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« It’s time for peace ! » le soi-disant plan de paix de Trump pour la Palestine

L’annonce du – soi-disant – plan de paix israélo-palestinien mardi dernier par le président américain Donald Trump et le Premier ministre Israélien Benjamin Netanyahu a déclenché la colère du peuple Palestinien. Néanmoins, il est loin d’avoir provoqué une réaction parmi les États Arabes, notamment ceux du Golfe. Quels sont les éléments les plus importants de cet accord unilatéral, qui a provoqué ce concert de réactions et que le peuple palestinien rejette dans son intégralité comme dans ses détails ?

 

 

Pour certains, la cause palestinienne ne semble plus être une priorité, pour d’autres, servir le plan américain semble devenir l’ordre du jour. « L’Arabie Saoudite est silencieuse. Quand vas-tu faire entendre ta voix ? Oman, Bahreïn, pareil. Le gouvernement d’Abou Dhabi applaudit. Honte à vous ! Honte à vous ! » a lancé le président Erdogan ce 31 janvier cherchant à s’afficher comme la seule puissance sunnite défendant la cause palestinienne. L’Europe, quant à elle, semble louer les efforts de paix du président Trump. La Turquie et l’Iran, deux pays non arabes, s’affichent désormais comme les plus ardents défenseurs de la cause palestinienne dans la région. « L’initiative de paix arabe » déclarée lors du sommet de la Ligue arabe à Beyrouth en 2002 et alors votée à l’unanimité, semble aujourd’hui avoir perdu son élan.

Le président Américain Donald Trump vient de couronner des années d’occupation, d’agressions et d’accords, avec ce fameux « accord du siècle ». Un accord unilatéral fondé sur les ruines de la cause palestinienne, intitulé « Une solution réaliste à deux États », mais en réalité, c’est une concession sans fin que Trump veut du peuple palestinien. Voici quelques points de cette vision américaine exposée dans 181 pages :

Reconnaissance mutuelle de l’État juif d’Israël et de l’État de Palestine dont nous voyons les terres colorées en vert. Jérusalem indivisible, et capitale du présumé État hébreu qui s’engage à garantir la liberté de culte aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans. Quant à la capitale palestinienne, elle comprendra des zones à Jérusalem-Est à Abu Dis, à 1,6 km de la vieille ville.

 

 

Le plan propose le retrait des Israéliens des terres de la zone du Triangle au nord de la Cisjordanie, du désert du Néguev, en échange de ne pas se retirer de la Cisjordanie et de garantir le plein contrôle de la Vallée du Jourdain et des colonies palestiniennes.

Quant à l’eau, qui est l’une des questions centrales, le document confirme que l’Etat Hébreu gardera sa souveraineté sur l’eau, jugeant cela vital pour sa sécurité. L’État palestinien sera appelé à développer son propre port et à disposer d’un réseau de transport rapide, des ponts et des tunnels reliant ses territoires divisés entre l’est et l’ouest, le nord et le sud.

Gaza sera démilitarisée, avec le désarmement du Hamas et du Jihad islamique, et l’État Hébreu maintiendra la responsabilité de la sécurité entourant l’État de Palestine. Les Palestiniens seront responsables dans la mesure du possible de leur sécurité intérieure conformément aux dispositions de cette vision américaine. L’État hébreu travaillera avec la Jordanie, l’Égypte et la Palestine pour assurer la sécurité des passages frontaliers ; et avec la Palestine et les pays arabes pour affronter l’Etat Islamique, le Hezbollah et le Hamas si ce dernier ne change pas d’orientation selon ce qui est indiqué dans le document.

Quant au dossier des réfugiés Palestiniens, 3 options sont présentées. Le plan maintient un retour limité pour certains réfugiés conformément aux normes de sécurité convenues par un comité mixte Israélo-Palestinien, en faisant référence dans le document aux problèmes de sécurité des réfugiés dans les pays hostiles à Israël tels que le Liban et la Syrie. La deuxième option consiste à intégrer les réfugiés dans les pays d’accueil après leur approbation. La troisième serait de distribuer les quelques 50 000 réfugiés aux pays de l’OCI [1]Organisation de la coopération islamique qui acceptent de donner la nationalité aux réfugiés sur une période pouvant aller jusqu’à dix ans.

Quant à la partie économique du plan américain, elle promet aux Palestiniens – presque – le Paradis s’ils acceptent de vendre leur terre: 50 milliards de dollars d’investissements dans les prochains dix ans ; une croissance économique historique ; un taux de production locale doublé en dix ans ; plus d’un million de possibilités d’emploi ; un taux de chômage inférieur à 10% ; un taux de pauvreté réduit de 10% ; un développement des marchés de Cisjordanie et de Gaza qui serait relié aux principaux secteurs commerciaux comme Israël, l’Égypte, la Jordanie et le Liban ; une expansion des relations économiques entre l’État hébreu et ses voisins arabes.

Telle est la perception de Trump et Netanyahu pour la cause Palestinienne. Une perception unilatérale qui prend en compte uniquement les intérêts de l’entité occupante, mais les Palestiniens ont dit leur parole : « L’accord ne passera pas. Ce plan de paix est mort-né. Notre cause n’est pas à vendre » . Le Président Palestinien, Mahmoud Abbas affirme : « Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Al Kouds comme capitale de l’Etat Palestinien ». Le deal du siècle de Trump ne semble pas vouloir détruire uniquement le territoire de l’Etat Palestinien, mais l’identité même du peuple Palestinien, son droit d’existence dans son propre pays, lui proposant d’être acheté et vendu dans d’autres pays de refuge. Et pour les réfugiés à qui il sera permis de rentrer chez eux en Palestine, le deal leur propose de vivre sous la merci de l’Etat Israélien. Le deal du siècle semble plutôt être une sorte de bluff présenté sous forme d’un plan de paix.

References

References
1 Organisation de la coopération islamique
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