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Santé : retrouver l’équilibre

Qu'est-ce que la santé ? Qu'est-ce que la maladie ? Aller bien, est-ce "ne pas avoir de symptomes ?" Le docteur Rafael Baron fait bouger les lignes et propose une démarche médicale tenant compte de l'ensemble de la personne humaine. Entretien.

Photo LNE
 

Après avoir été diplômé à l’Académie de médecine en Haute-Silésie (Pologne), vous avez spécialisé vos recherches dans la médecine tropicale et des voyages, ainsi que la bioéthique. Depuis quelques années, vous adoptez une approche plus large de la santé. Qu’est-ce qui vous a conduit à faire prendre une telle direction à votre profession ?

R.B. : Lorsque je travaillais encore en France, je m’efforçais d’être un « bon médecin », autrement dit, beaucoup étudier, être agréable avec les patients, etc. Au fur et à mesure cependant, j’éprouvais de moins en moins de passion à faire tout cela, je me sentais de plus en plus irrité. J’avais du mal à comprendre quel était mon rôle en tant que médecin… les patients venaient à l’hôpital avec un sac plastique rempli de médicaments (je leur délivrais des ordonnances de plus de 10 produits à chaque fois), … et en ressortaient souvent avec d’autres. Je me demandais : mon rôle doit-il se limiter à prescrire des produits préparés et sélectionnés par d’autres ? Un jour j’ai lu une annonce invitant à un groupe de danse théâtrale. Je m’y suis inscrit… et… m’y suis sérieusement engagé pendant 5 ans. Cela peut paraître anodin au regard de ma « carrière », et pourtant… Cette expérience a totalement changé mes points de repère, mes critères pour faire mes choix ainsi que la qualité de mes relations (notamment avec mes patients). Je découvrais de nouvelles perspectives. En effet, à l’issue de mes études, j’étais persuadé que la chirurgie et la pharmaceutique étaient la seule manière d’aider efficacement une personne malade. Cela est effectivement le cas bien souvent, mais seulement dans les situations où la maladie se manifeste brutalement, ou suite à d’importantes négligences, en revanche dans les cas de maladies dites chroniques et « de civilisation », le patient se trouve être un abonné à vie… Durant mes études, tout cela me paraissait être le plus intéressant, plus large au regard des possibilités.

Comment êtes-vous parvenu à sortir de cette impasse ?

R.B. : J’avais plusieurs collègues plus âgés qui me faisaient part de leurs observations et réflexions, qui me dirigeaient vers certaines sources d’informations. Je lisais beaucoup. Cela a commencé par la bouleversante publication de « Santé : mensonges et propagande » de Thierry Souccar et Isabelle Robard. S’en sont suivies d’autres rencontres, témoignant de pratiques médicales totalement différentes des pratiques standard promues par le système. Des lectures, des films. C’était une grande période de doute. Ensuite, d’autres rencontres ont eu lieu en Pologne, et quelques initiatives concrètes m’ont été proposées pour m’engager dans une direction qui, selon moi, semblaient avoir davantage de sens. Je commençais à redevenir de plus en plus cohérent.

De quelle façon cela s’est-il répercuté sur la réalité professionnelle ?

R.B. : On m’a plusieurs fois proposé de publier des articles pour des revues, à caractère davantage populaire que scientifique. J’ai découvert que le rôle de publiciste me convenait mieux que celui de chercheur. Depuis deux ans je donne des conférences en naturothérapie à l’Ecole Supérieure GSWP de Haute-Silésie à Chorzow. En parallèle, avec des amis, nous avons créé le projet « Bateria życia », fruit de nos expériences et observations, qui est une proposition concrète pour ceux qui pensent que le  santé est à prendre au sérieux bien avant le moment du diagnostic.

C’est sans doute pour cela que vous insistez autant sur la santé. Qu’est-ce que la maladie ?

