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Une princesse pas comme les autres

de Claire Desreumaux   7 février 2013
Temps de lecture 3 mn

La vie captivante de Zita de Habsbourg dernière impératrice d’Autriche-Hongrie est retracée dans le documentaire historique « Zita, princesse servante », diffusé sur KTO en décembre dernier. Cette « vraie » princesse, au chemin chargé d’épreuves est en voie de béatification, et l’on comprend pourquoi ! Carine Poidatz, réalisatrice du documentaire partage avec nous ce qui l’a marqué dans le destin de cette femme exceptionnelle.

Pourquoi avoir voulu réaliser ce portrait ?

Le destin de Zita m’a passionné tant il sort de l’ordinaire. On la connaît peu et c’est dommage car sa vie est un véritable roman : une enfance de petite princesse chez son père le duc de Parme, une des plus grosses fortunes d’Europe à la fin du XIXème siècle ; son mariage d’amour avec Charles de Habsbourg en 1911 ; puis, au cœur de la guerre, leur couronnement fait d’elle l’impératrice d’Autriche et la reine de Hongrie en 1916.
Deux ans plus tard, elle vit une chute brutale : poussée à l’exil, elle se trouve veuve à 30 ans avec 8 enfants à éduquer. Elle doit faire face à une grande pauvreté et vit des années durant dans l’incertitude du lendemain…

Un destin tragique à première vue. Derrière tous ces évènements, ce qui m’a impressionné, c’est que cette femme a toujours su faire face aux difficultés, gardant le cap sans jamais se plaindre et surtout sans en vouloir à ceux qui avaient causé sa chute.
Femme politique intelligente et courageuse, mère de famille soucieuse de donner la meilleure éducation possible à ses enfants, elle a puisé dans sa foi une grande force jusqu’à sa mort en 1989 à l’âge de 97 ans.
 

Qu’est-ce que vous en gardez pour votre propre vie ?

Zita est très éloignée de moi, tant par son rang que par ce que fut sa vie. Pourtant, en travaillant sur ce film, j’ai découvert qu’elle pouvait être pour moi un exemple de confiance en Dieu. Malgré les épreuves, elle n’a jamais cessé de prier et de faire confiance. Elle peut nous redonner confiance face à nos propres incertitudes. En la regardant je me dis : malgré tout ce qui peut arriver, même le pire, il nous est toujours possible de tenter de poser un regard d’espoir et de confiance, de trouver en Dieu la solidité pour avancer.

Le fait d’être oblate de Saint-Pierre de Solesmes après la mort de son mari l’a beaucoup aidée à rester debout. L’abbaye était devenue sa seconde famille. D’où l’importance pour moi d’avoir, comme elle, une famille spirituelle qui me soutienne et m’aide à avancer. 
 

Qu’est-ce qui vous a le plus touché au moment du tournage ?

La rencontre avec deux de ses petits-enfants. Ils se souvenaient entre autres d’une femme très pieuse qui leur faisait le catéchisme et qui allait à la messe plusieurs fois par jour. L’Archiduc Rudolf de Habsbourg aime à raconter que sa grand-mère lui aurait confié un jour avec un petit sourire : « J’aime tant la messe de 6h00 du matin : elle coupe si agréablement la matinée en deux. »
 

Pourquoi ce titre « princesse servante » ?

Je l'ai choisi pour deux raisons : d'une part, parce que dans le procès en béatification on dit que Zita est « Servante de Dieu », et d’autre part, c'est aussi pour rappeler que lors de son sacre à Budapest en 1916, elle a consenti à « servir son peuple » et elle est restée fidèle à cette promesse toute sa vie.

 

Visionnez le film sur le site de KTO :
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/documentaire/documentaire-zita,-princesse-servante/00062579

Ressources pour découvrir la vie de Zita De Habsbourg :

http://www.beatification-imperatrice-zita.org

Zita, Impératrice courage de Jean Sévillia, Perrin, coll. « Tempus », 2003

 

 

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