Depuis quelques temps, la parité est à la mode. Les mesures en sa faveur se multiplient. Dernièrement, c’est le congé parental dans sa forme actuelle qui a été remis en cause pour « une meilleure répartition des tâches domestiques » entre hommes et femmes. C’est une question qui n’est pas seulement présente dans la société civile, mais également dans l’Eglise. La femme semble être ainsi au centre de l’attention. Nous pouvons cependant nous demander si cette parité envers et contre tout est réellement pour le bien et au service de la femme.
© Jean-Marie Porté
Le Père Schmemann, dans son Journal, fait une série de propositions pour aider les femmes à trouver leur place dans l’Eglise et répond par là à toutes les revendications égalitaristes (au sein de l’Eglise ou dans le monde) qui ne font que dénaturer la véritable beauté de la femme :
« Il faut débarrasser le débat de tout cléricalisme, de toute “ecclésialité” dans le mauvais sens du terme (quand l’Eglise est tournée vers elle-même), le débarrasser de la question des “droits” de la femme dans l’Eglise, de savoir ce qu’elle peut “faire”, quelle est la nature de son service au sein des structures ecclésiales, donc cléricales. Ces questions sont des impasses, car elles continuent à être soumises de l’intérieur à la catégorie des “droits”, du “combat pour”, etc.
– La réduction de la vie exclusivement à des “structures”, impersonnelles et “objectives”, c’est bien là le péché du monde masculin, de la perception masculine de la vie (Marx, Freud…). L’esprit de géométrie. De là l’erreur principale du féminisme actuel : l’adhésion à cette approche “structurelle”, le combat pour occuper une place dans ces “structures” (du monde, de l’Eglise, de l’Etat, etc.).
– Or, la vraie mission des femmes, c’est de faire apparaître combien cette réduction à des “structures” est insuffisante, unilatérale et, partant, nocive.
– La femme est la vie ; elle n’est pas à propos de la vie. C’est pourquoi sa mission est d’arracher à la forme pour faire revenir au contenu de la vie. Ses catégories sont celles qui a priori n’ont pas de place dans les réductions structurelles masculines : beauté, profondeur, foi, intuition. Rien de cela n’existe et surtout ne peut exister dans le marxisme, le freudisme, la sociologie.
– L’homme cherche la règle, la femme connaît l’exception. Or, la vie n’est-elle pas une perpétuelle exception par rapport aux règles, lesquelles sont créées en excluant les exceptions ? Partout où il y a une vie authentique règne l’exception, et non la règle. L’homme représente le combat pour la règle, la femme est l’expérience vivante de l’exception.
– Or, l’exception, c’est là qu’est la profondeur du christianisme en tant que vie. Dans la vie créée et donnée par Dieu, tout est exception, car tout est unique, rien ne se répète, tout est source jaillissante.
– Le sexe est la règle, l’amour – l’exception. Or, la vérité sur la vie et la vérité de la vie, c’est l’amour et non le sexe.
– L’être humain est appelé non à l’accomplissement de règles, mais au miracle de la vie. La famille est un miracle, la création artistique est un miracle, le Royaume de Dieu est un miracle.
– L’humilité de la femme n’est pas “devant l’homme”, mais devant la vie et son mystère. C’est l’humilité de la vie elle-même et c’est le seul chemin qui mène à la pleine possession de la vie – cf. la Mère de Dieu.
– La Mère de Dieu ne peut “s’inscrire” dans aucune règle. Mais c’est en elle et non dans les canons que réside la vérité sur l’Eglise. »