Tous les ans, au mois de mars, le Japon commémore la tragique catastrophe naturelle advenue dans le nord du pays en 2011. En effet, le 11 mars 2011 à 14h46, un tremblement de terre d’une magnitude de 9.1 et d’une durée de 3 longues minutes secoue le pays tout entier devenant le plus fort séisme jamais enregistré au Japon. 20 minutes plus tard, il a engendré un tsunami dont les vagues ont atteint une hauteur estimée à plus de 30m par endroits. Celles-ci ont parcouru jusqu’à 10 km à l’intérieur des terres, ravageant près de 600 km de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires.
Ce tsunami sans précédent fait quelques 18 500 morts et disparus, et force plus de 500.000 personnes à être évacuées et relogées. L’eau envahit la centrale nucléaire de Fukushima, dont les coeurs de trois réacteurs entrent en fusion, provoquant la pire catastrophe nucléaire civile depuis Tchernobyl (Ukraine) en 1986.
Cette année aussi, à 14h46, toutes les sirènes de la région retentissent à cette heure fatidique. Chacun s’arrête, joint les mains devant les nombreux lieux de commémoration pour une minute de silence. Ils apportent, avec les fleurs leurs lots de larmes et leurs prières pour tous ceux engloutis par les vagues…
A 10 000 Kilomètres de là, la France a elle aussi commémoré cette tragédie à travers un film troublant par sa simplicité. Alliant humour, vérité et drame. Inspiré d’une histoire vraie !
Le film japonais réalisé par Ryôta Nakano sorti en 2020 au pays du soleil levant, « La famille Asada ». Il raconte l’histoire d’une famille peu banale autour de leur fils Masahi, photographe. Masahi publie un album photo un peu décalé de sa famille qui lui permet d’être connu et monte ensuite un projet : il se déplace dans le Japon pour prendre en photos des familles et capturer des moments authentiques.
Après avoir illustré les débuts de carrière de Masahi en tant que photographe, la seconde moitité du film se déroule au moment du tremblement de terre et du tsunami de 2011. Suite à cet évènement, Masahi décide d’aller à la recherche d’une des familles qu’il avait photographiée dans cette région. En arrivant, il fait la rencontre d’un jeune homme qui a entrepris de rassembler les albums photos retrouvés dans les décombres, de les nettoyer pour ensuite les exposer, permettant ainsi aux survivants de retrouver leurs photos. Masahi décide de l’aider dans cette tâche et y reste plusieurs mois en temps que bénévole. Jusqu’à ce qu’une petite fille le boulverse dans sa demande.
Ce film dépeint la réalité de ce qu’a été cet évènement bouleversant, qui continue à marquer encore aujourd’hui la population, 12 ans plus tard. Le message que délivre le film autour des photos est captivant : « Pour supporter une perte, il nous reste les souvenirs. S’ils sont inoubliables, c’est grâce aux photos ».
Entre humour et émotion, ce film nous émeut par sa simplicité et nous questionne sur les enjeux des liens familiaux et amicaux.
Bande annonce du Film
Article écrit par Sylvie Muller et Alix Hirt