Home > Société > Le projet Trico’laur

La période de la Covid-19 a secoué tout le monde, et Anne de Buttet en fait partie. Pourtant, cette souffrance devant la solitude des personnes âgées lui a donné l’intuition d’un projet tout à fait charmant et plein d’espérance. Ce projet, elle l’a nommé Trico’laur.

 

 

Habitée par deux choses : proposer à ces personnes une occupation qui les valorise et donne du sens à leur journée, tout en soutenant une communauté religieuse dont elle est proche, Anne eût la lumière de trouver des tricoteuses pour faire des layettes qui seraient vendues au profit des Sœurs de la Communauté de Boulaur, puis de Notre-Dame-des-Neiges. En contrepartie, les Sœurs s’engageraient à prier pour les bébés qui les portent!

L’idée fait son chemin, Anne rencontre les Sœurs qui s’emballent pour le projet. Des amies lui proposent des contacts, d’autres se passionnent et connaissent des tricoteuses aux doigts de fée qui seraient ravies de participer en donnant leur temps et leur talent. L’Association loi 1901 prend forme et voit le jour, donnant ainsi une structure officielle à Trico’laur.

 

 

Rencontrant ses tricoteuses qui se multiplient, Anne souhaite aussi leur trouver un nom… Cherchant quelle est la Sainte patronne des tricoteuses, elle découvre que la Bienheureuse Gertrude, fille de Sainte Elisabeth de Hongrie [1]Bienheureuse Gertrude, fille de Sainte Elisabeth de Hongrie. Sainte Elisabeth était enceinte quand son mari, le comte Louis de Thuringe et de Hesse est parti en croisade, alors elle alla se … Continue reading a cette mission. Sitôt fait, le nom de Gertrude leur sera donné !

Elles sont une trentaine partout en France, qui égayent leur journée de cette saine occupation, priant aussi pour les bébés qui vont porter leur « chef-d’œuvre ». Une prière, inspirée par ce service envers les plus petits a même spécialement été écrite. Les « Gertrude » retrouvent un souffle dans leur journée qu’elles passaient souvent dans une certaine solitude, voire une solitude et une inactivité certaines. Ces tricots redonnent vie et sens à leur quotidien.

 

 

Les deux bouts du projet sont là, mais encore faut-il trouver la matière première, la laine. Avec son audace, Anne cherche et rencontre un chef d’entreprise qui a repris une des dernières filatures françaises basée en Creuse. Cette filature était en train de péricliter, faute de commandes. La marque de laine ancienne, Fonty, est relancée par Benoît de Larouzière. Profitant des portes ouvertes de la filature, Anne se rend sur place, et ne peut que constater la gratitude du personnel devant ce renouveau qui inclut aussi certains objectifs plus tendances, plus écologiques, comme celui de travailler la laine de yacks. [2]La laine de Cachemire vient d’une chèvre en Asie qui broute en arrachant l’herbe et cela désertifie le Tibet. En valorisant la production du yack dont la fourrure à l’automne est … Continue reading C’est la dernière filature qui fait toute la ligne de production, de la filature à la teinture. Anne et les « Gertrude »  ont tout de suite aimé la laine Fonty pour sa qualité et ses jolies couleurs. « C’est grisant de choisir les couleurs en pensant à ce que cela va donner, aux enfants qui vont les porter ».

 

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Sortie des classiques bodys, petits pulls ou bonnets aux chaussons assortis, Anne rencontre une orthophoniste qui la sensibilise et la forme à la question des réflexes archaïques… de fil en aiguille, ou de laine en aiguilles… Anne découvre les cocons de naissance. Cette découverte n’est pourtant pas nouvelle car langer les bébés est une ancienne tradition, encore très utilisée dans certains pays.

Le lange maintient le bébé, alors que notre époque cherche une liberté de mouvement qui peut pourtant créer une peur du vide : l’enfant jette son bras sur le côté, sans maîtriser ses gestes, par réflexe, et ce mouvement dans le vide peut lui faire peur car dans le ventre de sa mère il était bien loti. Dans le cocon, il a les jambes repliées sur lui-même ce qui permet aussi au système digestif de poursuivre et terminer son développement, car rien n’est fini à la naissance. Pendant les trois premières années, des connexions nerveuses vont se faire et se mettre en place dont celles du système digestif. Grâce à cette position dans le cocon, le système digestif se développe et les perturbations digestives que subissent de nombreux nourrissons sont évitées. L’enfant se sent protégé. Le cocon est une aide aussi pour les mamans, qui sont rassurées autant que leur bébé !

 

 

Anne poursuit sa recherche car si le cocon semble faire ses preuves, pourquoi le faire en laine ? Elle apprend au fil de ses rencontres que la pure laine est aussi thermorégulatrice. Parfait pour un enfant qui vient d’une ambiance à 37°C et donc qui ne craint pas la chaleur de l’été. La pure laine a cette caractéristique de réguler l’humidité ambiante, de réguler le milieu, pour le confort des bébés. Que ce soit en hiver ou en été, ce cocon fait ses preuves pour le bien-être des bébés, et celui des mamans…

Lors de ventes, Anne ne cesse de proposer ces layettes et cocons, tricotés par des mains amoureuses de grand-mères et portés sur des peaux douces de nouveau-nés pour lesquels les prières des Gertrude et des Sœurs s’élèvent quotidiennement:

Sainte Vierge Marie,

Longtemps les Chrétiens t’ont contemplée tissant le rideau du Temple…
C’est alors que l’Ange est venu.
Tu as dit « Oui », Dieu a pris chair en toi et tu es devenue toi-même
Le rideau du temple nouveau, Jésus-Christ, notre Sauveur.

Veille sur toutes les mères,
Protège leur « Oui »,
La joie de leur attente,
Et garde toujours l’enfant qui grandit en elles.

Aide-nous à vêtir chaque enfant, non d’une simple laine,
Mais d’un amour sans condition, généreux, patient et tendre,
Pour que chacun découvre la joie d’être aimé et d’aimer,
Et la joie d’appeler Dieu « Père ».

Mère de Dieu et notre mère,
Appelle sur chacun de nous à l’intercession de Vénérable Gertrude
La bénédiction de ton Fils,
Et tiens-nous sous ton manteau de paix.

Amen

Pour plus d’informations concernant Trico’laur, contacter Anne de Buttet au 06.12.05.92.30 (annedebuttet@hotmail.fr)

References

References
1 Bienheureuse Gertrude, fille de Sainte Elisabeth de Hongrie. Sainte Elisabeth était enceinte quand son mari, le comte Louis de Thuringe et de Hesse est parti en croisade, alors elle alla se réfugier dans un monastère de Prémontées pour attendre la naissance de sa fille et y a beaucoup tricoté
2 La laine de Cachemire vient d’une chèvre en Asie qui broute en arrachant l’herbe et cela désertifie le Tibet. En valorisant la production du yack dont la fourrure à l’automne est plus douce que celle du cachemire, cette filature soutient des éleveurs de yacks à poursuivre leur production, et permet, à son échelle, un recul de la désertification