Après une avalanche de fausses informations véhiculées en Autriche ou à l’étranger au moment des attentats du 2 novembre dernier, après des émotions aussi intenses que contradictoires, des appels au dialogue et à la fraternité universelle, des constats alarmés sur la menace actuelle de l’islamisme, un geste de compassion totalement gratuit et inattendu a bouleversé les Viennois le dimanche 8 novembre à 18h50. Sur chacun des cinq lieux où de malheureuses victimes ont perdu la vie, un petit garçon de 9 ans s’est avancé vers les bougies et s’est mis à entonner un Ave Maria.
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La jeune fille ayant capté la vidéo partagée des milliers de fois sur Facebook écrit : « Quel enfant magnifique ! Un si grand cœur ! C’est ça pour moi, Vienne ! ». La ville de Vienne est en effet comme synthétisée dans ce geste d’enfant : la musique classique comme expression la plus raffinée de la grandeur de l’homme, la fête du Saint Nom de Marie en souvenir de la Victoire de la bataille de Vienne le 12 septembre 1683 contre les troupes ottomanes assiégeant la ville, et enfin le soin pour ceux qui souffrent et les laissés-pour-compte. Oui, pour les passants, tout cela était visible ce dimanche soir dans la simplicité prophétique d’un enfant de 9 ans.
Ce petit garçon, c’est Samuel. Il suit l’école dans la fameuse manécanterie des Petits chanteurs Viennois. Depuis la fête des Rois l’année dernière où, tout déguisé, il visitait un hôpital avec les enfants de la paroisse en chantant pour les malades, il est devenu servant d’autel. Il aime venir à la messe du dimanche soir qu’il sert avec une grande application. Pendant le premier confinement viennois, au cours de ses promenades avec sa mère, il a aussi semé des Ave Maria dans toutes les églises ouvertes de la ville. Une semaine après les attentats, il répète ce geste consolateur pour les victimes et leurs familles.
Face à la violence calculatrice et aveugle, s’élève la tendresse désarmée d’une prière. Il y eu bien des actions officielles à Vienne où l’on a vu les membres du gouvernement prier à la cathédrale, mais aucune n’a dû toucher le cœur de Dieu comme les Ave Maria de Samuel.