Le 22 novembre se tenait au palais des Nations à Genève le traditionnel bazar de Noël. Le principe est simple: chaque pays reçoit la possibilité d'installer un stand et proposer à la vente des produits artisanaux ou typiques de leur pays.
© Clément Imbert
Nous étions deux français (bureau de Points-Cœur aux Nations Unies), une mexicaine, une brésilienne et une japonaise toutes trois étudiantes en relations Internationales à Genève, à nous retrouver pour découvrir le Bazar.
Si le décor est le même, l'atmosphère dés l'entrée des Nations Unies est tout autre: les gardes mêmes ne cachent pas leur excitation devant cette population anormalement joyeuse dans un lieu réputé pour son sérieux. Une fois à l'intérieur, c'est un festival de couleur, de sons, d'odeurs, qui nous assaillit. Ce grand hall froid qui habituellement nous accueille par un panneau d'affichage indiquant le nombre de réunions qui se déroulent en même temps, est cette fois rempli d'une effervescence communicative.
Nous nous avançons dans la masse compacte des visiteurs qui se faufile entre des stands plus magnifiques et garnis les uns que les autres. Toutes les tenues les plus belles que porte cette planète se sont données rendez-vous dans ce hall qui rend tout à coup évidente l'appellation même de "Nations Unies". La couleur même de peau et les différences de faciès, que le traditionnel “costume“ dissimule si facilement, sont aujourd’hui mis en valeur et admirés. Chacun a sorti sa coiffe la plus haute, la plus voyante, et l’arpente fièrement. Ici des russes, en face des honduriens, des indonésiens qui côtoient des ghanéens, nous entendons parler toutes les langues et partout la joie domine.
Un étage plus haut, c'est au tour des papilles d'être sollicitées par une variété incroyable d'odeurs, qui s'unissent sans se mélanger. Les employés du palais arrivent de tous les escaliers, de toutes les portes dérobées pour se joindre à la fête, savourer un thé à la Menthe, un Mafé, quelques sushis, mais surtout goûter eux aussi à cette évidence qui parfois leur manque tant lorsqu'ils sont derrière leur ordinateur toute la journée. Ils comprennent que quelque chose de grand se joue dans cette grande réunion informelle. Ce que tout le monde appelle de ses vœux, ce pour quoi tout le monde travaille – diplomate, employé des Nations Unies, membres d’ONG, étudiants, genevois curieux – est comme aperçu en passant : la joie et la fierté que nous découvrons sur tous les visages de ceux qui, plus que jamais ont le sentiment de "représenter" leur pays et d’expérimenter cette fraternité universelle.
© Clément Imbert