« La Mère regarde son Fils, l’Eglise son Rédempteur,
Elle se tient debout devant Dieu et lui offre son âme à lire.
Il n’y a rien dans son Coeur qui refuse ou qui retire,
Pas une fibre en son Coeur transpercé qui n’accepte et ne consente.
Elle accepte et regarde ce Fils qu’Elle a conçu dans son sein.
Elle ne dit pas un mot et regarde le Saint des Saints.
© Natalka Satsyk, A Fragment of Passions Christi, 2006
Ici la Passion prend fin et la Compassion continue.
Le Christ n’est plus sur la Croix, il est avec Marie qui l’a reçu:
Comme Elle l’accepta, promis, Elle le reçoit, consommé.
Le Christ qui a souffert aux yeux de tous de nouveau au sein de sa Mère est caché.
L’Eglise entre ses bras à jamais prend charge de son Bien-aimé.
Ce qui est de Dieu, et ce qui est de la Mère, et ce que l’Homme a fait.
Tout cela sous son manteaux est avec elle à jamais.
Elle l’a pris, elle voit, elle touche, elle prie, elle pleure, elle admire;
Elle est le suaire et l’onguent, elle est la sepulture et la myrrhe,
Elle est le prêtre et l’autel et le vase et le Cénacle.
Ici finit la Croix et commence le Tabernacle. »
Paul Claudel, Bréviaire Poétique, Editions Gallimard, p.116