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Un espoir politique pour l’Argentine

L’année 2015 est une année décisive. Le 25 octobre aura lieu le premier tour des élections présidentielles. Quant à celles des intendants et des gouverneurs des différentes provinces, elles ont déjà commencé depuis quelques mois.


La "Casa Rosada", résidence présidentielle d'Argentine, Buenos Aires

Le Front pour la Victoire, mené par Nestor et Cristina Kirchner est arrivé au pouvoir en 2003, après la crise de 2001, l’une des plus terribles que le pays ait pu traverser. Nestor est décédé en 2010 à 60 ans. La présidente actuelle ne peut plus être réélue puisqu’elle termine son second mandat. Samedi dernier, il a été annoncé qu’elle ne se présenterait à aucun des postes auxquels elle pourrait théoriquement accéder : député national, député pour le « Parlasur » (abréviation de Parlement et Mercosur, organe législatif du Mercosur), etc.

L’ambiance électorale est très tendue et très polarisée. Entre ceux qui défendent à outrance le « projet national » du parti en place et les autres qui désirent un changement radical, il n’y a pas de place pour les nuances. Cette ambiance peut être perçue partout : dans les médias, dans la rue, dans les familles, etc. « Nous sommes tombés dans le piège des opposés », disait le professeur Enoch Aguiar, membre du mouvement Communion et Libération au cours d’une table ronde organisée à Buenos Aires. Le discours politique paraît construit à partir de la perception de l’autre comme un « ennemi ». « L’autre est quelqu’un que je ne dois pas seulement regarder, mais aussi valoriser, admirer. Nous ne pouvons générer aucun futur si nous n’intégrons pas l’autre dans notre projet personnel et politique », continuait-il.

Durant cette rencontre, Julio Bárbaro, 73 ans, figure politique du pays, commença en rappelant les réflexions de Daniel Baremboin sur le fait qu’en Argentine, il n’existe pas seulement la tolérance de l’autre, mais l’acceptation d’identités multiples. On peut être juif ou allemand et non moins argentin. L’Argentine est née avec cette caractéristique profonde, c’est pour cela que l’intolérance actuelle qui se perçoit dans tant de milieux ne lui est pas naturelle, elle ne peut que surprendre et provoquer la douleur. Bárbaro continuait : « la politique est l’espace d’un rêve, la démocratie, le gouvernement de la majorité qui respecte la minorité. » Rappelant l’exemple des pays voisins, le Chili et l’Uruguay, il se demandait : « pourquoi ne pouvons-nous pas générer des personnalités politiques qui soient capables de consensus ? »

Si l'on analyse la situation actuelle dans la perspective des élections présidentielles, il est probable que le prochain panorama électoral soit une opportunité pour que renaisse le dialogue et l’accord entre les différents partis, notamment parce que le parti de l’actuel gouvernement a peu de chance d’obtenir la majorité au Congrès. Pour preuve les récentes élections de gouverneurs de Santa Fe, province de l’intérieur du pays, où les trois principaux candidats ont obtenu des scores presque identiques.

Les Argentins seront-ils capables de construire le futur depuis un dialogue véritable, lequel suppose la recherche de la vérité, de la justice et de la paix ? Le pays a été un témoignage de cohabitation harmonieuse entre les personnes d’origines si différentes. Saura-t-il conserver cette capacité d’hospitalité et d’amitié qui le caractérise tant ?

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