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Neil Amstrong, l’homme qui a foulé le sol lunaire

« Un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité ». Cette phrase n’est pas seulement celle d’un moment : elle semble avoir guidé toute la vie de Neil Armstrong. Une vie animée par le désir de faire de chacun de ses pas personnels une réelle participation au destin de l’humanité… avant comme après l’aventure de la Lune.


© CC BY-SA Recuerdos de Pandora

Vers la Lune

Né le 5 août 1930 dans l’Ohio, Neil Armstrong s’est de toute évidence donné les moyens de réaliser de « grandes choses ». Non pas tant au nom d’un grand idéal que par son attention patiente et constante à sa passion pour l’espace, à ce qui le faisait vivre, cherchant toujours à les développer plus avant, sans barrières préconçues ni limites a priori.

Il passe ainsi, à l’âge de 16 ans – dix ans après son baptême de l’air – son brevet de pilote. Une fois obtenue sa licence en sciences aérospatiales à l’Université de Purdue, où il étudie entre 1947 et 1955, moyennant deux années de service à la Guerre de Corée, il devient pilote d’essai à la NACA [1] (ancêtre de la NASA). Il y devient en quelque sorte un « chercheur expérimental », mettant tout son être au service des avancées technologiques de l’aéronautique, et en particulier de  l’avion fusée North American X-15. Il allie une audace exceptionnelle (qui lui vaut parfois de sévères critiques), un rare sang-froid (d'où le surnom de « Mister Cool » que lui donnent ses collègues) et de très bonnes compétences techniques.

Ces qualités lui permettent d’être sélectionné en 1962 comme astronaute par la NASA. Il trouve, cette année-là, dans sa passion pour son travail la force de surmonter la douloureuse épreuve de la mort de sa fille, Karen, âgée de deux ans et demi (Armstrong s’est en effet marié en 1950 et aura avec sa femme, rencontrée à l’Université, trois enfants). Il gravit progressivement les échelons des programmes spatiaux, et se distingue en particulier lors de la mission « Gemini 8 » : après avoir été amarré avec succès à la fusée-cible Agena[2], celui-ci est pris d’un roulis accéléré qui manque de faire perdre connaissance à l’équipage, qui revient sur terre indemne en grande partie grâce à la présence d’esprit d’Armstrong. Lorsque, le 20 juillet 1969, Armstrong pose le pied sur la Lune, il donne un exemple enthousiasmant et encourageant de la réussite d’un engagement de chaque instant…

Et après ?

Après, Neil Armstrong s’efface rapidement. Il continue à réaliser de « grandes choses », mais d’un autre ordre. Sa démission de la NASA dès 1971 peut paraître étonnante. Est-ce une manière, pour ce chercheur infatigable, de reconnaître que, sans nier ses efforts et son labeur quotidien, l’expérience lunaire lui a été ultimement comme « donnée », et qu’il revient désormais à d’autres de poursuivre l’exploration du mystère ? Une sorte d’humilité, en tout cas, transparaît lors des apparitions publiques d’Armstrong : son fréquent sourire quelque peu moqueur laisse penser qu’il aura jusqu’au bout eu du mal à réaliser ce qui lui était arrivé…

Il s’engage alors comme « témoin ». Témoin tout d’abord auprès des étudiants de l’Université de Cincinnati, où il enseigne de 1971 à 1979. Témoin également au service de l’activité économique en siégeant au Conseil d’administration de plusieurs sociétés américaines (dont United Airlines). Enfin, il mettra de nouveau son expérience au service de la NASA comme enquêteur, en 1986, au sein de la « Commission Rogers » chargée de mettre à jour les causes de l'accident de la navette spatiale Challenger, l’un des  plus graves de l’histoire aérospatiale américaine.

Armstrong, décédé le 25 août dernier, ne se sera que très tard arrêté de voler, vivant sa passion jusqu’au bout et s’évadant encore à plus de 70 ans en planeur à ses moments de détente…


© CC BY NASA Goddard Photo and Video


[1] National Advisory Committee for Aeronautics (Comité Consultatif National pour l’Aéronautique de 1915 à 1958).
[2] L'étage de fusée Agena est un étage supérieur des lanceurs Atlas, Thor et Titan pour lancer un grand nombre de satellites de reconnaissance militaires mais également plusieurs sondes spatiales. Il a servi de vaisseau-cible dans les répétitions de manœuvre de rendez-vous des missions du programme Gemini.

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