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Symphonie pour les martyrs d’aujourd’hui

Ce week-end a eu lieu la première représentation de la deuxième composition orchestrale de Kiko Argüello.

 

 

Du haut de ses 85 printemps, le fondateur du néocatéchuménat était présent au théâtre de Giuseppe Verdi de Trieste pour présenter sa dernière composition et a fait un discours sur les martyrs d’aujourd’hui. Constatant à la fois que les persécutions contre les chrétiens n’ont jamais été aussi répandues et violentes qu’aujourd’hui, mais aussi que l’apostasie générale de l’Occident conduit à un changement de paradigme, à une nouvelle société et à une nouvelle forme de vie chrétienne, Kiko a remis au centre du village ou plutôt de l’Eglise, la vocation de tout chrétien au martyre. Dans un monde relativiste qui attribue le salut à des valeurs humanistes, à une fraternité horizontale et à des réussites mondaines, Kiko rappelle d’une voix tremblotante mais pleine de feu qu’en dehors de l’amour du Christ, tout est vain. Les disciples du Christ sont irrémédiablement conduits dans cette folie de l’amour des ennemis, de l’amour qui ne résiste pas au mal, de l’amour qui s’offre en sacrifice et se fait agneau. Si l’Eglise vit et grandit sur le sang des martyrs, c’est que le signe de l’appartenance au Christ est le témoignage du pardon des ennemis, de l’amour innocent. Le témoignage de foi jusqu’au sang est simplement le signe extérieur que l’amour du Christ a vaincu en nous.

Le poème symphonique de Kiko est un triptyque. Le premier volet commence par une méditation sur la ligature d’Isaac intitulée Akedah, qui signifie en hébreu « attache-moi ». Kiko reprend un poème de la tradition talmudique qui médite sur le consentement volontaire d’Isaac au sacrifice et lui attribue les paroles suivantes :

« Attache-moi, attache-moi fortement, ô mon Père, afin que la peur ne me retienne, car si je résiste, ton sacrifice ne sera pas valide et nous serons tous deux rejetés »

Dans la tradition juive, l’agneau immolé à Pâques est très jeune et pur car il ne doit pas résister au sacrifice, mais être l’innocent consentant. Cela fait bien échos aux paroles du Christ qui dit : « Ma vie nul ne l’a prend mais c’est moi qui la donne ».

La musique est fortement inspirée par le compositeur espagnol Thomas Luis de Vittoria, contemporain de l’écriture de ce midrash. Dans une tonalité dramatique, le soliste reprend la prière d’Isaac qui demande la grâce de ne pas se rebeller, la grâce d’être prêt pour le martyr.

Le deuxième volet intitulé Filles de Jérusalem, reprend l’échange entre les femmes et le Christ sur le chemin du calvaire : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » [1]Lc 23, 31 Cette deuxième partie est plus instrumentale, le drame se joue entre les instruments qui manifestent le cri de l’humanité et le piano qui guide la mission du Christ.

 

Aquedah  (33mn 36s à 44mn 44s)

Hijas de Jerusalén (45mn 23s à 53mn 20s)

References

References
1 Lc 23, 31
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1 Commentaire

  1. Thomas

    Regardez comme ils s’aiment. Une bien belle famille. Merci pour cette émouvante découverte et l’expérience saisissante de la fécondité de ce charisme enrichissant toute l’Eglise.

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