Home > Fioretti > Nos amis : de grands « maestri » !

Nos amis : de grands « maestri » !

de Simon Delannoy        14 janvier 2012
Volontaire Points-Cœur au Chili (Valparaiso) – Extrait d'une lettre reçue début janvier 2012.

Aujourd’hui est un jour particulier. Après dix-huit mois de mission, Candela, ma sœur de communauté Argentine, est rentrée chez elle pour continuer sa vie comme avant, ou presque ! Maintenant nous allons apprendre à vivre à quatre en attendant la venue de deux autres volontaires. En réfléchissant un peu à tout cela, je me rends compte que je suis le premier pauvre ici. Le tout premier pauvre. Parce que je suis le premier à avoir besoin d’une présence, d’une amitié.

Parce que j’ai aussi besoin de compassion, parce que je suis petit, petit, petit dans mes limites et mes faiblesses. S’il y a bien un point où l’on peut grandir à Points-Cœur, c’est l’humilité. L’humilité de la pauvreté, de la prise de conscience, parce que j’ai toujours été comme cela, seulement il y avait tout un tas de bonnes raisons pour ne pas voir, pour ne pas regarder.

Je me sens proche de mes amis. Et parfois si loin, tellement leur générosité est plus grande que la mienne, tellement leur foi est impressionnante, tellement leur cœur est plus grand que le mien. Ils sont beaux nos amis. Ils ne sont pas riches, ils n’ont pas de diplômes extraordinaires mais je vous assure qu’ils sont beaux, qu’ils sont des maîtres. Des maîtres dans la simplicité, la générosité, l’accueil, l’amitié, la joie, la foi, le courage, l’amour. Je vous assure que ce sont des maîtres, de grands « maestri », des professeurs. J’ai l’impression d’être en Prépa à Points-Cœur. Prépa-science de l’Amour avec une multitude de professeurs petits ou grands, riches ou pauvres. Chacun sa matière : les enfants s’occupent de la simplicité, l’émerveillement devant toutes choses, l’amour si spontané et si beau, l’innocence et la confiance, la joie. Les adultes dans leur courage face aux difficultés, dans leur disponibilité et leur générosité envers une petite œuvre française, dans leur joie de nous recevoir et leur manière d’accueillir, leur confiance, leur dévouement, leur foi, leur amour.

Mais je serais incapable, même avec quinze lettres aux parrains, de vous décrire vraiment à quel point nos amis sont nos maîtres. Cela se vit. Je le vois déjà, je reçois tellement plus de mon entourage et de Dieu que ce que je donne. Avons-nous simplement mérité leur amour, leur attention, leur amitié ? C’est juste une grâce immense pour moi de vivre ici. Chaque jour je suis surpris, je me dis que quelque chose, quelqu’Un de bien plus grand que moi m’a guidé jusque-là. Comment se peut-il que je puisse vivre de tels moments, que je puisse partager la vie de nos amis ici, au Chili, à l’autre bout du monde, qu’un ami de la prison lève les bras au ciel et éclate de joie en me reconnaissant, seulement après trois rencontres ? C’est un don, c’est une grâce, un cadeau. Gracias, merci pour cette vie ! Quel chemin incroyablement beau ! Rude parfois, mais qui en vaut la peine, qui en vaut largement la peine.


Chili 2011 © Points-Coeur

Vous aimerez aussi
A mon frère Argentin
Cristóbal Corbeaux, sculpteur Chilien à la recherche de l’humain
Le Chili rejette une constitution idéologique
El Salvador, entre foi ardente et gangs