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La Croix glorieuse, un rappel et un appel

Le Cardinal Henri de Lubac, commentant quatorze dessins représentants le Chemin de la Croix, il écrivait: “ce Chemin … retracé par la main de l’artiste; le voici sous notre regard, non pas comme un objet de jouissance esthétique, mais comme un rappel, – et comme un appel”. Voici un extrait de sa méditation, pour nous accompagner en ce jour de la fête de la Croix glorieuse.

 

Photo : © Sabina Kuk

Rien, dit Saint Jean de la Croix, “rien n’est un chemin proportionné et suffisant pour aller à Dieu”. Rien, ni dans l’univers, ni dans l’homme; ni dans son action, ni dans sa pensée. Rien, absolument rien, ne nous conduit au but, – sinon, précisément, ce Chemin même! Rien, sinon ce Chemin de la Croix, – sinon ce Chemin qu’est cette Croix. Rien, sinon ce Crucifié, – qui, Lui, est “le Chemin”. “Je suis le Chemin”, et “quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi”. Nous ne sommes faits que pour Dieu, et si Dieu demeure inaccessible, nous sommes voués au désespoir… Mais voici que Dieu même nous fait signe, et nous attire. Il nous montre le Chemin, – et son signe est efficace, car ce Chemin, c’est Lui-même. Voici ce grand Signe élevé au-dessus de nous. Le voici, tracé sur la création entière, l’embrassant et la soulevant. Et nous le traçons à notre tour sur nos membres, afin qu’il pénètre jusqu’à notre coeur. Les sentiments humains avec lesquels nous avons accompagné le Condamné sur son chemin nous ont introduits au Mystère de la Croix. (…)

 

Photo : © Anne Gallot

Après la quatorzième station, voici, voici enfin, et voici à jamais le radieux matin de Pâques. La Croix même se transfigure. Elle est l’Arbre de Vie, planté au milieu du Paradis. Au centre de la Jérusalem Céleste, elle est le Trône de l’Agneau. La Gloire de Dieu la fait resplendir, et de ce Centre lumineux jaillit la même Voix qui tout à l’heure disait: “Tout est consommé”. Maintenant elle dit : “Je suis l’Alpha et l’Oméga, et voici que Je fais toutes choses nouvelles”.

Cardinal Henri de Lubac, Catholicisme, Éditions Cerf, p.451

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