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Le Cardinal Henri Sonier De Lubac

Nous fêtons cette année le trentième anniversaire de la mort du cardinal Henri de Lubac. Né le 20 février 1896 à Cambrai et mort le 4 septembre 1991 à Paris, il compte parmi les plus grands intellectuels et théologiens du XXème siècle. Au cours de cette longue vie qui n’a pas été épargnée par les tribulations, il n’a cessé de méditer et d’approfondir le mystère de Dieu, de l’homme, de la grâce, et les fondements de la foi catholique ; il a servi la Vérité, offrant à ses contemporains une pensée apte à éclairer leur intelligence.

 

Cardinal De Lubac. Photo (Internet)

 

Une vie de près d’un siècle…

Troisième de six enfants, il reçut de ses parents sa foi profonde et vivante, bien ancrée et équilibrée. « Baigné de la tendresse de ses parents » [1]« Mes parents étaient peu fortunés. Nous étions six enfants. Ils nous ont élevés dans les principes d’une stricte économie, mais nous étions baignés de leur tendresse. Ma mère était … Continue reading comme il le dit lui-même, il n’en est pas moins élevé dans une certaine sévérité et aura une jeunesse modeste. Il fait ses études chez les Jésuites, à Mongré, où il développe la sensibilité littéraire qui affleure dans ses écrits postérieurs. Il est aussi formé à la méthode et à la rigueur.

Après une année d’études à la Faculté de droit à Lyon, il entre chez les Jésuites le 13 octobre 1913, à un moment où les congrégations religieuses ont été expulsées et interdites en France. C’est dans le Sussex qu’il vit ses premières années de vie religieuse. Rapidement, la guerre le rattrape. Le 8 avril 1915, il s’engage dans l’armée et sera blessé à la jambe et à l’oreille le 1er novembre 1917. Il souffrira toute sa vie des conséquences de ces blessures. Il est démobilisé le 25 septembre 1919. De 1919 à 1929, il poursuit sa formation chez les Jésuites. Il est profondément marqué par certains professeurs et formateurs – Pierre Rousselot, Auguste Valensin, Pierre Teilhard, Léonce de Grandmaison, etc. -, et rencontre au cours de ces années quelques-uns de ses grands amis – Gaston Fessard, René d’Ouince, Yves de Montcheuil…

Il se construit, pendant ses années d’études, une philosophie inspirée à la fois par Blondel et saint Thomas d’Aquin. S’il ne la développera jamais en tant que telle dans un ouvrage, elle sous-tend toute son œuvre. Il est ordonné prêtre le 22 août 1927. En 1929, il reçoit la chaire de théologie fondamentale à Lyon, à laquelle s’ajoute en 1930, la chaire d’Histoire des religions [2]Il raconte, non sans un certain humour, comment cette nouvelle chaire lui a été confiée et le défi qu’elle a représentée pour lui : « A peine avais-je commencé depuis six mois mon … Continue reading . Ayant peu de préparation, peu de livres et peu de moyens pour préparer ses cours (pas d’ordinateur, de bibliothèque électronique ni d’internet…), il s’appuie beaucoup sur ses amis et les rencontres qu’il fait. L’abbé Monchanin l’aide par exemple beaucoup pour l’histoire des religions . Jusqu’en 1950, il enseigne la théologie fondamentale et l’histoire des religions. Ces années sont marquées par beaucoup de rencontres importantes, notamment celles avec Daniélou et Balthasar.

En 1938 paraît Catholicisme, le premier de ses ouvrages (il a auparavant déjà produit des articles). Puis, c’est la création de la Collection des Sources Chrétiennes en 40-41. En 40, sous l’occupation, il entre dans une forme de résistance spirituelle et intellectuelle, en collaborant entre autres avec un journal clandestin. Recherché par la Gestapo, il devra se cacher. En 44, il participe à la création de la collection Théologie. Entre 44 et 46 paraissent 7 livres, parmi lesquels Corpus Mysticum, Le drame de l’humanisme athée, Paradoxes… Cette grande production nous révèle son infatigable recherche et une grande capacité de travail.

Son ouvrage Surnaturel, paru en 46, va susciter une querelle théologique qui s’aggrave au long des années et aboutit à son envoi en exil. En 1950 en effet, un passage de Humani Generis de Pie X est interprété par certains comme une condamnation de l’école de Fourvière et plus particulièrement du père de Lubac, considéré comme sa tête de file. Sans que rien ne soit jamais réellement formulé ni officiel, il est déchargé de toutes ses responsabilités et de ses chaires d’enseignement, certains de ses ouvrages sont retirés des bibliothèques et du commerce. Il est envoyé à Paris. Commence alors pour lui une période d’exil et d’effacement. Encouragé par le père Ravier – son provincial qui ne lui retira jamais sa confiance – à poursuivre un travail intellectuel, il se plonge dans l’étude du bouddhisme, ce qui aboutira à la publication de trois ouvrages. En 1953, grâce à un concours de circonstances favorables, peut miraculeusement être édité son livre Méditation sur l’Eglise.

