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Centenaire de la naissance de Jean-Paul II – Hommage de ses amis

Aujourd’hui, 18 mai 2020 nous fêtons le centenaire de la naissance du Saint Pape Jean-Paul II. Plusieurs initiatives ont eu lieu en signe de reconnaissance et de gratitude à ce Pape qui a tant apporté (et continue à le faire !) à l’Eglise, au monde, à la famille et surtout aux jeunes qu’il a tant cherché tout au long de sa vie, pour les ramener à Dieu. A cette occasion, nous publions quelques extraits d’hommages rendus par deux chers amis du Pape : le Cardinal Giovanni Battista Re et le Pape émérite Benoît XVI.

 

Centenaire de la naissance de Jean-Paul II – Un itinéraire hors du commun

 

Le Cardinal Giovanni Battista Re, interviewé par le journal italien Corriere della Sera, fait mémoire de son cher ami Saint Jean-Paul II, évoquant ses souvenirs, ce qui l’a le plus marqué, alors qu’il vivait auprès du Pape Polonais. Voici quelques extraits de l’interview :

« J’ai été aussitôt impressionné par sa grande humanité, l’attention portée aux gens, la profondeur sa pensée et la simplicité de sa conduite. Puis j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de décalage en lui entre ce qu’il pensait et ce qu’il disait, entre ce qu’il apparaissait et ce qu’il était en réalité. Il était grand en tant que Pape, mais aussi en tant qu’homme. (…)

Beaucoup de choses : sa confiance, ses certitudes, sa capacité à parler aux foules. Mais ce qui m’a toujours le plus frappé, c’est l’intensité de sa prière. On ne peut pas comprendre Jean-Paul II si l’on néglige sa relation avec Dieu. A sa manière de prier, on pouvait sentir combien l’union avec Dieu était pour lui le souffle de son âme. Lorsqu’il était recueilli en prière, ce qui se passait autour de lui ne semblait pas le concerner. Pour chaque décision importante, il priait longuement, parfois pendant plusieurs jours avant de la prendre. Il semblait avoir affaire directement à Dieu lui soumettant les différents problèmes. Je me souviens d’un cas en particulier. J’étais Substitut de la Secrétairerie d’État, il me semblait que le Pape était déjà favorable à un certain choix difficile. Je lui ai demandé si nous pouvions le communiquer. Il a répondu : ‘Attendons, je veux prier un peu plus avant de me décider’. (…)

C’était un mystique qui avait une profonde tension spirituelle en lui ; mais un mystique qui gardait les pieds sur terre, attentif aux gens et aux situations. Ce trait mystique était également manifeste dans ses promenades. Devant un beau paysage, il voulait qu’on le laisse seul pour prier et contempler. Il avait une capacité extraordinaire à apprécier la beauté de la nature qui parle du Créateur, mais aussi la beauté de l’art et de la littérature, et la convivialité de l’amitié. (…)

 

Saint Jean-Paul II, le Pape de la jeunesse

 

Avec la progression de la maladie de Parkinson, il a longuement réfléchi à ce qu’il devait faire. Il a beaucoup prié à ce sujet et est arrivé à cette conclusion : ‘C’est la Providence divine qui m’a voulu Pape. Cette hypothèse ne m’avait jamais traversé l’esprit et jusqu’au 16 octobre 1978, elle était vraiment impensable. Si je décidais maintenant de démissionner, ce serait moi qui mettrais fin à cette tâche à laquelle la Providence m’a appelé. La Providence m’a voulu ici ; c’est la Providence qui décide quand je dois finir. Elle a de nombreuses façons de le faire. Je laisse cette décision à Dieu’. Cette conviction a donné une grande force au mystique qu’il était. Poursuivant son pontificat jusqu’à la mort, il nous a montré que la vie est un don qui doit être vécu jusqu’au bout, en acceptant les épreuves de la maladie. C’était son dernier enseignement : un enseignement en tant que Pape»

Le Cardinal Giovanni concluait son interview en évoquant l’amitié entre Benoît XVI et Jean-Paul II avec ces mots : « Entre les deux, il y avait une profonde estime mutuelle et une parfaite harmonie sur de nombreux points ; mais aussi une véritable amitié ».

