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Morts à Gaza, le silence et le cri

Le 14 mai dernier, le monde entier a été témoin de la journée la plus sanglante à Gaza depuis 2014. Affrontements et violence qui ont causé un bilan de 60 palestiniens tués et plus de 2400 blessés. Le monde semble malheureusement s’habituer à voir cette Terre Sainte toujours en conflit, et très peu semblent se rendre vraiment compte du drame.

Cette Terre si vénérée par les trois plus grandes religions, cette Terre de la Paix qui a été si visitée par la grâce, semble de plus en plus ne plus porter son nom et, mystérieusement, porter le poids du péché de l’humanité, celui de la division et du combat sans fin.

Lundi dernier, suite à la decision de Donald Trump, a eu lieu l’inauguration de l’ambassade des USA à Jérusalem. Évènement qui n’a fait que remettre de l’huile sur le feu, alimentant avec plus de tension le conflit israelo-palestinien. Gaza fut le théâtre d’un chaos total : les palestiniens ont mis le feu à des pneus avant de les faire rouler vers les soldats israéliens. Ils ont lancé également des bouteilles incendiaires. Le premier ministre israélien, Natanyahu a justifié à son tour l’usage de la force – tuant 60 palestiniens – par le droit à défendre ses frontières contre les agissements terroristes du Mouvement Islamiste Hamas. La violence déchaînée et la haine semblent n’avoir épargnées personne. 

Les organisations des droits de l’Homme, ainsi que la presse internationale ont condamné Israël pour usage disproportionné de la force. Le journal libanais L’Orient-le-Jour, dans un article publié le 15 mai 2018 par Nour Braidy (source) a transmis cette condamnation de la presse internationale. Voici quelques extraits :

« M. Abdel Hamid (journaliste palestinien) a écrit à ce sujet : « La décision de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem ouvre la voie à un combat sans fin qui ne peut être résolu qu’en expulsant six millions de palestiniens ».

Le quotidien israélien Hareetz lance à son tour cet appel : « Arrêtez le bain de sang ! Il n'y a pas de contestation sur le droit d'Israël à défendre sa frontière, mais cela ne signifie pas qu'il a le droit de faire ce qui lui plaît à ceux qui essaient de la franchir. Le bureau du Premier ministre doit sérieusement examiner la disposition du Hamas à négocier un cessez-le-feu avec Israël, et annoncer des mesures pour réduire considérablement le blocus de Gaza et permettre aux blessés graves d'être traités en Israël ».

Dans l’editorial du New Yok Times intitué « L’échec de Trump a Jérusalem » on peut lire également : « Mort à Gaza, nouvelle ambassade à Jérusalem et la paix plus loin que jamais … Trump a offert l’ambassade comme un cadeau au gouvernement de Netanyahu sans condition et sans concessions. Le monde n'a pas été témoin d'une aube de paix et de sécurité, mais a vu les soldats israéliens tuer des Palestiniens ».

Le quotidien Saoudien Al-Ryad a déploré le fait que « la communauté internationale assiste au massacre commis à l’encontre du peuple palestinien sans bouger. Se taire sur les crimes de guerre à l’égard du peuple palestinien est un crime qui ne peut être pardonné ».

Le monde peut se diviser politiquement se disant « pour » ou « contre » Israel, en donnant tous les arguments politiques nécessaires. Mais plus profondément, cela nous reste difficile de ne pas reconnaitre que devant ce conflit, nous nous retrouvons face à un Mystère qui nous dépasse. Pourquoi cette Terre de la Paix ne semble jamais connaitre la paix ? Le Mystère de la souffrance sans fin de cette Terre Sainte, nous rapproche d’une façon particulière du Cœur du Christ qui a tant aimé cette ville, de Sa prière de compassion pour Jérusalem manifestée à Son Père par Ses larmes. C’est que Jérusalem est plus que Jérusalem, cette ville ne représente-elle pas le Cœur de l’Homme habité lui aussi par la souffrance, le combat et la haine ? Mais c’est bien dans cette ville chaotique et dans le coeur de l’Homme malade que le Christ a voulu se manifester pour faire toute chose nouvelle par Sa Resurrection.

En ce temps entre l’Ascension et la Pentecôte, avec l’Eglise qui vit tout particulièrement cette attente de l’Esprit Saint, cette promesse du Christ de nous envoyer le Vrai Consolateur, que notre cri et notre prière se fassent incessants pour les habitants de cette Terre Sainte, pour les victimes de ces derniers affrontements et pour leur famille, afin qu’elles soient consolées par le don de l’Esprit Saint. 

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1 Commentaire

  1. Bruno ANEL

    On ne peut que compatir avec les palestiniens qui se font tuer à Gaza. Mais on oublie pourquoi ils sont enfermés dans cette bande de terre. En 1948, le partage de la Palestine entre Juifs et Arabes prévoyait un corridor de passage entre Gaza et la Cisjordanie pour les palestiniens. Les Israéliens n'etaient pas en position de force et acceptèrent le partage, même avec un territoire coupé en deux. Les Arabes, croyant vaincre facilement le nouvel Etat d'Israël, le refusèrent…et sortirent vaincus de cette première confrontation avec un territoire nettement diminué et coupé en deux : ce fut la "nakhba" (catastrophe) pour les palestiniens obligés de quitter leurs terres conquises par les Israéliens. En 1967, les provocations de Nasser offrirent une victoire facile aux Israéliens et de nouvelles conquêtes. Ils ne résistèrent pas longtemps à la tentation de les coloniser. En 2005, Sharon fit évacuer ses troupes de Gaza mais dés 2007 les Gazaouis remirent le pouvoir au Hamas qui provoqua Israël par des tirs de roquettes et soutint imprudemment les Frères musulmans d'Egypte, provoquant la vindicte du président Sissi qui ferma le passage entre Gaza et le Sinaï. Il y a beaucoup à faire de la part du Hamas pour reprendre le dialogue.