Home > Politique > Plus de crèche en Vendée ?

Pas de crèche au Conseil Général de Vendée… Certes, certes, c'est la loi. On ne peut aller contre cet airain que nul n'est censé ignorer. Notre sens civique ne nous empêchera pourtant pas de sourire en lisant la circulaire de Jean-Pierre Santon adressée à Monsieur le Tribunal de Nantes… 

Cher Monsieur le Tribunal,

J'ai pris connaissance il y a quelques jours de votre décision d'interdire la crèche de Noël traditionnellement installée dans le hall du Conseil General de la Vendée.

Quelle mouche vous a donc piqué ?

Vous avez fait des études je suppose. Peut-être savez-vous donc que Noël vient du latin "Natalis" qui veut dire Naissance. Alors je vais vous livrer un secret que vous voudrez bien transmettre à vos confrères qui peut-être nagent avec complaisance dans la même ignorance que vous. La naissance dont il est question est celle d'un certain Jésus de Nazareth né il y a un peu plus de 2000 ans. je dis ça parce qu'étant donné que vous n'avez pas interdit les illuminations de Noël, je suppose que vous ignoriez ce détail. Voyez-vous, Noel n'est pas l'anniversaire de la naissance du Père Noël (je suis désolé si je casse ici une croyance ancrée en vous) mais bien celle de ce Jésus. Interdire une crèche sans interdire toute manifestation publique de cette fête est aussi stupide que si vous autorisiez la fête de l'andouillette tout en interdisant la consommation d'andouillette le jour de la fête de l'andouillette.

La crèche c'est ce qu'on appelle une tradition. Et ne me faites pas croire, Monsieur le Tribunal, que le principe de la tradition vous est étranger. Sinon comment expliquer que les magistrats exercent leur métier dans un costume aussi ridicule si ce n'est parce qu'il est le fruit d'une tradition ?

Vous êtes un briseur de rêves, Monsieur, vous êtes un étouffeur de sens. La crèche c'est Noël et Noël c'est la crèche. La crèche c'est aussi l'histoire d'une famille qui faute de droit opposable au logement est venue se réfugier dans une étable. C'est un signe d'espoir pour tous les sans logement. La crèche c'est aussi un roi arabe et un autre africain qui viennent visiter un Juif. C'est un signe d'espérance et de paix en ces temps de choc de civilisations et de conflit au Moyen-Orient. La crèche c'est aussi des éleveurs criant de joie et chantant dans une nuit de décembre. Connaissez-vous beaucoup d'agriculteurs qui rigolent en cette période de crise ? La crèche c'est un bœuf, symbole de la condition laborieuse de l'homme. Enfin, la crèche, c'est un âne, même si une rumeur court disant que cet âne a quitté la crèche en 2013 pour rejoindre le Tribunal administratif de Nantes.

Malgré le fait que vous allez sans doute, par souci de cohérence, vous rendre à votre travail le 25 décembre, je vous prie de croire, Monsieur le Tribunal, à l'expression de mes souhaits de bon et joyeux Noël.

Jean Pierre Santon

On peut déplorer les contradictions du laïcisme et se lamenter. On peut aussi en rire. On peut également valoriser les petites victoires du bon sens. Comme par exemple l'intervention de cette famille qui a obtenu que les noms de rues d'un lotissement de la commune de Neuvy-en-Mauge ne soient pas les très neutres "lilas", "peupliers" ou "tilleuls", mais ceux des bienheureux martyrs du village durant la révolution. Tout cela au nom de l'histoire qui appartient à tous. C'est en effet pour cette raison que le Conseil Général à fait appel : "Le respect de la laïcité n'est pas l'abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles". On pourra certes enlever les crèches, mais il reste la mémoire et ce drapeau de la vendée, ce double cœur silencieux, saignant comme une plaie d'amour au côté de la France.

1 Commentaire

  1. Bruno ANEL

    Effectivement, cette chasse à la crèche est ridicule. A cette aune, il faudrait penser aussi à supprimer le Père Noël, Saint Nicolas relooké par Coca-Cola, et surtout l’emblème de la Croix-Rouge: celle ci n’est bien sûr qu’une reproduction inversée du drapeau suisse , croix blanche sur fond rouge. Mais Henri Dunant savait ce qu’il faisait en choisissant cet emblème: s’il était symbole de neutralité, le blanc signifiait halte au feu et la croix le salut apporté aux blessés. Mais revenons à la créché: quand Dieu se fait homme, il le fait au sein d’une famille humaine discrète, dans un endroit discret, un lieu pour réfugiés. Les chrétiens reconnaissent dans l’enfant le fils de Dieu, les autres peuvent n’y voir qu’un enfant. Cela ne devrait choquer personne.

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