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Le culte en temps d’épreuves – Lettre du Cardinal Sarah ( II )

Voici la deuxième partie de la lettre du Cardinal Sarah sur le culte catholique en ces temps d’épreuves. Vous pouvez lire la première partie de la lettre ici

Nous devons entendre la parole du prophète qui nous reproche d’avoir « violé le sanctuaire ». Nous devons nous laisser réapprendre le culte en esprit et en vérité. Beaucoup de prêtres ont découvert la célébration sans présence du peuple. Ils ont ainsi expérimenté que la liturgie est principalement et avant tout « le culte de la divine majesté », selon les mots de Vatican II [1]SC 33 . Elle n’est pas d’abord un exercice pédagogique ou missionnaire. Ou plutôt, elle ne devient vraiment missionnaire que dans la mesure où elle est tout entière ordonnée à « la parfaite glorification de Dieu » [2]SC 5 .

En célébrant seuls, les prêtres n’avaient plus sous les yeux le peuple chrétien, ils ont alors pris conscience que la célébration de la messe s’adresse toujours au Dieu Trinité. Ils ont tourné leur regard vers l’Orient. Car « c’est de l’Orient que vient la propitiation. C’est de là que vient l’homme dont le nom est Orient, qui est devenu médiateur entre Dieu et les hommes. Par là, vous êtes donc invités à toujours regarder vers l’Orient, où se lève pour vous le Soleil de Justice, où la lumière apparaît toujours pour vous », nous dit Origène dans une homélie sur le Lévitique. La messe n’est pas un long discours adressé au peuple mais une louange et une supplication adressées à Dieu.

 

Photo : © Aude Guillet

 

La mentalité occidentale contemporaine, façonnée par la technique et fascinée par les médias, a parfois voulu faire de la liturgie une œuvre de pédagogie efficace et rentable. Dans cet esprit, on a cherché à rendre les célébrations conviviales et attractives. Les acteurs liturgiques, animés par des motivations pastorales, ont parfois voulu faire œuvre didactique en introduisant dans les célébrations des éléments profanes ou spectaculaires. N’a-t-on pas vu fleurir témoignages, mises en scènes et autres applaudissements ? On croit ainsi favoriser la participation des fidèles, on réduit en fait la liturgie à un jeu humain. Le risque est réel de ne laisser aucune place à Dieu dans nos célébrations. Nous courons la tentation des Hébreux dans le désert. Ils cherchèrent à se créer un culte à leur mesure et à leur hauteur humaine, n’oublions pas qu’ils finirent prosternés devant l’idole du veau d’or qu’ils avaient eux-mêmes fabriqué !

Nous devons prendre garde : la multiplication des messes filmées pourrait accentuer cette logique de spectacle, cette recherche d’émotions humaines. Le pape François a invité avec force les prêtres à ne pas devenir des hommes de spectacle, des showmasters. Dieu s’est incarné pour que le monde ait la vie : Dieu n’est pas venu dans notre chair pour le plaisir de nous impressionner ou de se donner en spectacle, mais bien pour nous partager la plénitude de sa vie. Jésus, qui est le Fils du Dieu vivant [3]Mt 16, 16 et à qui le Père a donné de posséder la vie en lui-même [4]Jn 5, 26 n’est donc pas venu seulement pour apaiser le courroux de son Père ou effacer une dette quelconque. Il est venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait en abondance. Et il nous donne cette plénitude de vie en mourant sur la croix. C’est pourquoi au moment où le prêtre, dans une véritable identification au Christ et avec humilité, célèbre la sainte Messe, il doit pouvoir dire : « Je suis crucifié avec le christ. Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » [5]Ga 2, 19-20 . Il doit disparaître derrière Jésus Christ et laisser le Christ être en contact direct avec le peuple chrétien. Le prêtre doit donc devenir un instrument qui laisse transparaître le Christ. Il n’a pas à rechercher la sympathie de l’assemblée en se posant face à elle comme son interlocuteur principal. Entrer dans l’esprit du Concile suppose au contraire de s’effacer, de renoncer à être le point focal. L’attention de tous doit se tourner vers le Christ, vers la croix, véritable centre de tout culte chrétien. Il s’agit de laisser le Christ nous prendre et nous associer à son sacrifice. La participation au culte liturgique doit être comprise comme une grâce du Christ « qui s’associe l’Église » [6]SC 7 . C’est lui qui a l’initiative et la primauté. « L’Église l’invoque comme son Seigneur et passe toujours par lui pour rendre un Culte au Père éternel » [7]SC 7 .