R.B. : le point de départ pour comprendre cette notion, c’est de se rendre compte que ni la santé, ni la maladie n’est un état. Le processus est dynamique, et tant que notre conduite permet aux mécanismes physiologiques de maintenir l’état d’homéostase (équilibre), nous continuons à nous sentir en bonne santé. La plupart des problèmes de santé auxquels nous sommes confrontés actuellement (notamment les maladies dites chroniques) sont le résultat de processus enclenchés dans notre organisme durant des mois, voire des années. La maladie n’est ni un hasard, ni un châtiment, c’est une conséquence ! Elle ne résulte pas de la « non-prise » de lots de médicaments (c’est pourtant l’impression qu’on peut avoir, au vu des prescriptions de produits pharmaceutiques que l’on reçoit dans le cabinet médical), mais d’une accumulation de négligences concrètes. Ce sont elles qui déterminent à quel stade nous en sommes dans ce processus dynamique. Le défi de la prévention et de la thérapie consiste à connaître l’ensemble des facteurs qui influent sur ce processus, ainsi que ceux qui peuvent le rectifier. En les connaissant, on peut rétablir l’homéostase (l’équilibre perdu). C’est ce que j’appelle la « récupération des mécanismes physiologiques ». Il s’agit bien d’une question essentielle dans une approche causale des problèmes de santé.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret ? Ce que vous dites pourrait paraitre énigmatique et abstrait pour certains…

R.B. : L’un des mécanismes physiologiques élémentaires est le taux d’acidité (pH) de l’estomac. Comme le montrent les manuels de physiologie, dans des conditions optimales cet indice s’élève à 1-2,5 (autrement dit, il s’agit des conditions de maintien de l’homéostase). Malheureusement, cela est de plus en plus rarement le cas. La trop grande consommation de sucres (plus globalement, la prédominance des saveurs sucrées sur les saveurs amères), ou encore le mode de vie constamment tendu (auquel réagit une partie du système nerveux autonome), tout cela fait osciller cet indice entre 4 et 5. Les conséquences en sont graves, à commencer par une digestion perturbée, conduisant à une mauvaise assimilation des nutriments. Cela déclenche une avalanche de problèmes : maladies cutanées, anémie (même si, évidemment, toutes les anémies ne sont pas dues à un pH élevé), problèmes de parasites (quand le pH est normal, leurs œufs ou larves sont détruits dans l’estomac, c’est ce qu’on appelle l’immunité non spécifique), reflux gastriques et toux sèches (l’estomac n’est pas assez acide pour fermer l’œsophage, mais suffisamment acide pour détériorer les cordes vocales ou les bronches), mauvais écoulement des sucs digestifs… On pourrait encore énumérer de nombreux exemples. Quant aux fameux produits en « -zol », très en vogue dernièrement, ils ne contribuent qu’à empirer cet état de fait, le soulagement n’étant que provisoire.

Ces interdépendances semblent simples, mais peu de gens en ont conscience. De nombreux problèmes ne sont ils-pas liés également à la peau ?

R.B. : Bien sûr. La peau est d’une certaine manière un organe, et remplit par là des fonctions élémentaires (éliminatoire, protectrice, sensorielle, thermorégulatrice, respiratoire, déstockage, résorptrice). Pour que la peau puisse remplir l’une ou l’autre de ces fonctions, éliminatoire par exemple, il est impératif qu’elle ait un taux d’iode approprié. Si elle ne l’a pas, il n’y aura que peu ou pas du tout de transpiration (ce phénomène devrait d’ailleurs nous interroger quant à l’éventuelle anormalité de ce taux). Peu de gens savent que la composition de la sueur est très proche de celle de l’urine. Si l’on ne transpire pas régulièrement et suffisamment, cela aura des répercussions sur la peau. Avec la fonction résorptrice, c’est le phénomène inverse. Sur une surface donnée de peau nue (ici les aisselles), si on applique un produit anti-transpirant contenant de l’aluminium, leur taux de présence dans le sang augmente d’environ 600 %, et ne s’élimine pas avant 6 mois. Cette étude a été menée par le professeur Christopher Exley, qui s’occupe entre autres de l’influence de l’aluminium sur l’organisme. Et il y a encore beaucoup d’autres cas semblables dans la pratique. Il s’agit de les connaître, afin d’adapter sa propre conduite en fonction d’eux. Il est vrai qu’aujourd’hui, on en a de moins en moins conscience. C’est entre autres dû au fait qu’ils ne semblent pas faire le poids face aux slogans du type « médecine du XXIème siècle »… Mais cela est un autre sujet…

Nous entrons, je crois, dans un autre domaine, qui vous passionne tout autant, qui est celui du processus de désintoxication.

