La finale du Prix de Lausanne 2024, qui a eu lieu dernièrement, a été remportée par le plus jeune danseur, le Brésilien João Pedro dos Santos Silva, âgé de 15 ans. Ce dernier rapporte : « Sur scène, je n’étais pas stressé, pas du tout, j’étais juste très heureux. » [1]Interview du danseur par le journal « Danses avec la plume », 5 février 2024
João Pedro dos Santos Silva est originaire de Matão, dans l’État de São Paulo. A l’âge de 10 ans, il commence à prendre des cours de danse classique dans une petite école de sa ville, où il a été l’élève du professeur Renata Canova entre 2017 et 2020. Puis la famille déménage lorsque João Pedro a 12 ans, lui permettant ainsi d’étudier le ballet dans la prestigieuse école Basileu França de l’avenir des arts à Goiás.
« Basileu França travaille dans le but de professionnaliser les étudiants et de les faire entrer sur le marché du travail. Un prix comme celui-ci nous donne la certitude qu’un bon travail a été réalisé entre le professeur et l’étudiant, car João Pedro est très talentueux et étudie beaucoup », explique Simone Malta Segurado, professeur et coordinatrice de la danse.
Le Prix de Lausanne n’est pas sa première victoire : en 2020, il remporte déjà la médaille d’or dans la catégorie enfants au Festival de Joinville (Brésil), en 2021 la médaille d’or dans la catégorie junior au Youth America Grand Prix (YAGP) à New York. En 2022, il décroche la deuxième place dans la catégorie junior au Youth America Grand Prix (YAGP).
En juin 2023, João Pedro est élu l’un des deux meilleurs danseurs du 3ème Festival de danse de Porto Alegre, l’autre étant Marcus Rufino, également étudiant à Basileu França. L’année dernière, au festival de danse de Joinville, considéré comme l’un des plus grands festivals de ballet au monde, il remporte le prix spécial Daniel Camargo, après s’être classé premier dans la variation masculine junior, premier dans le pas de deux junior (avec Antonia Manrique) et premier dans le solo néoclassique masculin junior. Il remporte également la présélection du Prix de Lausanne en Amérique latine, qui s’est déroulée à Córdoba, en Argentine.
Si on lui demande pourquoi il aime danser, João Pedro de répondre : « C’est difficile à expliquer… Cette sensation quand je suis sur scène, c’est tellement incroyable, c’est indescriptible. J’aime danser, tout simplement, j’aime énormément danser. Je ne peux pas l’expliquer. C’est quelque chose que j’ai en moi.» [2]Ibid
Lorsqu’on le voit sur scène, ce qui frappe d’emblée, c’est effectivement sa joie d’y être. Il danse, ce qui suppose un véritable effort en soi ; mais à la fois, c’est comme un jeu, il y a quelque chose de léger, de frivole qui l’entraîne, une interaction avec le public, l’effort fourni étant comme secondaire. Cela n’empêche pas une grande précision dans les mouvements, que l’on remarque en particulier dans la variation contemporaine qu’il a choisie, aux pas rapides et précis.