La Cathédrale maronite Mar Elias était la paroisse du Points-Coeur d'Alep. Malgré la neige et les décombres, la célébration de Noël à eu lieu ce dimanche comme un signe d'espérance. Nous publions cette photo originale de la messe qui nous est parvenue par un ami.
Photo : © Rami Darwish
L'Orient Le Jour rapporte que deux hommes, Nehmé Badaoui, artiste peintre, et son frère Bachir, aidé par quelques scouts ont cherché parmi les décombres de quoi faire une crèche : « Nous utilisons n'importe quel débris pour symboliser le triomphe de la vie sur la mort » , dit-il. « Ici, on a tous nos souvenirs, on y a célébré toutes nos fêtes et toutes nos joies. On veut transformer tous les décombres en quelque chose de beau » .
Le quotidien libanais explique : « Durant quatre ans, le quartier de la Vieille ville a été l'un des fronts les plus violents de la bataille d'Alep, divisée depuis juillet 2012 entre quartiers Ouest sous contrôle du régime et un secteur Est tenus par les rebelles. Les chrétiens à Alep représentaient 10% de la population avant la guerre – soit 250.000 -, dont une moitié d'Arméniens. Plus de la moitié d'entre eux sont partis depuis. Ils ne seraient plus que 100.000, selon Fabrice Balanche, géographe spécialiste de la Syrie. La quasi-totalité vivait dans la partie gouvernementale. Ils sont restés globalement à l'écart de la révolte qui s'est transformée en un conflit armé qui a fait plus de 310.000 morts depuis 2011. »
Bachir, le frère de Nehmé explique : « On est revenu dans l'église il y a trois jours, dès qu'on a a appris que les opérations militaires touchaient à leur fin, la communauté chrétienne avait décidé d'y organiser une messe. »
Un scout : « J'ai 24 ans et j'ai passé 20 ans de ma vie ici, on venait tous les jours. Mais ces quatre dernières années on nous a privés de notre église. Pendant les années de guerre, dès qu'on entendait un tir d'obus ou une explosion, on venait vérifier l'état de l'église et on voyait les destructions s'aggraver. On était triste, on avait le coeur brisé. »
C'est par les réseaux sociaux que tous seront invités à cette messe improbable. Ils fêteront dans ce cadre les retrouvailles de la communauté dispersée. Ce n'est pas une étable pauvre, mais une église en ruine qui servira d'abris au Saint Sacrement en ce jour de Noël. Signe d'une espérance qui ne meurt pas, d'une présence qui console.
Voir l'article sur L'Orient le jour
Merci de publier ce témoignage si émouvant de cette espérance ténue mais palpable venue de cette chère terre d'Alep, comme l'avènement de Noël…
Dans un registre différent pour souhaiter Joyeux Noël à Terre de Compassion et à tous ses fidèles lecteurs, un très beau dessin "animé" , Рождество – The Nativity. A voir absolument !
https://www.youtube.com/watch?v=sJfbqZ1qrQU