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JMJ : « Bote fé! Bote esperança! E bote amor! »

Arnaud de Malartic   27 juillet 2013
Temps de lecture 4 mn

Littéralement « Mettez de la foi ! Mettez de l'espérance ! Et mettez de l'amour ! ». Ce sont les paroles que le pape François a prononcées avec une particulière insistance à l'intention de la jeunesse du monde lors de la cérémonie d'accueil en son honneur sur la belle plage de Copacabana, jeudi 25 juillet dans la soirée.


CC BY Semilla Luz

De nouveau, les organisateurs et les autorités ont été surpris par l'affluence record de pèlerins qui ont occupé plus des deux tiers de Copacabana (soit plus d'un million de personnes). Et par l'audace du pape qui a voulu parcourir l'immense avenue Atlantica bondée de jeunes criant le plus souvent en espagnol «Esta é la juventud del papa!» (« Voici la jeunesse du pape »). Plusieurs fois, il s'est même arrêté pour embrasser un enfant, bénir une personne, dire quelques mots à un pelerin. Le pape prend son temps, bouscule le protocole, cherche à être au maximum présent aux personnes qui l'accueillent.

La foule des jeunes qui l'attendaient sur la plage était capable des plus grands enthousiasmes, des chants et des «Viva» comme du plus profond recueillement, surtout lorsque le pape a demandé de prier et de garder une minute de silence pour la jeune française Sophie, morte en pèlerine en Guyane Française lors des pré-journées.   


CC BY Semilla Luz

Lors de son discours d'ouverture, un geste n'a pas échappé aux jeunes cariocas présents. Lorsque le pape lisait ce qu'il avait préparé, il parlait portugais, lorsqu'il improvisait il parlait espagnol. Dès le début, il n'a pas manqué de passer rapidement du texte à une petite improvisation qui a réjoui le cœur de plus d'un pélerin, supris par le froid et la pluie continus depuis 3 jours à Rio : « Il paraît que les cariocas n'aiment pas le froid et la pluie. Alors si vous êtes ici c'est que votre foi est plus forte que le froid et la pluie ! ». Et c'est vrai que le climat reste à la joie et à la bonne humeur dans les rues de Rio, malgré les intempéries et les quelques petits couacs au niveau des transports publics.

Le discours d'ouverture a donc insisté sur la beauté de la foi, sur la la beauté d'une vie joyeuse signe d'une foi profonde. Venant fortifier la foi des jeunes, le pape n'a pas hésité à dire qu'il vient lui aussi se fortifier de la foi des personnes présentes. Lors de son homélie, l'accent était encore mis sur la joie de celui qui suit le Christ. Une joie qui prend sa source dans une vie sacramentelle soutenue. Et le Saint Père d'insister sur l'importance de la confession et de l'Eucharistie.


CC BY Semilla Luz

Si les jeunes sont sensibles aux paroles, ils le sont aussi aux gestes, surtout s'ils sont en adéquation avec le discours. De nombreux applaudissements étaient nourris lorsque le Saint Père n'hésitait pas à embrasser une personne, à baiser le front d'une jeune fille représentant un continent, à enserrer de ses bras paternels un membre de la cérémonie d'accueil.

« Ouf tout s'est bien passé ! » était peut-être le soupir de soulagement des organisateurs une fois la cérémonie terminée. En effet, la logistique pour faire aller et venir les pèlerins semblent fonctionner, la scène est très belle et les effets spéciaux particulièrement réussis. Le spectacle d'ouverture avec ses chants et ses représentations reflétaient un immense travail pour faire de cette cérémonie d'ouverture un grand moment de beauté et de communion. La ville de Rio et ses habitants semblent définitivement séduits par ce pape qui ne perd pas une occasion pour remercier ses hôtes. Et la réalité confirme ses paroles. Les cariocas en effet aident les pèlerins, les orientent dans la rue, viennent les voir sur les terrasses des restaurants pour vérifier s'ils n'ont pas besoin d'aide pour commander. C'est ce que les européens apprécient particulièrement chez les brésiliens : c'est un peuple qui prend le temps d'aider.


CC BY Semilla Luz

Les prochaines journées risquent d'être encore bien chargées pour tout le monde. Déjà, la mairie vient d'annoncer que la veillée et la messe finale ne pourra pas avoir lieu au «Campo da fé» (à 50 kilomètres du centre de Rio) en raison de la pluie persistante et de la boue qui s'est formée. « L'homme propose et Dieu dispose » semble être l'enseignement de cet ultime changement de programme. C'est donc Copacabana qui accueillera les jeunes et leur pape pour la cérémonie finale.

Et le moral des pèlerins ? Il reste bien haut. Les difficultés sont le plus souvent accueillies dans la joie et la bonne humeur. Les pèlerins apprennent donc une autre grande qualité du peuple brésilien : sa patience devant les problèmes. «A gente vai encontrar un jeito» (« On va finir par s'en sortir »). Même si le métro tombe en panne au mauvais moment, même si on est trempé, même si on marche beaucoup, «A gente vai encontrar um jeito». Les pèlerins n'oublient pas qu'un pèlerinage est un peu à l'image de la vie : fait de beauté, de chemin parcouru ensemble, d'une direction donnée et suivie, de soutiens mutuels mais fait aussi d'imprévus, de changements, d'épreuves à embrasser. D'ores et déjà, ces journées mondiales prennent l'allure d'un immence succès.

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2 Commentaires

  1. Christiana M.

    bravo pour ces commentaires à chaud qui donnent envie d'en savoir encore davantage sur ce pape qui sait si bien bousculer son auditoire et dire des paroles qui touchent les jeunes et ls moins jeunes.

    Merci pour ce reportage sur le vif