De même, il convient de prendre garde à la logique de l’efficacité engendrée par l’usage d’internet. On y a coutume de juger les publications en fonction du nombre de « vues » qu’elles suscitent. Cela induit la recherche de l’inattendu, de l’émotion, de la surprise, du « buzz ».

Le culte liturgique est étranger à cette échelle de valeurs. La liturgie nous met réellement en présence de la Transcendance divine. Y participer en vérité suppose de renouveler en nous cette « stupor » que Saint Jean-Paul II tenait en haute estime [8]Ecclesia de Eucharistia, 6 . Cette stupeur sacrée, cette crainte joyeuse, requiert notre silence devant la majesté divine. On oublie souvent que le silence sacré est un des moyens que le Concile indique pour favoriser la participation. La participatio actuosa à l’œuvre du Christ suppose donc de quitter le monde profane pour entrer dans « l’action sacrée par excellence » [9]SC 7. Nous prétendons parfois, avec une certaine arrogance, rester dans l’humain pour entrer dans le divin. Nous avons au contraire expérimenté ces dernières semaines que pour trouver Dieu, il était utile de quitter nos maisons et de nous rendre chez lui, dans sa Demeure sacrée : l’église.

La liturgie est une réalité fondamentalement mystique et contemplative, et par conséquent hors d’atteinte de notre action humaine, aussi l’entrée en participation de son mystère est une grâce de Dieu.

 

Photo : © Aude Guillet

 

Je voudrais enfin insister sur la réalité sacrée entre toutes : la sainte Eucharistie. La privation de communion a été une profonde souffrance pour nombre de fidèles. Je le sais et je veux leur dire ma profonde compassion. Leur souffrance est proportionnelle à leur désir. Nous le croyons : Dieu ne laissera pas ce désir de lui inassouvi. Il faut rappeler par ailleurs que nul prêtre ne doit se sentir empêché de confesser et de donner la communion aux fidèles à l’église ou dans les maisons particulières, avec les précautions sanitaires requises. Mais la situation de famine eucharistique peut nous conduire à une salutaire prise de conscience. N’avons-nous pas oublié le caractère sacré de l’Eucharistie ? On entend raconter des sacrilèges ahurissants : des prêtres qui enveloppent des hosties consacrées dans des sachets en plastique ou en papier, pour permettre aux fidèles de se servir librement des hosties consacrées et les emporter chez eux, ou encore d’autres qui distribuent la sainte communion en observant la distance adéquate et en utilisant, par exemple, des pinces pour éviter la contagion. Combien on est loin de Jésus qui s’approchait des lépreux et, en étendant les mains, les touchait pour les guérir, ou du Père Damien qui a consacré sa vie aux lépreux de Molokai (Hawaï). Cette façon de traiter Jésus comme un objet sans valeur est une profanation de l’Eucharistie. Ne l’avons-nous pas souvent considérée comme notre propriété ? Tant de fois nous avons communié par habitude et routine, sans préparation ni action de grâces. Communier n’est pas un droit, c’est une grâce gratuite que Dieu nous offre. Ce temps nous rappelle que nous devrions trembler de reconnaissance et tomber à genoux devant la sainte communion. Je voudrais ici rappeler les paroles de Benoît XVI :

« On a, dans un passé récent, perçu un certain malentendu sur le message authentique de la Sainte-Ecriture. La nouveauté chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité sécularisée des années soixante et soixante-dix, du siècle dernier. Il est vrai, et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais dans les rites et dans les sacrifices anciens mais dans le Christ lui-même, dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus, mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus-Christ, Amour divin incarné. (…) Il n’a pas aboli le sacré, mais il l’a porté à son accomplissement, en inaugurant un culte nouveau, qui est pleinement spirituel, mais qui cependant, tant que nous sommes en chemin dans le temps, se sert encore de signes et de rites, qui disparaîtront seulement à la fin, dans la Jérusalem céleste, là où il n’y aura plus aucun temple [10]cf. Ap 21,22 . Grâce au Christ, le caractère sacré est plus vrai, plus intense, et, comme il advient pour les commandements, aussi plus exigeant ! » [11]Corpus Domini, 7 juin 2012 .

Quant à nous, les prêtres, avons-nous toujours été conscient d’être mis à part, consacrés pour être les serviteurs, les ministres du culte du Dieu Très-Haut ? Comme l’affirme le prophète Ezéchiel, vivons-nous sans avoir sur cette terre aucun autre patrimoine que Dieu lui-même ? Au contraire, bien souvent nous avons été mondains. Nous avons quémandé la popularité, le succès selon les critères du monde. Nous aussi, nous avons profané le sanctuaire du Seigneur. Parmi nous, certains sont même allés jusqu’à profaner ce temple sacré de la présence de Dieu : le cœur et le corps des plus faibles, des enfants. Nous aussi, nous devons demander pardon, faire pénitence et réparer.

