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Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron : communion et distance

Champions du monde pour la première fois en 2015, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ne quittent plus une compétition sans médaille. La dernière en date, le Grand Prix de Turin leur a offert celle en or, loin devant leurs concurrents américains Madison Hubbel et Zachary Donohue.

 

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Photo: Olga Besnard / Sputnik / Icon Sport

 

L’on pourrait presque s’y habituer et s’en lasser. Ils pourraient eux-mêmes se satisfaire de ces nombreuses victoires obtenues, même s’ils sont passés à “un fil” du titre olympique en 2018. Pourtant, à chaque fois, miraculeusement, ils nous surprennent et nous proposent quelque chose de nouveau. Ils nous émeuvent de leur poésie, nous expriment ce “toujours plus” qui semble les traverser et nous invitent à faire de même. Délicats, fluides, légers, indomptables, profondément libres, ils défient la pesanteur avec succès. Vraie consolation de les voir danser, vraie leçon de liberté, belle invitation à espérer.

Ils ne sont pas en couple bien qu’ils aient des engagements l’un envers l’autre et qu’une complicité indiscutable et difficilement qualifiable s’est développée entre eux. Cependant, ils nous parlent du mariage, de la passion qui s’y joue, de l’engagement de chacun, de la juste distance qui crée la communion.
Ils dansent l’un avec l’autre ou l’un en même temps que l’autre, de façon identique ou complémentaire, à côté ou éloigné et toujours, ils finissent par se retrouver, par s’enlacer.

 

 

Ici et là, en différentes interviews, ils affirment être des acteurs au service d’une œuvre qui les dépasse. Nous le comprenons aisément en les regardant. Effectivement quelque chose de plus grand que ces deux corps qui dansent se joue là. Une passion les habite, un cœur bat et le temps s’arrête pour une respiration. Œuvre qui exige d’eux de nombreux sacrifices. Danser pendant des heures sur le sol ou sur la glace, régime alimentaire strict, remise en question permanente, écoute et compréhension du partenaire, attention aux conseils pour danser encore pour être, comme ils le disent “pleinement là”. Comme s’ils ne voulaient être nul part ailleurs, comme si paradoxalement, tout en jouant un rôle, ils étaient pleinement eux-mêmes. Dans toutes ces exigences et malgré la pression qui repose sur eux, ce vers quoi ils tendent et je reprends les mots de Gabriella ici, ce n’est “pas faire ce qui est attendu de nous, mais toujours persévérer dans cette recherche du beau”. Dépassement des règles ou plutôt sublimation de celle-ci, ils ajoutent leur marque aux exigences de la discipline. Objectif qu’ils atteignent brillamment puisqu’il y a dans leur danse quelque chose qui nous laisse sans voix, quelque chose qui ne s’explique pas, mais qui se donne.

 

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