Dans les discours, sur les panneaux, dans les cœurs, on pouvait voir et sentir que c’était bien le centre de ces presque 10 heures de présence du pape en terre napolitaine. Le quartier de Scampia, la place du plébiscite, le Duomo, la rivièra Caracciolo, furent les lieux d’une rencontre publique. Mais il y eut aussi ce déjeûner à la prison et la renocntre avec les malades dans l'église du Gesú. Le pape put sentir, toucher et goûter cette espérance qui, au milieu de tant de difficultés, permet aux napolitains de continuer à avancer.
Si Naples est souvent vue comme une ville du tiers-monde, plus que ses blessures, ses cris ou ses poubelles, c’est bien sa profonde beauté qu’elle a montrée. Son peuple s’est laissé guider dans une organisation parfaite, il a respecté comme jamais les horaires et les consignes, il a montré la tendresse qu’il a pour les personnes – et il s’agissait du pape qui les aime ! Ces gens ont manifesté la dignité et la foi d’une ville qui n’a jamais baissé les bras.
A Scampia, quartier connu pour sa violence, le pape a écouté de nombreux témoignages de personnes qui vivent aujourd’hui et luttent pour que l’espérance soit un don à partir duquel construire une nouvelle réalité. On n’y a pas parlé seulement de grands thèmes comme la Camorra, l’exploitation des travailleurs ou l’immigration, mais aussi et surtout des personnes. Ce père qui souffre parce qu’il ne peut apporter à la maison le pain pour ses enfants, ce jeune qui n’arrive pas à obtenir de travail légal. Pourtant, l'attention n'était pas tant attirée sur les dificultés que sur une espérance fondée sur la dignité de la personne, une dignité qui naît de ces trois points que le pape a soulignés et qui définissent l’âme napolitaine : “la joie, la religiosité, la piété”.
Avec les jeunes, les thèmes abordés étaient très concrets : le silence de Dieu, la solitude des dernières années de la vie, la difficulté à s’engager dans les relations et dans le mariage. Pourquoi croire en Dieu ? Quel est le sens de la souffrance ? Pourquoi engager sa vie avec une autre personne pour toujours ? La grandeur que le pape a vu dans ces milliers de jeunes – et moins jeunes – fut bien cet affleurement des questions essentielles bien qu'on dise d'eux qu'ils sont superficiels. Comme le pape le soulignait, la recherche du bonheur se trouve dans l’ADN de chaque napolitain.
Deux jours ont passé. Quand je demandais à nos amis ce qui les avait le plus marqué au cours de cette visite, ce n’était pas tant les discours, ni le miracle du sang de San Gennaro qui ne s’était pas réalisé depuis le pape Pie IX, mais la joie débordante des religieuses de clotûre qui avaient reçu la permission d’être dans la cathédrale (Duomo) auprès du pape.
A la fin de la cérémonie, en dépit du protocole, une, puis, deux, puis au final, presque toutes les religieuses courrurent embrasser le pape, rompant le silence et faisant passer un moment difficile au cardinal. Surpris, le pape s’est laissé envahir par cette vague d’affection et de tendresse… Tania, une grande amie du Points-Coeur, commentait très justement : “queste suore, primo que suore… sono napoletane: e noi siamo cosi” (ces soeurs, avant d’être religieuses, elles sont napolitaines, et nous, nous sommes comme ça!).
Comme le disait le pape François : personne ne peut réfreiner l’espérance des napolitains parce que comme on dit ici: ”A Maronna v’accumpagne!”, la Vierge nous accompagne !
Merci Maurizio pour cet article qui donne un autre son de cloche que celui entendu dans la grande presse, et même dans la presse catholique. C'est fantastique de voir la beauté napolitaine renverser les coeurs! Viva Napoli! e viva Terre de Compassion per la sua vera informazione!