 

Père Damien avec ses amis lépreux – Molokai

 

Une société qui perd le sens du sacré court le risque d’une régression vers la barbarie. Le sens de la grandeur de Dieu est le cœur de toute civilisation. En effet, si tout homme mérite le respect, c’est fondamentalement parce qu’il est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. La dignité de l’homme est un écho à la transcendance de Dieu. Si nous ne tremblons plus d’une crainte joyeuse et révérencielle devant la majesté divine, comment reconnaîtrons-nous en chaque personne un mystère digne de respect ? Si nous ne voulons plus nous agenouiller humblement et en signe d’amour filial devant Dieu, comment serions-nous capables de nous mettre à genoux devant l’éminente dignité de toute personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu ? Si nous n’acceptons plus de nous agenouiller respectueusement et en adoration devant la présence la plus humble, la plus faible et la plus insignifiante, mais la plus réelle et la plus vivante qu’est la sainte Eucharistie, comment hésiterions-nous à tuer l’enfant à naître, l’être le plus faible, le plus fragile, et à légaliser l’avortement, qui est un crime horrible et barbare ? Car maintenant, nous savons la vérité, grâce aux progrès de la génétique fondamentale, qui vient de l’établir scientifiquement d’une manière définitive et irréfutable : le fœtus humain est depuis l’instant de sa conception un être pleinement humain. Si nous perdons le sens de l’adoration de Dieu, les rapports humains se coloreront de vulgarité et d’agressivité. Plus nous serons déférents envers Dieu dans nos églises, plus nous saurons être délicats et courtois envers nos frères dans le reste de nos vies.

Il faudra donc que les pasteurs, dès que les conditions sanitaires le permettront, offrent au peuple chrétien l’occasion d’adorer ensemble et solennellement la majesté divine dans le Saint-Sacrement. Le pape François nous en a récemment donné l’exemple sur la place saint Pierre. Il faudra louer, rendre grâce à travers des processions publiques. Ce sera l’occasion pour le peuple tout entier de faire corps et d’expérimenter que la communauté chrétienne naît de l’autel du sacrifice eucharistique. J’encourage, dès que cela sera possible, les manifestations de la piété populaire telles le culte des reliques des saints protecteurs des cités. Il est nécessaire que le peuple de Dieu manifeste rituellement et publiquement sa foi. Benoît XVI disait :

« Le sacré a une fonction éducative et sa disparition appauvrit inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles générations. Si, par exemple, au nom d’une foi sécularisée qui n’ait plus besoin des signes sacrés, on abolissait la procession du Corpus Domini dans la ville, le profil spirituel de Rome se trouverait « aplati » et notre conscience personnelle et communautaire en resterait affaiblie. Ou bien, nous pensons à une maman et à un papa qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient leurs enfants de tout rituel religieux : ils finiraient en réalité par laisser le champ libre à tant de succédanés présents dans la société de consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité » [12]Corpus Domini, 2012 .

Ces manifestations seront l’occasion d’insister sur la valeur de supplication, d’intercession, de réparation des offenses faites à Dieu et de propitiation du culte chrétien. Il serait heureux, là où cela est possible, que les processions de supplications comprenant les litanies des Saints soient remises à l’honneur. Je voudrais insister enfin sur la prière pour les défunts. En de nombreux pays, les défunts ont dû être mis en terre sans que des obsèques convenables aient été célébrées. Il nous faut réparer cette injustice. De plus, je voudrais déplorer ici certaines pratiques récentes, qui favorisent le développement de nouvelles façons de disposer des restes mortels, dont l’hydrolyse alcaline, où le corps du défunt est placé dans un cylindre de métal et dissous dans un bain chimique qui ne laisse subsister que quelques fragments osseux analogues à ceux qui résultent de l’incinération. Les effluents sont alors évacués dans les égouts. Le procédé d’hydrolyse alcaline ne manifeste pas pour la dignité du corps humain un respect qui correspond à celui que proclame la loi de l’Eglise. Mais même si nous n’avons pas la foi, il est absolument inhumain, cruel et irrespectueux de traiter ainsi des personnes que nous aimons et nous ont aimé si tendrement. « Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, celui-là Dieu le détruit. Car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous » [13]1 Co 3, 16-17 ; 6, 19. Par piété filiale, nous devons entourer tous les défunts d’une ardente prière d’intercession pour le salut de leur âme. J’encourage les pasteurs à célébrer des messes solennelles pour les défunts. Il est heureux en ces cas que, selon les coutumes de chaque lieu, la messe soit suivie d’une absoute célébrée en présence d’une représentation symbolique des défunts [14]Tumulum, catafalque, et d’une procession vers le cimetière avec bénédiction des tombeaux. Ainsi l’Église, telle une vraie mère, prendra soin de tous ses enfants vivants et défunts et présentera à Dieu au nom de tous un culte d’adoration, d’action de grâce, de propitiation et d’intercession.

