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Les processions au coeur de la culture salvadorienne

de Marie Debacque          30 août 2011

Les villes de l’El Salvador semblent toujours en fête. A chaque occasion petite ou grande, les Salvadoriens ne manquent pas de dépenser beaucoup d’énergies, de temps, d’argent (en comparaison de leurs revenus) pour des fêtes successives et éphémères, tant que cela montre l’importance que les salvadoriens accordent aux traditions, à la culture et aux manifestations religieuses.

© Points-Coeur

Dans les sociétés précolombiennes, les pratiques festives et la magie, le culte aux dieux étaient indissolublement unies. « La fête est l’âme du peuple salvadorien » nous témoignait un de ses historiens. Aussi les pratiques festives importées par les espagnols pour vivre la foi chrétienne, comme les processions de la semaine sainte rencontrèrent un fort engouement dans le peuple salvadorien.

Lors de la semaine sainte se relaie chaque jour une procession différente : procession des rameaux, procession des âmes, procession des enfants, procession de St Pierre, procession de Notre Dame des 7 douleurs, procession des saints, Saint enterrement, etc… Puis tout au long de l’année : procession de Notre Dame du Carmel, de l’Enfant Jésus, de la Croix glorieuse, du St Sacrement, de chaque saint patron des cantons et des villes.

Toutes ces fêtes conservent beaucoup des traditions populaires des Mayas ou encore des tribus pipils dans la musique, les fleurs, la gastronomie et les revêtements.

« Par l’inculturation, l’Eglise se fait signe plus compréhensible de ce qui est et instrument plus apte à la mission. Grâce à cette action dans les Eglises locales, l’Eglise universelle (…) connait et exprime encore mieux le mystère du Christ, encouragée à une rénovation continuelle. » Souligne notre Bienheureux Jean Paul II.

Quelle est donc cette contemplation du Mystère que le El Salvador veut nous dévoiler à travers ses fêtes et ses processions ?

Lors de ces processions, quelques familles demandent que la procession s’arrête devant leur maison avec le saint en question pour prier et demander une bénédiction spéciale. Ces familles font un autel devant leur maison, décoré avec de beaux tissus, des fleurs et des représentations de la fête en question. Ils attendent avec beaucoup d’espérance son passage. Cette préparation et cette attente nous entraîne dans un mouvement d’espérance, de prière. Il nous dévoile également le désir d’être visité et d’accueillir le Saint. « Visite ton peuple Seigneur », chante le Psalmiste.

© Points-Coeur

Le peuple attache beaucoup d’importance à suivre la procession. Qu’elles viennent à l’église ou non, les pesronnes sont est toujours présente en foule nombreuse à ces manifestations. Qu’il pleuve à trombes ou sous une chaleur accablante, toutes veulent suivre jusqu’au bout le cortège. Comme un geste d’amour et comme une prière silencieuse, en marche, active.

La procession est le signe d’un peuple en marche, comme le fut le peuple d’Israël dans le désert du Sinaï vers la terre promise. Le jour de la fête nationale, le peuple salvadorien marche derrière son Sauveur (El Salvador, saint patron du pays) vers une nouvelle terre promise, l’espérance de la paix et du pardon sur cette terre qui souffre tant de violences, des Maras (bandes de jeunes organisées et très violentes), des crimes de vengeance.
 

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