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Consécration de la Russie et de l’Ukraine au Coeur Immaculé de Marie

Un coup de tonnerre, au milieu d’un ciel sans nuage, et trois bergers qui courent pour se protéger de ce qu’ils pensent être un orage. Ce sont des enfants, ils sont avec le troupeau toute la journée, ils apprennent à prier et à jouer presque seuls au milieu des collines de la Cova d’Iria et ce dimanche-là, ils voient une Dame « toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil  » qui changera non seulement le destin de ces enfants, mais l’histoire de l’Église, car jamais encore comme ce 13 mai 1917, la Vierge Marie ne propose à ces enfants de participer par leurs prières, leurs souffrances, leur vie, au mystère de la rédemption :

– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en acte de réparation des péchés pour lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
– Oui, bien sûr !
– Vous aurez donc beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.

Dans les mots de la Señora de la Cova d’Iria, il n’y a pas de demi-mesure, elle ne cache pas la réalité de ce qui les attend (François et Jacinthe, les plus jeunes, mourront en s’offrant pour les pécheurs quelques années après l’apparition) mais elle leur montre la compagnie qu’ils auront sur ce chemin : la consolation du Seigneur et la compassion de la Mère.

 

© Jean-Marie Porté

 

Dès lors, au cœur du message des apparitions de Notre-Dame de Fatima, il y a cet immense amour du Fils pour l’homme et l’intercession, la compassion de la Mère de tous les hommes. Il s’agit d’une réponse claire à un moment de souffrance de l’histoire : l’oubli de Dieu, la politique sans pitié, les guerres annoncées avec les souffrances qui se profilent à l’horizon, la Mère se rend présente, montre la douleur qui l’habite mais, en signe d’espérance, laisse transparaître la certitude que son Fils non seulement souffre, mais veut aussi sauver l’humanité. En guise de chant de victoire, elle dit à Lucia (déjà religieuse dans un couvent de carmélites) : « En définitive, Mon Coeur Immaculé triomphera ». Et ce triomphe est obtenu par l’acte le plus simple mais le plus difficile pour l’homme : se mettre à genoux. Comme le disait le serviteur de Dieu Don Luigi Giussani : « Le mystère comme miséricorde constitue le dernier mot, même sur toutes les affreuses possibilités de l’histoire. L’existence s’exprime donc, en tant qu’idéal ultime, dans la mendicité. Le véritable protagoniste de l’histoire est le mendiant : le Christ mendiant du cœur de l’homme et le cœur de l’homme mendiant du Christ« . [1]Témoignage lors de la rencontre de Jean-Paul II avec les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles. Rome, Place Saint Pierre, 30 mai 1998

Pour les trois bergers, c’est une certitude : ils ont grandi en se mettant à genoux pour prier les mystères du Rosaire avec leur famille, ils le prient entre eux quand ils sont avec les brebis parce qu’ils reconnaissent dans le geste du mendiant un point central de l’histoire du salut.

C’est pourquoi, lorsque la Vierge demande à Lucie d’écrire au Saint-Père pour qu’il consacre la Russie et le monde entier à Son Cœur Immaculé, elle insiste auprès de son évêque pour qu’il se dépêche, pour qu’il accomplisse ce vœu que la Mère demande, car dans tous les moments difficiles de l’histoire, c’est seulement à genoux que l’on peut être le protagoniste de l’histoire.

Comme l’a dit le pape Pie XII : « Si Marie intervient par son puissant patronage, les portes de l’enfer ne peuvent prévaloir. Elle est la bonne mère, la mère de tous, et il n’a jamais été dit que ceux qui ont cherché sa protection ont été déçus. » [2]Pape Pio XII,Lettre Apostolique du 7 Juillet 1952

Ainsi, le Saint-Père Pie XII a été le premier à consacrer l’humanité entière au Cœur Immaculé, ce Pape qui nous est si peu connu mais qui a connu dans sa propre chair la destruction d’une société qui a abandonné Dieu pour suivre un « homme » qui se prenait pour Dieu.

C’est ensuite, avec tous les évêques du monde, que saint Jean-Paul II a consacré le monde à la Mère de toute l’humanité et au Cœur Immaculé de Marie, renouvelant le « Totus tuus, Maria » qu’il avait inscrit sur son blason papal.

 

 

Ce 25 mars 2022, une fois de plus, au milieu de la souffrance, nous serons invités à être « protagonistes de l’histoire ». Non pas avec des marches ou des messages sur les médias sociaux, mais comme les trois bergers de la Cova d’Iria l’ont fait et nous l’ont appris : en s’agenouillant devant la Mère de la compassion et en demandant, en suppliant :

C’est pourquoi, ô Mère des hommes et des peuples, Toi qui connais toutes leurs souffrances et leurs espoirs, Toi qui ressens d’une façon maternelle toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres, qui secouent le monde contemporain, reçois l’appel que, comme mus par l’Esprit-Saint, nous adressons directement à ton Cœur, et avec ton Amour de Mère et de Servante, embrasse notre monde humain que nous T’offrons et Te consacrons, pleins d’inquiétude pour le sort terrestre et éternel des hommes et des peuples. Nous T’offrons et Te consacrons d’une manière spéciale les hommes et les nations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration. Sous l’abri de ta Miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu ! Ne rejette pas nos prières alors que nous sommes dans l’épreuve ! Ne les rejette pas ! Accepte notre humble confiance – et notre offrande !

References

References
1 Témoignage lors de la rencontre de Jean-Paul II avec les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles. Rome, Place Saint Pierre, 30 mai 1998
2 Pape Pio XII,Lettre Apostolique du 7 Juillet 1952
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