 

Photo : © Sabina Kuk

En effet, « la Tradition reçue des Apôtres comprend tout ce qui contribue à conduire saintement la vie du peuple de Dieu et à en augmenter la foi ; ainsi l’Eglise perpétue dans sa doctrine, sa vie et son culte, et elle transmet à chaque génération tout ce qu’elle est elle-même et tout ce qu’elle croit », dit le concile Vatican II [15]Dei Verbum, 8 . Le culte divin est le grand trésor de l’Église. Elle ne peut le garder caché, elle y invite tous les hommes parce qu’elle sait qu’en lui « est recueillie toute la prière humaine, tout le désir humain, toute la vraie dévotion humaine, la vraie recherche de Dieu, qui se trouve finalement réalisée dans le Christ. » [16]Benoît XVI, rencontre avec le clergé de Rome, 2 mars 2010 . Je redis à tous ma profonde compassion dans ces temps d’épreuves. Je renouvelle mes fraternelles encouragement aux prêtres qui se dévouent corps et âmes et souffrent de ne pouvoir faire davantage pour leurs troupeaux. Ensemble nous mesurons que la communion des saints n’est pas un vain mot. Ensemble, bientôt, nous rendrons à nouveau aux yeux de tous, le culte qui revient à Dieu et qui fait de nous son peuple.

Cardinal Sarah

Lettre publiée en français par le journal Homme Nouveau le 8 mai 2020

References

References
1 SC 33
2 SC 5
3 Mt 16, 16
4 Jn 5, 26
5 Ga 2, 19-20
6, 7, 9 SC 7
8 Ecclesia de Eucharistia, 6
10 cf. Ap 21,22
11 Corpus Domini, 7 juin 2012
12 Corpus Domini, 2012
13 1 Co 3, 16-17 ; 6, 19
14 Tumulum, catafalque
15 Dei Verbum, 8
16 Benoît XVI, rencontre avec le clergé de Rome, 2 mars 2010
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2 Commentaires

  1. Claire Fortin

    Je rebondis sur « les prêtres n’avaient plus sous les yeux le peuple chrétien » et « Ils ont tourné leur regard vers l’Orient. » Je veux bien sûr évoquer le sujet de la messe « dos au peuple », comme on dit, car la formulation du Cardinal Sarah, même si elle peut être prise au figuré et dans un sens spirituel, est suffisamment (et intentionnellement, je pense) équivoque pour qu’on pense aussi au sens propre et physique de la position des prêtres par rapport à l’autel. Car cette position induit « vers où, vers quoi, vers qui, se tourne le regard ».
    Ne peut-on pas légitimement aussi attendre de la prise de conscience post-Covid 19 une réflexion sur ce sujet qui dépasserait le clivage « rite ordinaire/rite extraordinaire » ? Comme le souligne le Cardinal Sarah dans toute cette lettre, replacer le sacré dans nos vies, plus particulièrement redonner tout son sans sacré a la liturgie…
    « Il n’a pas à rechercher la sympathie de l’assemblée en se posant face à elle comme son interlocuteur principal »… Simple ouverture de réflexion !
    Merci

  2. Aude Guillet

    Merci de nous partager les paroles d’un homme si proche du Christ, si amoureux de son Eglise, si soucieux de nourrir son peuple.
    Son inquiétude, sa passion pour le caractère sacré de l’Eucharistie me font penser aux paroles de Joseph d’Arimathie dans la liturgie byzantine des jours saints :

    * Ô mon Dieu, comment t’ensevelir * et de quel linceul pourrai-je te couvrir, * quelles mains toucher ton corps immaculé, * de quelle hymne puis-je accompagner ton trépas, ô Seigneur compatissant ? * Je célèbre et magnifie ta Passion, * et je chante ta Sépulture et ta Résurrection en disant : * Seigneur, gloire à toi.

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