En 2018 se termine le tournage du film : Sound of freedom, réalisé par Eduardo Verastegui et Alejandro Gomez Monteverde. Ce film est basé sur des faits réels dénonçant la traite des enfants et sur celle de Tim Ballard, ex-agent de la CIA, Fondateur de l’Operation Underground Railroad, organisation destinée à sauver les enfants des réseaux de trafics.
Dans le film (et la vraie vie), cet homme, agent qui travaille à démanteler les réseaux de pornographie infantile, se voit confronté un jour au drame d’une personne, un petit garçon dont la sœur est toujours détenue par ces réseaux. Pourtant « habituée » à toute cette horreur, devant une personne, un drame qui affecte non pas de manière conceptuelle l’humanité, mais un petit être de chair, semblable à ses propres enfants, décide de s’engager, avec le soutien de sa femme, dans un parcours chaotique et juste.
C’est également ce qui a fait vibrer le cœur du producteur : en 2015, Eduardo rencontre Tim Ballard, qui dédie sa vie à secourir, dans le monde entier, des enfants qui ont été enlevés et séquestrés pour être esclave du commerce sexuel. Les plus jeunes ont l’âge de deux ans et quelques années plus tard, ces enfants sont de potentielles victimes pour le trafic d’organes. La pornographie infantile est un fléau mondial et touche tous les milieux.
Quand Eduardo s’émeut et décide de défendre ces enfants, l’ex-agent de la CIA, Tim, l’avertit qu’il va se faire de très nombreux ennemis. Mais, une question le taraude : « Et si cela arrivait à mon fils ? A ma fille ? A mon neveu ? ». Pas de doute, il se lance dans l’arène. Il frappe à la porte d’une vingtaine d’acteurs : face aux réponses négatives et aux divers obstacles, il persiste et finalement Jim Cazievel (l’acteur qui joua le Christ dans La Passion de Mel Gibson) accepte le rôle.
Le tournage se déroule en Colombie avec pour la protection des acteurs une trentaine d’ex-agents de la CIA. Pendant le tournage, quinze de ces ex-agents disparaissent pendant trois semaines, lorsqu’ils réapparaissent, les journaux colombiens annoncent que 200 enfants ont été rescapés du trafic sexuel…Grâce à ce tournage, ces agents ont pu rendre à ces enfants leur liberté.
Le film terminé, il est remis à la Fox, mais peu de temps après le groupe Disney rachète le réseau et n’accepte en aucun cas de diffuser le film : Sound of freedom. Eduardo réussit à le récupérer, mais la pandémie l’oblige à attendre pour le présenter à d’autres distributeurs. Enfin, en 2021, il le propose à Netflix, Amazon, etc. Réponse : « Ce n’est pas un négoce valable ». Quand un jour, le plus petit distributeur de film des Etats-Unis l’appelle en lui disant qu’ils sont prêts à le passer dans les salles et pour célébrer la liberté, ils choisissent comme date de sortie : le 4 juillet.
Nonobstant la polémique soigneusement entretenue autour de ce film aux Etats-Unis, il devient numéro un des entrées le jour de sa sortie et se classait encore il y a quelques semaines à la neuvième place du box-office annuel américain, devant des blockbusters tels que Indiana Jones et le Cadran de la Destinée ou encore le dernier Mission Impossible.
Ce film courageux, au-delà de la dimension scandaleusement honteuse de ce trafic, montre le réveil d’une conscience face à une souffrance incarnée et personnelle et peut-être ose nous pousser à poser nous-mêmes un jugement sur la réalité, la nôtre, la vraie, celle que l’on voit chaque jour et qui nous parle par des personnes.
En France, Sound of freedom sortira en salle le 15 Novembre. Au spectateur de juger !