 

Cardinal De Lubac et Jean-Paul II

 

En 1958, il reçoit un siège à l’Académie française. La tension se relâche peu à peu. Les quatre tomes d’Exégèse Médiévale paraissent entre 59 et 64. En août 60, il est nommé comme consulteur à la commission théologique préparatoire pour le Concile par Jean XXIII, premier signe d’une certaine réhabilitation. Il sera ensuite expert durant le Concile, entre 62 et 65, où il rencontrera, entre autres, le futur Jean-Paul II. Après le Concile, il s’efforcera d’éclairer les esprits sur le sens de la doctrine conciliaire et souffrira énormément des déformations et récupérations qui en sont faites. Créé cardinal en 1983 par Jean-Paul II, son premier hommage public est pour le cardinal Daniélou, alors injustement calomnié.

Une œuvre profondément catholique

« Pour comprendre certaines orientations et certaines insistances de sa pensée, pour rendre justice à ce qu’elle a comporté à la fois de plus hardi et de plus opportun, un travail de reconstitution historique est devenu nécessaire. Il faut se représenter la situation du monde religieux et conservateur en France aux environs de 1900, l’exil intérieur de la société catholique, la théologie courante de l’époque, ainsi que la mentalité positiviste, déterministe et antireligieuse alors régnante. » Ces mots du père de Lubac évoque son grand ami Teilhard de Chardin mais pourraient tout aussi bien s’appliquer à lui-même : on ne peut détacher son œuvre du contexte historique et social dans lequel elle s’est déployée et dont il trace ici les grands traits.

On ne peut non plus ignorer que chacun de ses ouvrages a été écrit, comme il le dit lui-même « en suite de circonstances souvent imprévues, dans un ordre dispersé », c’est-à-dire en réponse à une sollicitation de la réalité, à travers un ami, ses supérieurs, des circonstances particulières, un enseignement… Il n’a jamais eu le projet d’une grande somme théologique. En revanche, il a toujours étudié et regroupé des notes, et on perçoit que ses grandes intuitions sont apparues très tôt. Pour celui qui lit attentivement, une unité profonde traverse toute son œuvre, une vraie vision.

Il a écrit une quarantaine d’ouvrages, soit quelque dix mille pages et des centaines de milliers de références. Il a aussi à son actif de nombreux articles et un travail d’éditeur considérable. Nous ne pouvons malheureusement pas ici évoquer chacun de ses ouvrages, qui sont tous des trésors qu’il nous a laissés en dépôt. Nous n’évoquerons que le premier, Catholicisme, fait « de pièces et de morceaux », qui donne en réalité une orientation à toute son œuvre – « Des différents chapitres de Catholicisme, dira le cardinal Balthasar, naîtront comme de leur tronc les branches constituées par les principaux ouvrages publiés dans la suite » – et d’où ressortent ses options fondamentales.

Il défend la plénitude, la totalité, un horizon aussi large que possible. Il écarte par conséquent tout étroitesse, tous les rétrécissements et durcissements survenus dans la tradition ecclésiale et théologique, qui vont contre un point de vue vraiment catholique. En vue de cela, il fait, pour chaque livre, un énorme travail de recherche et de documentation. « Nous avons lu le plus de textes possibles », écrit-il au sujet d’Exégèse Médiévale.

 

Hans Urs Von Balthasar et Henri de Lubac

 

Profondément ancré dans la tradition pour « éclairer, orienter, dilater notre chétive expérience individuelle », sans pour autant être nostalgique du passé, il nourrit sa méditation et sa réflexion d’un très large choix d’auteurs et de thèmes. Il privilégie la plupart du temps des auteurs peu mis en lumière, qui ont souvent été victimes d’esprits mesquins et rétrécis, d’un catholicisme étriqué, pensé surtout politiquement. Ces auteurs, même s’ils sont méconnus, ont malgré tout exercé ou auraient pu exercer une grande influence. Il choisit par conséquent les plus humbles, ceux qui sont ignorés de tous et qui recèlent pourtant des trésors de foi et d’intelligence. Origène en est un exemple. Il a d’ailleurs depuis lors été réhabilité. Nous pourrions en citer bien d’autres. Chaque fois, grâce à sa grande connaissance de la tradition, de l’histoire, il va resituer les auteurs dans leur contexte et dans leur courant de pensée. Il ne puise pas seulement dans les Pères de l’Eglise, comme certains le lui ont reproché, mais dans une grande diversité de sources : les auteurs médiévaux, les philosophes anciens et modernes, les grands classiques, et également d’autres auteurs qui peuvent parfois surprendre, comme Proudhon.

