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Covid 19 : Y a-t-il quelqu’un ?

Face aux décisions des gouvernements de nombreux pays et la voix dominante des médias créant une psychose mondiale, quelques voix dissonantes se sont faites entendre, comme celles, entre autres, du Professeur Raoult, infectiologue de notoriété internationale, des Professeurs Ioannidis et Gotzsche, et de l’anthropologue genevois, Jean-Dominique Michel, publié dans un de nos précédents articles. Pour autant, force est de constater que le baromètre mondial reste à la peur de la contagion, aux mesures drastiques d’isolement encore observées dans plusieurs pays, au port du masque obligatoire à peu près partout, et aux mentalités verrouillées par la peur.

 

Photo : Internet

 

Nous reprenons quelques points de l’interview de Jean-Dominique Michel sur le site ATHLE.ch en avril dernier. Dans ces extraits, l’anthropologue souligne :

« Cette situation ne devait surtout pas nous conduire à un empêchement de la pensée (tout en observant rigoureusement ce que les pouvoirs publics nous demandaient)… Moi, je ne suis pas un épidémiologue des maladies infectieuses, poursuit-il, je suis un épidémiologue des maladies non transmissibles… Étant donné que ce n’est pas ma spécialité, je m’intéresse à ce que disent les meilleurs dans leur domaine et j’essaie de contraster ça avec ce que les autorités nous disent… N’importe quel professionnel sérieux se penchant sur ces données aurait dû arriver aux mêmes conclusions que moi. C’est pas que je suis génial ou que j’ai des sagacités surnaturelles. C’est juste que n’importe quelle personne honnête et compétente devait arriver à ces conclusions-là. Comment est-ce qu’ils (mes collègues) ont pu laisser des choses pareilles et ne pas dire ce que moi, dans mon coin, ne pouvait que percevoir comme une évidence ? »

Sans nier le fait réel de la maladie, la souffrance des personnes atteintes, le dévouement des personnes dédiées à leurs soins, on assiste à une démission déroutante de la pensée humaine face à une exagération des faits et à une certaine incapacité à prendre les mesures adéquates dans la plupart des pays. Cela pose le problème d’une véritable crise intellectuelle et philosophique, et d’une crise de la conscience, nous dit Jean-Dominique Michel.

En 1991, le Cardinal Josef Ratzinger adressa aux Évêques une allocution, Conscience et Vérité, qui ne perd absolument pas en actualité et qui donne quelques éléments de réflexion sur la question de la conscience humaine. Dans ce texte, le Cardinal part du constat que l’homme moderne a perdu le véritable sens de cette « étincelle divine en lui », comme l’a si bien nommée Saint Basile, Père de l’Eglise, et s’est installé dans un certain conformisme par un usage faussé de sa conscience. Il s’est éloigné des exigences de la véritable conscience humaine qui nous rappelle le bien, le vrai :

« La conscience erronée protégerait l’homme des exigences de la vérité et le sauverait par ce fait même… Dans ce contexte, la conscience n’apparaît pas comme la fenêtre ouvrant sur l’intelligence de la vérité commune qui nous porte tous, nous permettant d’être une communauté de vouloir et de responsabilité unie par la reconnaissance de cette vérité ; la conscience n’est pas l’agent conduisant l’homme à s’ouvrir à son propre fondement, et donc, une force intellective orientée vers le supérieur et l’essentiel. Elle apparaît plutôt comme le manteau protecteur de la subjectivité sous lequel l’homme peut s’abriter et se cacher – une conception qui en fait, correspond à l’idée que le libéralisme se fait de la conscience. Ainsi, la conscience ne trace pas la voie à la liberté salvatrice qui, soit n’existe même pas, soit nous demande trop. Au contraire, elle devient un justificatif pour la subjectivité ne souhaitant pas se laisser remettre en cause tout comme pour le conformisme social qui, en tant qu’attitude médiane entre les différentes subjectivités, rend possible la vie commune. II n’y a de place ni pour l’obligation de rechercher la vérité ni pour le doute face à une position moyenne et aux habitudes qu’elle engendre. La conviction quant à sa propre personne, et inversement, l’adaptation face aux autres, suffisent. L’homme est réduit à sa propre conviction et cela lui est d’autant plus profitable que celle-ci possède moins de profondeur. »

Le constat est sévère mais non moins réel : ce subjectivisme sans racines profondes en vient à être fortement conditionné par l’environnement social et à s’aligner sur la mentalité qui y est répandue. Autrement dit, l’homme actuel est plus facilement vulnérable et objet de la propagande ou de l’opinion dominante. C’est bien ce que l’on peut constater dans l’état actuel des choses où la psychose, la peur à outrance de la maladie domine.