A son tour, le Pape émérite Benoît XVI, à travers un texte inédit daté du 4 mai dernier, fait mémoire de son cher ami, le saint Pape Polonais. En voici quelques extraits :
« (…) Il n’a pas seulement étudié sa théologie à partir de livres, mais aussi de la situation spécifique qui l’entourait, son pays et lui. C’est en quelque sorte caractéristique de toute sa vie et de son travail. Il étudie les livres, mais éprouve et souffre les questions, au-delà des seules pages imprimées (…)

Tandis que Jean-Paul II vivait ses derniers instants dans ce monde, la fête de la Divine Miséricorde venait de commencer avec la prière des premières vêpres. Cette fête a illuminé l’heure de sa mort: la lumière de la miséricorde de Dieu a fait briller sur sa mort comme un message de réconfort. Dans son dernier livre, Mémoire et identité, publié en quelque sorte à la veille de sa mort, le pape résuma encore une fois le message de la Divine Miséricorde. Il y souligna que si sœur Faustine mourut avant les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, elle avait déjà donné la réponse du Seigneur à cette horreur insupportable. C’était comme si le Christ voulait dire par la médiation de Faustine : ‘Le mal n’obtiendra pas la victoire définitive. Le mystère pascal confirme que le bien finira par l’emporter, que la vie vaincra la mort et que l’amour triomphera de la haine’. (…)

À la mort du pape Jean-Paul II, de nombreuses personnes étaient présentes place Saint- Pierre, surtout des jeunes, qui voulaient rencontrer leur pape une dernière fois. Je ne peux pas oublier le moment où Mgr Sandri a annoncé le décès du pape, et moins encore le moment où la grande cloche de Saint-Pierre a repris ce message. Le jour des funérailles, il y avait beaucoup de pancartes qui portaient l’inscription: ‘Santo subito!’. C’était un cri partout provoqué par la rencontre avec Jean-Paul II. Pas seulement sur la place, mais aussi dans divers milieux intellectuels, on a discuté l’idée de donner à Jean- Paul II le titre de Jean-Paul le Grand. (…)

 

Saint Jean-Paul II : ces moments historiques qui ont marqué son pontificat

Jean-Paul II, (…) , n’avait aucun pouvoir militaire ou politique. Lors des délibérations sur la forme future de l’Europe et de l’Allemagne en février 1945, on observa que la réaction du pape devait également être prise en compte. Alors, Staline demanda : ‘Le pape, combien de divisions?’ . Il n’avait bien sûr aucune division à sa disposition. Mais la foi s’est avérée une force qui finalement fit vaciller le système de pouvoir soviétique en 1989 et permit un nouveau départ. Il est incontesté que la foi du pape a été un élément essentiel dans ce bouleversement des pouvoirs. (…)

Il est vrai que la puissance et la bonté de Dieu sont devenues visibles pour nous tous à travers Jean-Paul II. À l’heure où l’Église souffre à nouveau de l’affliction du mal, c’est pour nous un signe d’espoir et de confiance. »

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1 Commentaire

  1. Bruno ANEL

    J’ai vu deux fois Jean-Paul II . Une première fois pour la fête des Rameaux en 1984: cela ne s’appelait pas encore les JMJ mais c’en était le début. Le pape avait invité les jeunes du monde entier avenir à Rome . La deuxième fois, c’était à Lyon en 1986 pour la béatification du Père Chevrier. On retiendra sutout son action auprés des jeunes. Son oeuvre théologique est riche mais ses textes sont plus difficiles à suivre . Jean-Paul II « le Grand » ? Je ne pense pas, car ce titre a plutôt été attribué aux papes réformateurs.