Jorg Madlener, qui a représenté la Belgique à la Biennale de Venise dans les années 80, offre dans ce tableau, monté sur un poteau en bois, une bouleversante représentation de la Pietà.
Le travail de Madlener révèle en première ligne, la profonde crise identitaire post-Auschwitz. Toute sa carrière, il s’est efforcé de récupérer – on pourrait être tenté de dire : de sauver – le visage humain. Comme il l’a décrit un jour : « Peindre un visage humain, c’est le caresser mille fois ». Pendant des décennies, cet élève d’Otto Dix a peint le visage humain au bord de la dissolution, qu’il s’agisse du visage d’un soldat immergé dans une tempête de sable ou du visage d’Ophélie qui se noie lentement dans la rivière. Au cours des deux dernières années, cette patiente recherche l’a conduit à la Pietà.
Dans ce tableau de 2017, Marie est représentée les yeux fermés, tournée vers l’intérieur, la main sur le cœur. Le « trou noir » qui recouvre son ventre est en réalité la tête saignante de son Fils, couronnée d’épines (une épine surdimensionnée est visible à droite), comme si le mystère de la mort de Jésus se rattachait profondément, tout comme celui de sa conception, à la foi parfaite de Sa Mère.
Hommage à Notre Dame : Jorg Madlener, Pietà (2017).
