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Tidjane Thiam : l’esprit d’équipe

L’ivoirien Tidjane Thiam se lance un nouveau défi. Après 7 ans passés à la tête de l’assureur Prudential, il vient d’être recruté par le Crédit Suisse, 14ème banque européenne. 

CC BY-SA World Economic Forum

Pour un homme qui s’est affronté aussi bien à la construction d’infrastructures en Côte d’Ivoire, au conseil chez McKinsey qu’à l’assurance chez Prudential, il s’agit d’un nouveau défi. En effet, malgré une gestion audacieuse durant la crise, le Crédit Suisse a vécu des dernières années difficiles, le titre ayant perdu plus de 70 % sous la présidence de Dougan l'actuel directeur général. Et l'année 2014 a été marquée par une amende record de 2,6 milliards de dollars aux Etats-Unis pour aide à l’évasion fiscale. Mais le diplômé de Polytechnique et des Mines semble disposé à prendre tous les risques comme le confirme son ami Lionel Zinsou, banquier d’investissement franco-béninois dans le journal Le Monde : « Il aurait pu tranquillement se reposer sur la performance boursière exceptionnelle de Prudential. Mais Tidjane a besoin de changer et une entreprise aussi globalisée que le Crédit Suisse lui conviendra certainement. »[1]

 Si Prudential accuse le coup (le titre a perdu plus de 3% suite à l’annonce du départ de son dirigeant), Tidjane Thiam parle d’adieux polis car il a laissé la marque de son management chez l’assureur. Ainsi, dans l’une de ses deux conférences de presse, il explique : « Je crois vraiment en l’esprit d’équipe. Voici les paroles que j’ai le plus répétées aujourd’hui alors que j’effectue cette transition : "j’ai construit une très bonne équipe et je la laisse derrière moi." Et ça c’est la meilleure source de valeur pour aujourd’hui et demain pour Prudential. Une chose que j’ai faite toute ma carrière, c’est construire de bonnes équipes. Le sport que j’ai pratiqué, c’est le basket. Si vous jouez au basket et que vous vous donnez à fond, vous apprenez beaucoup sur le travail d’équipe, sur le maillon faible et sur la façon dont ensemble on se tire les uns les autres vers le haut. Je crois beaucoup au travail d’équipe et j’en ai trouvé des applications partout. »[2]

Son ami, Lionel Zinsou, semble indiquer l'une de ses motivations : « Dans ce moment où il faut repenser la banque, je pense que replacer l’éthique au centre est l’une des raisons de son choix. »[3] En tout état de cause, sa prise de fonction en juillet 2015 est une gageure : changement de métier, situation de crise, secteur critiqué… Tout cela démontre une fois de plus combien Tidjane Thiam, talent boudé par les français, n'hésite pas à assumer à les situations les plus délicates. 

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