Il a une profonde intelligence des défis et des dangers du monde moderne. C’est un prophète au sens où il anticipe bien des choses. Nous l’avons déjà dit, il n’est pas nostalgique du passé. Il souhaite simplement présenter à ses contemporains l’esprit du christianisme dans sa catholicité et il va mener pour cela un insatiable combat. Il veut montrer que le christianisme, le catholicisme est vraiment la réponse, l’unique solution au problème de l’existence, qu’il a toute sa crédibilité jusque dans le dialogue avec toutes les autres formes d’interprétation du monde. Ce qui affleure ici, c’est sa grande compassion pour l’intelligence. Il n’a cherché qu’à « faire connaître quelques-uns des grands lieux communs de la tradition catholique », comme il le dit lui-même, scrutant le mystère de Dieu, de l’homme et de la grâce.

Comment aussi ne pas évoquer son très grand sens de l’amitié ? Toute sa vie en est marquée, et son œuvre en porte le sceau [3]Ces lignes très émouvantes nous font entrevoir la profondeur de son regard sur l’amitié et la place qu’elle tient dans sa vie : « Sur la fin de cette même année 1980, paraissait chez … Continue reading . Ils sont nombreux les visages qu’il évoque dans son ouvrage « Mémoire sur l’occasion de mes écrits » où il nous révèle quelques grands moments déterminants de son existence et de sa recherche.

« Doux et humble de cœur »

« … Ma première lettre n’avait pas dissipé chez vous un certain étonnement de la liberté d’esprit que vous avez trouvée dans mon livre. Mais je crois que vous la trouveriez aussi bien chez bon nombre de mes coreligionnaires et de mes confrères. Professeur de théologie depuis dix-sept ans révolus, je n’ai pas le sentiment d’être tellement une exception. Cette liberté d’esprit, c’est à l’intérieur de notre foi que nous la puisons, et dans une soumission très sincère à notre Eglise. Car la foi, pleinement vécue – autant du moins que le permet la faiblesse humaine – ne nous apparaît pas comme une contrainte, mais comme une libération. Sans doute, elle comporte des sacrifices. Il y a aussi les exigences de la discipline catholique. Sans doute encore les hommes d’Eglise ne sont pas tous, tant s’en faut, des saints ni des lumières. Qui s’en étonnerait ? A certaines périodes de crise (comme le fut la crise moderniste) on constate en outre des raidissements, qui deviennent ici ou là des rétrécissements, ce qui provoque parfois des scandales… Rien de ce qui participe à l’homme ne saurait échapper à ces misères. Mais nous savons qu’à travers ces misères elles-mêmes l’essentiel nous est assuré. Et quand d’aventure il en est besoin, ceux qui continuent de se guider à la lumière venue du Christ savent patienter alors sans manquer à la vérité. L’Eglise, qui du dehors peut quelquefois paraître imposer à ses fidèles un conformisme quasi-tyrannique, est au contraire, pour ceux qui s’efforcent de vivre de son esprit – l’Esprit même du Christ, – comme un vaste sein maternel, où tout ce qui est authentiquement humain est en fin de compte accueilli avec le même amour, quelles que soient les différences et les originalités. D’où l’extrême diversité, dont l’histoire témoigne, des courants doctrinaux, des écoles théologiques, des attitudes prises en face des problèmes sociaux ou autres ; d’où le foisonnement des formes de vie spirituelle. Voilà ce qu’on observe dans le catholicisme le plus traditionnel et le plus strict, etc. » [4]été 1946 – en réponse à un lecteur incroyant de Proudhon, qui se demandait si parler de Proudhon avec sympathie était ratifié par l’Eglise.

Ces lignes écrites de sa main soulèvent un peu le voile de cette étonnante personnalité. Un homme passionné, au cœur épris de vérité, sans compromis, qui sait pardonner, et qui n’entretient pas l’amertume. Un cœur véritablement humble, à l’image du Christ, auquel il voue un si grand amour. La Présence constante de celui qui « a apporté toute nouveauté » [5]« En s’apportant lui-même, le Christ a apporté toute nouveauté. » Le cardinal de Lubac aimait reprendre ces mots de saint Irénée. C’est la conviction qui l’habitait et qu’il souhaitait … Continue reading dans la vie et l’œuvre du Cardinal de Lubac nous en livre le véritable secret.

