Jaan Eik Tulve est un musicien estonien, chef de chœur et chef d’orchestre ; il est né à Talinn en 1967. Au début des années 90, il quitte son pays pour l’Europe de l’Ouest, avec sa future épouse Helena, elle-même compositrice – son œuvre s’inscrit dans le courant de la musique spectrale.
Jaan Eik Tulve et Arvo Pärt. Photo : Source
L’exil
Arrivé en France sans carnet d’adresses et sans argent, Jaan Eik Tulve, accède toutefois rapidement à divers enseignements au CNSM de Paris, en se perfectionnant notamment dans l’étude et la pratique du chant grégorien – il dirigera le Chœur Grégorien de Paris dès 1992, se rendra dans diverses abbayes françaises pour conseiller les moines et apprendre à leur contact l’art du chant millénaire de l’Eglise d’Occident.
Reconnaissances
Aujourd’hui de retour en Estonie, Jaan Eik Tulve est un pédagogue et un chef internationalement reconnu ; il est aussi l’un des interprètes les plus proches d’Arvo Pärt, qui dédie plusieurs œuvres à son ensemble Vox clamantis.
Vox clamantis se présente non seulement comme un ensemble vocal professionnel : il veut être, il est sans doute devenu « une réunion d’âmes sœurs ».
L’auditeur fait d’emblée l’expérience de cette connivence : les voix et les tempéraments personnels, bien que très typés, fusionnent subtilement ; par ailleurs, l’ensemble cultive une grande sobriété : il semble livrer à notre contemplation, délicatement et sans effets, les œuvres les plus complexes comme un « folklore » intériorisé, une tradition parfaitement assimilée. Enfin, les programmes de Vox clamantis, dans lesquels se côtoient œuvres médiévales et contemporaines, manifestent par-delà les siècles des affinités inouïes mais profondes.
Ces reconnaissances miraculeuses (entre individualités vocales, entre les interprètes et les œuvres, entre les œuvres elles-mêmes) se réalisent grâce à un travail très minutieux, d’essence méditative, que Jaan Eik Tulve assimile à une descente dans les profondeurs. Une fois la profondeur du coeur atteinte, une différence de « mille cinq cents ans, ce n’est rien du tout », comme il l’explique au cours d’un entretien accordé à Paris en 2009 :
Découvrir Jaan Eik Tulve et Vox clamantis, durant le Triduum :
Jeudi Saint : Ubi caritas et amor – antienne grégorienne et motet de Maurice Duruflé :
Vendredi Saint : Via crucis – Liszt ( Ecouter ici l’extrait )
Veillée pascale : Alleluia Tropus – Arvo Pärt :