R.B. : Absolument. Reprenons l’exemple de l’aluminium. Le meilleur moyen spécifique de l’éliminer est le silicium organique, qu’il suffit d’assimiler suffisamment longtemps et en quantité adéquate. Certes, on peut utiliser le Wersenian de sodium, mais le silicium est essentiel. L’aluminium s’accumulant avant tout dans les zones centrales du système nerveux, on peut s’attendre, lorsque son taux est trop élevé, à des symptômes d’ordre neurologique. Dans un tel cas, il existe deux solutions : soit les produits pharmaceutiques (qui n’éliminent nullement l’aluminium, mais en limitent provisoirement les effets), soit une méthode permettant d’éliminer l’aluminium de notre organisme (mais en ayant conscience que cela ne se fera pas du jour au lendemain).

Cet exemple traite de l’action nocive d’une seule substance. Qu’en est-il si l’on souhaite épurer tout l’organisme ?

R.B. : Mais derrière « tout l’organisme » se cachent également toutes les substances toxiques ou parasites, ainsi que les différents moyens que nous prenons pour les éliminer. Ce problème se retrouve avec les halogènes (liens chimiques entre les éléments de l’un des groupes du tableau périodique – chlore, brome, fluor). Bien sûr, pour les supprimer, nous aurons recours à d’autres substances. On parlera alors de désintoxication non spécifique. Il n’est pas possible de traiter ce sujet dans cet entretien (avec les étudiants, il est nécessaire d’y consacrer près de 20 heures). Je rappelle seulement que parmi les principaux organes concernés par la désintoxication, nous avons l’intestin, le foie, les reins, la peau ou encore les poumons, et qu’il est nécessaire de se concentrer sur ces organes dans le processus d’épuration. Le sauna, combiné avec un rayonnement infrarouge par exemple, est un moyen efficace (mais peu connu) d’épuration de l’organisme.

Nous reviendrons sur les bienfaits du Sauna Infrarouge dans d’autres numéros, car c’est un sujet intéressant. Vous soulignez le rôle du drainage lymphatique dans le processus de désintoxication. C’est un sujet qui peut intéresser nos lecteurs, car il est bien souvent négligé.

R.B. : Et c’est bien dommage. Sans le travail du système lymphatique, difficile de parler d’une désintoxication efficace. En effet, un système de circulation lymphatique défaillant est comparable à l’eau stagnante dans une flaque, avec tout ce que cela implique. De même que les impuretés s’accumulent au fond d’une flaque d’eau, une circulation de lymphe trop faible laisse les impuretés s’accumuler, notamment dans la peau. C’est justement le système lymphatique qui évacue des tissus les déchets que les cellules rejettent à l’extérieur. Son bon fonctionnement est indispensable pour garder une peau belle et saine. Dans ce but, l’hydratation de l’organisme et le mouvement sont essentiels. Pour optimiser le travail du système lymphatique, des moyens très simples sont à notre disposition : hydratation, promenade, trampoline, corde à sauter, drainage. Comme le sauna, le drainage agit à plusieurs niveaux, pour faire retrouver l’équilibre du système nerveux autonome. Il est bon de se rappeler que le stress fait entre autres obstacle au processus de désintoxication et de récupération de l’organisme.

Pour revenir au sujet de la peau, on peut dire que la médecine classique n’a pas particulièrement brillé dans le traitement des maladies dermatologiques. Est-ce parce qu’elle ne prend pas en compte le patient dans son ensemble ?

R.B. : Sans généraliser, je dirais qu’elle a négligé tout le travail sur les émotions et les pensées, qui est pourtant tout aussi essentiel. Une approche les prenant en compte s’avère plus efficace. Cela se voit souvent chez les personnes qui suivent nos sessions « Batteries de la vie » (projet « Bateria  Zycia » trad. litt. « Batterie de la vie », destiné aux personnes cherchant des méthodes de prévention et de regénération, ndr), pour lesquelles le travail sur soi touche à la fois la dimension physique, mentale et émotionnelle. L’amélioration de l’état de la peau chez certaines personnes est visible à l’œil nu après seulement 10 jours.

