Cette Joie que la Parole seulement donne

« L’une des caractéristiques les plus frappantes de la venue de Jean-Baptiste fut la joie qui l’accompagnait. Ce n’était pas une joie humaine, mais une joie messianique, que Siméon appelait la « consolation d’Israël ». L’ange dit à Zacharie : « Vous aurez de la joie et de l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance » ^[1]Lc 1,14 . Jean allait donner cette joie, et il en était lui-même rempli. Au moment de la visite de Marie, Jean était rempli de l’Esprit et bondissait de joie dans le sein de sa mère. C’est la proximité de Jésus qui a suscité cette joie en lui. Car c’est la joie que la Parole seulement donne quand elle touche le cœur plus profondément que n’importe quelle créature, et qu’elle lui fait vivre ce bonheur qu’elle est elle-même et qu’elle communique aux autres. Là encore, la grande joie du Baptiste n’était pas secondaire. C’était la substance même de son être touché par la joie divine, il se réjouissait déjà du grand événement à venir. Car celui qui venait et pour qui il préparait le chemin est celui qui donne aux siens la joie que le monde ne peut donner et qui dépasse de loin tout simple sentiment. »

The work of John the Baptist, Jean Danielou, Edition Helicon, p.50-51