Qui voudra faire mémoire du grand acteur suisse pourra feuilleter les dizaines d’articles écrits à l’occasion de son récent décès le 16 février dernier. Tous soulignent, au-delà des récompenses les plus hautes, obtenues aussi bien pour sa carrière théâtrale que cinématographique, son humble sagesse et son esprit contemplatif.
Du film Les Ailes du Desir
Le Guardian a cette belle image à propos de sa présence humaine, « aussi familière, consolatrice et fripée qu’un blouson préféré. » [1]https://www.theguardian.com/film/2019/feb/18/bruno-ganz-obituary
Nous voudrions nous le remémorer sur ces pages en trois courts extraits qui en disent plus long que tous les discours.
Les deux premiers sont tirés du film de Wim Wenders « Les Ailes du Désir », où Ganz joue le rôle d’un ange attiré par l’incarnation, dans les rues du Berlin d’avant la chute du mur. Dans les images pleines de poésie du cinéaste de Düsseldorf, portées par l’écriture poétique de Peter Handke, l’apparition du grand acteur est parfaitement à son image : effacée, attentive, solide.
Dans scène d’ouverture du film, le visage de Ganz apparaît dès la première minute, posant son regard sur la fillette handicapée. Seuls les enfants perçoivent sa présence :
Cette scène d’anthologie est tournée juste derrière les ruines de la « Anhalter Bahnhof » où Peter Falk, fameux par ailleurs dans la peau de l’inspecteur Colombo, perçoit la présence de l’ange et cherche à le convaincre de s’incarner.
Le troisième extrait est tiré d’un documentaire de Paul Smaczny où Bruno Ganz fait l’éloge de son grand ami le chef d’orchestre italien Claudio Abbado. Les mots qu’il choisit révèlent la délicatesse de son âme d’artiste et la profondeur de son regard. L’acteur parle à plusieurs reprises, on retiendra surtout les passages aux minutes 21:30 et 31:40.
References