L’aspect émotionnel est souvent évoqué comme la cause de problèmes cutanés, tels que l’eczéma, l’acné ou encore la chute des poils. Qu’est-il nécessaire de prendre également en compte dans le soin quotidien de la peau ?

R.B. : Un aspect indispensable à prendre en compte pour soigner les maladies cutanées est le lien qui existe entre le système nerveux et la peau (leurs cellules proviennent du même tissu embryonnaire). Cette dépendance va dans les deux sens. Il n’en est pas moins primordial de se rappeler que les maladies cutanées peuvent nous informer sur les dysfonctionnements d’autres organes, tels que les intestins ou le foie. Un autre aspect à prendre en compte peut être celui des « facteurs infestants », tels les parasites. Cette perspective thérapeutique est intéressante et efficace, mais seulement dans la mesure où le patient ou le client a conscience de l’ensemble du processus régissant ces phénomènes.

Il résulte de notre entretien que retrouver l’équilibre de l’organisme est un processus qui demande de mettre en œuvre des démarches conscientes et sur plusieurs plans, et à l’appui d’une connaissance plus large.

R.B. : Oui. Si quelqu’un attend des effets rapides, qu’il se tourne vers la pharmaceutique. De même qu’une maladie est souvent la conséquence d’une négligence accumulée sur plusieurs années, le recouvrement de la santé n’est possible que sur une longue durée. Pour ceux  qui approfondissent et sont prêts à se prendre en main pour changer de mode de vie, tant au niveau physique que psychique ou spirituel, l’aventure vaut la peine.

Entretien paru dans le journal LNE  (Magazine de cosmétique polonais), mars-Avril 2017. 
Traduit du polonais par François Martineau. 

Rafał Baron. Docteur en médecine, spécialisé dans les maladies tropicales et du voyage. Il a étudié et terminé sa formation pratique à Strasbourg, Nancy et Sélestat. Dans la pratique, passionné de prévention de la santé, l’approfondissement de la compréhension des mécanismes de récupération de l’organisme, notamment en s’appuyant sur une thérapie « non pharmaceutique ». Conférencier en naturothérapie (GSWP de Chorzów, Pologne). Initiateur et co-créateur du projet « Bateria  Zycia » (trad. litt. « Batterie de la vie »), destiné aux personnes cherchant des méthodes de prévention et de régénération

 

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2 Commentaires

  1. Della Santa Pascale

    Cette interview est très intéressante mais insuffisamment référencée: hormis, le nom de Christopher Exley, on ne sait pas sur quelles bases scientifiques reposent les affirmations du Dr R. Baron. P. ex. comment sait-on que le fait de manger plus de sucre élève le pH gastrique et que cela entraîne des problèmes de peau etc.? Quelles sont les études scientifiques qui ont permis de le démontrer ? S'il n'y en a pas ou si les études ne sont pas de bonnes qualités, il s'agit d'hypothèses (qui sont peut-être justes mais qui n'ont pour l'instant pas été vérifiées scientifiquement)… Il me semble essentiel pour les lecteurs de faire la différence entre hypothèses, voire croyances, et faits scientifiquement avérés.

  2. Della Santa Pascale

     

    Pour compléter ce que j’ai écrit le 23 juin, je tiens à dire aussi que je suis entièrement d’accord avec R. Baron sur la nécessité de revenir à une médecine centrée sur la personne, qui considère le malade comme une personne unique  et non comme un « cas ». Je note malheureusement que cette déshumanisation, particulièrement dramatique dans le milieu médical qui exige une grande délicatesse, touche actuellement tous les milieux professionnels. A part quelques îlots d’humanité, il est rare de se sentir considéré comme une personne à part entière et d’être reconnu dans son travail. Je suis d’accord aussi que la médecine traditionnelle prend une tendance mercantile regrettable et qu’il est de la responsabilité de tout médecin – comme le rappelle si bien le serment d’Hippocrate – de d’abord chercher l’intérêt de son patient et non pas le sien propre ou celui des entreprises pharmaceutiques (d’où la nécessité d’une formation continue, de la lecture de revues indépendantes etc. afin de garder un esprit à la fois ouvert et critique).

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