References

References
1 « Mes parents étaient peu fortunés. Nous étions six enfants. Ils nous ont élevés dans les principes d’une stricte économie, mais nous étions baignés de leur tendresse. Ma mère était une femme simple. Toute son éducation s’était faite à la campagne et dans le cloître d’un monastère de la Visitation, selon une coutume du temps. Toute sa culture était à la base de tradition et de piété chrétienne. Je n’ai jamais vu en elle qu’oubli de soi et bonté. Après la mort de mon père, qui s’était usé au labeur quotidien, elle me dit un jour : ‘Nous n’avons jamais eu le moindre désaccord.’ Restée veuve pendant un quart de siècle, l’intimité grandit entre nous. » In Mémoire sur l’occasion de mes écrits
2 Il raconte, non sans un certain humour, comment cette nouvelle chaire lui a été confiée et le défi qu’elle a représentée pour lui : « A peine avais-je commencé depuis six mois mon enseignement de théologie fondamentale (cours de doctorat, dont le sujet particulier devait normalement changer chaque année) : voici qu’un beau jour du printemps 1930 notre doyen me tint à peu près ce langage : « Mon Père (il était très bon pour moi, mais dire : “mon cher Père” lui eût paru d’une familiarité déplacée), il y a dans notre Faculté une lacune grave. Partout, dans les Universités, on enseigne l’histoire des religions ; même dans les écoles normales, les futurs instituteurs en reçoivent des notions ; toute une littérature en informe le grand public ; il est inadmissible que de jeunes prêtres docteurs en théologie restent ignorants de cette discipline, et il est nécessaire qu’ils sachent en envisager les problèmes sous une lumière chrétienne. Mais nous ne voyons pas de spécialiste à embaucher, et d’ailleurs nos Facultés n’ont pas de quoi fonder une nouvelle chaire. La discipline la plus proche de l’histoire des religions est la vôtre ; accepteriez-vous de vous charger d’un cours supplémentaire à partir de ce prochain octobre ? » J’eus la faiblesse d’accepter. Sans préparation, sans livres, sans connaissance d’aucune langue, européenne ou asiatique, sans aucun loisir à l’avance, et avec la perspective d’un autre cours supplémentaire à assurer dans le programme transformé de la Faculté, c’était une gageure ; d’autant plus qu’il me faudrait chaque année changer de matière, car j’aurais les mêmes étudiants plusieurs années de suite. Enfin, il fallut bien marcher. L’histoire des religions est ce qui, de beaucoup, me demanda longtemps le plus de travail, pour un résultat fort mince. A moi du moins, la préparation de cet enseignement aussi absorbant qu’accessoire apporta un bien précieux : j’y fus confirmé, dans une clarté toujours plus convaincante, de l’extraordinaire unicité du Fait chrétien dans l’immensité touffue qu’offre au regard l’histoire spirituelle de notre humanité. Je puise dans ce spectacle l’objet d’une admiration, non pas certes mieux fondée, mais plus réfléchie et plus émerveillée, pour ce que j’aime nommer « la Nouveauté chrétienne ». In Mémoire sur l’occasion des mes écrits.
3 Ces lignes très émouvantes nous font entrevoir la profondeur de son regard sur l’amitié et la place qu’elle tient dans sa vie : « Sur la fin de cette même année 1980, paraissait chez Lethielleux un autre petit livre, que j’avais hâte de pouvoir publier avant de mourir, le considérant comme une sorte de testament. (…) Il a pour titre : Trois jésuites nous parlent : Yves de Montcheuil, Charles Nicolet, Jean Zupan. Il ne contient de moi que quelques pages, nécessaires à la présentation de ces trois jésuites. Tous trois furent pour moi des amis intimes. Si je les ai choisis, c’est parce qu’ils m’offraient des textes dont je pouvais disposer, me permettant ainsi de les laisser parler eux-mêmes. Mais je ne les sépare pas de nombre d’autres. Ils sont pour moi la voix de tous. C’est cette voix que j’ai voulu faire entendre, comme un témoignage de ma reconnaissance envers la Compagnie de Jésus, qui les a formés pour affronter l’épreuve, et qui par eux m’a été secourable. Je n’ai pas voulu non plus, même en apparence, opposer leur génération à quelque autre. Simplement, sur le tard, après bien des années écoulées, je me serais reproché, économe infidèle, d’avoir enterré le trésor dont j’avais hérité, au lieu de transmettre au moins quelque chose à la génération montante. Jean Zupan, Yves de Montcheuil, Charles Nicolet, frères très aimés parmi tant d’autres, lumières sur ma vie, dont j’évoque la mémoire en mon cœur ! Vous n’êtes pas pour moi des modèles que j’inviterais à reproduire. Vous êtes bien davantage : une triple source d’inspiration qui, sur de nouveaux terrains, peut alimenter des frondaisons nouvelles. » In Mémoire sur l’occasion de mes écrits.
4 été 1946 – en réponse à un lecteur incroyant de Proudhon, qui se demandait si parler de Proudhon avec sympathie était ratifié par l’Eglise.
5 « En s’apportant lui-même, le Christ a apporté toute nouveauté. » Le cardinal de Lubac aimait reprendre ces mots de saint Irénée. C’est la conviction qui l’habitait et qu’il souhaitait transmettre.
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