« Autrement dit : l’identification de la conscience avec un sentiment superficiel de soi et la réduction de l’homme à sa subjectivité ne libèrent pas, mais asservissent. Cela rend d’abord totalement dépendant de l’opinion dominante puis abaisse le niveau de cette opinion de jour en jour… La réduction de la conscience à une certitude subjective signe la disparition de la vérité… sans doute, faut-il suivre sa conscience faussée, mais la disparition de la vérité qui en est à l’origine et qui maintenant se venge, c’est cela la faute à proprement parler qui fait que l’homme s’estime à tort en sûreté et qui en fin de compte, le laisse seul dans un désert sans piste. »

Comme illustration de notre propos, un intellectuel, G.K Chesterton, écrivain anglais, dénonce un faux soubassement de la compréhension du thème de la santé déjà amplement répandu dans la mentalité ambiante au début du siècle dernier : « La santé aussi deviendra un nouveau dieu, c’est pour cette raison que l’Etat devra se convertir en régulateur de l’attention sanitaire, qui avait été autrefois le domaine de la charité chrétienne, avant de devenir un commerce, et plus tard devenir instrument de l’Etat. Ainsi l’Etat disposera d’un pouvoir immense sous l’apparence de la santé. On interdira de fumer, le contrôle des naissances entrera en vigueur, tout sera contrôlé… » [1]GK Chesterton, Illustrated london News mai 1929

« Lorsqu’il n’y a pas de direction, tout, même le progrès, peut être retour en arrière »

A ce point, le propos de Ratzinger est de nous rappeler cette capacité fondamentale de l’homme au bien et au vrai en citant de Cardinal Newman, apôtre de la conscience : « (la conscience), c’est la présence intelligible et impérative de la voix de la vérité dans le sujet lui-même. La conscience, c’est l’abolition de la subjectivité pure par le contact de l’homme intérieur avec la vérité divine… C’est cette obéissance à la vérité qui doit être placée plus haut que toute instance sociale ou forme d’inclination personnelle. »

L’absence de vérité, dans un monde relativiste, autrement dit sans objectif réel, sans but à atteindre donne prise à la voix la plus forte, au règne de la puissance , en l’occurrence aujourd’hui une certaine notion de progrès : « Nous touchons ici le point critique des temps modernes : la notion de vérité est pratiquement abandonnée et a été remplacée par celle de progrès. Le progrès lui-même « est » la vérité, mais en raison même de cette promotion fictive il perd sa finalité et s’annihile. Car lorsqu’il n’y a pas de direction, tout, même le progrès, peut être retour en arrière »

Comment, au milieu de tout ce constat, l’homme moderne peut-il retrouver la voix de sa conscience, cette « étincelle divine en lui », cette « fenêtre de l’intelligence ouverte sur la réalité » ? Joseph Ratzinger citant Saint Augustin, rappelle que l’homme doit se mettre de nouveau à l’écoute de cette aptitude fondamentale au bien, au vrai, inscrite depuis les origines en l’homme. Il la nomme anamnèse, c’est-à-dire mémoire ontologique : « Par son origine, l’homme se trouve en harmonie avec certaines choses et en contradiction avec d’autres. L’anamnèse des origines, résultant de la constitution divine de notre être, n’est pas une connaissance analysée à l’aide de concepts, un trésor dont le contenu peut être « ressorti ». Elle est comme un sens intérieur, une aptitude à la re-connaissance qui permet à l’homme intérieur, mais non dissimulé, ainsi interpellé, d’en reconnaître l’écho en lui. Il constate : c’est cela vers quoi mon être est ordonné et tend. »

Une question de méthodologie

« L’anamnèse de notre être a besoin comme d’une aide extérieure afin de pouvoir prendre conscience d’elle-même – un facteur extérieur qui cependant ne lui est pas opposé, mais ordonné. Il possède une fonction maïeutique ne lui imposant rien d’étranger, mais au contraire, lui procurant ce qui lui appartient en propre, c’est-à-dire une ouverture personnelle en vue de l’accomplissement de la vérité. » Une vraie recherche, une mise en perspective de données objectives, de paroles de personnes autorisées (ici, l’aide de spécialistes, de praticiens, de personnes qui cherchent honnêtement) est à la portée de beaucoup de nos contemporains (encore davantage aujourd’hui avec tous les moyens à notre disposition) leur permettant de se faire un jugement sur la réalité, ou tout au moins de se poser les vraies questions.

