A l’occasion du rappel à Dieu de Jacques Chirac, il est beau de redécouvrir une facette de sa personnalité, à travers son amitié avec Jean-Louis Debré. Dans un documentaire diffusé au mois de mars dernier sur LCP, Jean-Louis Debré évoque avec sincérité et émotion cette amitié hors du commun qu’il a entretenu pendant plus de cinquante ans avec l’ancien président et nous donne ainsi une définition à la fois personnelle et universelle de l’amitié.
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Confiance, fidélité et espérance
Trois mots définissent l’amitié, selon lui: confiance, fidélité et espérance. La fidélité, nous dit-il, signifie de pouvoir tout se dire et l’espérance signifie qu’ensemble on est plus fort que tout seul. Pour Debré, l’espérance est le refus du défaitisme et du renoncement. “Avec Chirac, on ne pose pas son baluchon au bord de la route. Même dans les difficultés et les épreuves, on avance et on continue”.
Sincérité
La sincérité aura été une caractéristique de cette amitié entre les deux hommes d’Etat. Si l’amitié est un bien rare en politique, c’est, constate Debré, que le monde du pouvoir est un monde de courtisans où la flatterie règne. “La relation amicale se fait justement si celui qui vous interroge est capable de recevoir la vérité” poursuit-il et si cette vérité est de plus dite en face. “Ce que j’aimais chez Chirac, (…), c’est qu’il avait une capacité d’écouter la critique, pourvu qu’elle s’adresse à lui directement et non à travers les medias”.
Etre là pour être là: l’amitié vécue jusqu’au bout
“L’ami véritable donne son coeur sans réserve, sans condition, et uniquement parce qu’il aime. Il a la sincérité, la délicatesse, les transports et la fidélité du sentiment”. Jean-Louis Debré résume de façon magnifique ce que signifie l’amitié vécue jusqu’au bout avec Jacques Chirac, alors atteint de la maladie d’Alzheimer. “Etre là! Etre là! Et surtout lorsque vous n’êtes plus au sommet de la hiérarchie, alors que vous ne pouvez plus rien donner, rien distribuer… Etre là pour être là, c’est ça l’affection.”
Etre là, être présent, être présence gratuite… Comment ne pas songer à Marie au pied de la Croix en écoutant ce témoignage d’amitié vécue jusqu’au bout. En étant là, en étant présence, à la fois passive et impuissante, c’est alors que l’on rejoint le coeur de Marie au pied de la croix de son Fils, pour souffrir avec Lui et Le consoler par sa présence aimante de la façon la plus puissante qu’il soit.