la simplicité, il doit faire mémoire de l’appel reçu à tout donner, appel qui pousse à aimer avec ses entrailles, à l’image du Christ et non celle des pharisiens et docteurs de la Loi qui cherchaient leur propre gloire. Aux religieuses contemplatives, le pape alerte sur la tentation à se critiquer mutuellement, ce qui détruit peu à peu une communauté, et invite à se rappeler qu’elles sont filles bien-aimées du Père. Aux évêques, il conseille de rester proche de leurs prêtres, de prendre le temps de les connaitre, comme les pasteurs au milieu de leurs brebis.

La visite du pape au Pérou est passée très vite. Il faudrait prendre le temps de relire à tête reposée les divers textes qui composent son message, pour se rendre compte avec quelle profondeur, quelle clarté et quelle simplicité le pape s’est donné au Pérou. Nous sommes vraiment loin des slogans et citations que reprennent facilement les médias. Nous entrons dans sa pensée, son soucis d’encourager, de conseiller, et surtout de mettre le Christ au centre de nos vies.

 

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