A ce sujet, le 18 mars dernier, suite à la publication de son article « Covid 19, fin de partie ? », Jean-Dominique Michel ne s’étonnait-il pas lui-même des nombreuses réactions de remerciements publiées sur son blog « anthropo-logiques » , car il « mettait des mots sur ce qu’ils ressentaient intuitivement » ? La vraie lutte contre l’épidémie ne serait-elle pas d’abord la reprise de conscience de cette mémoire vive ancrée au plus profond de nous, dans un monde où la vérité est évacuée ? Puisse-t-on espérer que cette épidémie conduise à retrouver une vraie dignité, si bien décrite par le Cardinal Ratzinger : « d’homme, en tant qu’homme, (…) caractérisé non par ses potentialités mais en ce qu’il s’enquiert du devoir et s’ouvre à la voix de la vérité et à ses exigences. »

References

References
1 GK Chesterton, Illustrated london News mai 1929
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3 Commentaires

    1. Yann LG

      Merci pour cet article, profond et visionnaire. Il n’est pas anodin de noter que parmi les penseurs cités ici, le Cardinal Newman et G.K. Chesterton soient anglais et tous deux convertis au catholicisme. Issus d’une période victorienne ou notre civilisation moderne se construisait avec ses codes déjà présents. ,
      Ces 2 convertis de l’anglicanisme pressentaient les affres d’une société par trop pragmatico-materielle réduisant à peau de chagrin la spiritualité , transformant Dieu en une commodité interchangeable… dieu -argent, dieu-santé, dieu-copain, dieu-peur quand il le faudrait. Des dieux ayant d’ailleurs aujourd’hui leur propres messagers, »archanges » omniprésents et pesants, les médias généralistes. A la botte d’un système bien huilé qui , même s’il « dérape »involontairement (c.a.d découvre le pot aux roses) est rattrapé puis muselé surement et secrétement . En est pour preuve une information capitale qui aurait du soulever indignation, questionnements, opprobe générale et remise en cause de cette malheureuse tragédie. explication:
      Le Professeur Montagnier, prix Nobel de Médecine, découvreur du VIH est interviewé le 17 avril sur CNews…voici retranscrits ses propos: , »L’histoire du marché aux poissons (…) est une belle légende »… »il s’agit d’une manipulation humaine sur ce virus ,effectivement présent chez la chauve-souris … mais auquel on a ajouté par dessus des séquences du VIH ». « Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas (…). Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le Sida ».
      Voilà…ce qui aurait dû être une bombe médiatique a fait pshit et autant de dégat qu’un pétard mouillé. Pourtant Wuhan est devenu la capitale mondiale des laboratoires de recherche. Pourtant un prix Nobel affirme l’intervention de l’homme dans l’ARN du virus avec une séquence du VIH. Pourtant l’information passe quasiment sous silence ou est très rapidement contredite sans investigation sérieuse. Pourtant les médias nous bassinent alors plutôt plusieurs heures par jour avec la pénurie des masques…bel exemple de priorisation de l’information!

      Nous sommes en droit de nous poser de très sérieuses questions sur les motivations et finalités de cet épisode tragique (volontairement dramatisé?) qui bouleverse en profondeur l’instant et l’avenir proche de l’humanité. Alors oui, il nous reste notre liberté ultime,intime, celle qu’on ne peut nous arracher, cette conscience d’être homme fils de Dieu qui pour paraphraser le Cardinal Ratzinger. « s’enquiert du devoir et s’ouvre à la voix de la vérité et à ses exigences. »

  1. sabrina

    Bonjour à tous,
    Pour ceux qui souhaitent des faits, et une réflexion sur la démarche scientifique à propos d’éventuelles manipulations humaines sur le virus, voici un exemple, un article dans science et avenir, qui cite d’autres scientifiques de renom, explique des raisonnements, et arrive à la conclusion que l’hypothèse du professeur Montagnier est peu probable :
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-est-il-vrai-qu-il-y-a-des-sequences-d-arn-de-vih-dans-le-coronavirus_143597

    Voici un autre lien, peut-être un peu moins développé, qui cite néanmoins d’autres sources à l’appui : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/17/le-coronavirus-fabrique-a-partir-du-virus-du-sida-la-these-tres-contestee-du-pr-luc-montagnier_6036972_4355770.html

    Par ailleurs, les connaissances générales actuelles sur les virus sont encore très limitées : nous ne savons pas par exemple aujourd’hui pourquoi certains virus sont saisonniers et d’autres non.
    voir là-dessus : https://www.youtube.com/watch?v=_sCCNY1vRIc&t=974s

    Enfin, pour ceux qui veulent une vision pleine d’espoir de l’avenir, voici un autre joli lien qui donne envie d’avancer :
    https://youtu.be/KB30j_igzyQ

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