Les 31èmes JMJ ont été l’occasion d‘un échange prolongé entre le pape, les jeunes du monde entier et le peuple polonais. Entre les rencontres organisées, les apparitions nocturnes à la « fenêtre papale »[1] et les différentes cérémonies thématiques (messe avec les consacrés, rencontre avec les volontaires, rencontre avec les politiciens etc.) le pape François a enseigné longuement et continué d’imprimer son style. Ainsi tous se sont réjouis de ses manières simples et spontanées, de son goût pour les prises à parti de la foule, mais surtout de son génie des images qui vont droit au cœur.
Des images qui vont droit au cœur
Comme il était frappant de voir le visage des jeunes lorsqu’il leur parla de cette génération qui se comporte comme des « retraités avant l’heure »[2].
Quelle secousse salutaire beaucoup ont reçu lorsqu’il les invita à ne pas confondre bonheur et confort en les mettant en garde contre la « paralysie du canapé [3]» ou l’abrutissement des « drogues socialement acceptées [4]».
Combien de sourires se sont dessinés lorsqu’il martela que notre époque n’acceptait plus de joueurs de réserves mais seulement des titulaires[5], prêts à mettre leurs chaussures pour entrer dans le jeu.
Quelle lumière fut pour certains le simple fait de comparer le Seigneur à un GPS, la prière à un chat quotidien[6].
Un vibrant appel à la liberté
Grâce à ces images et au-delà de celles-ci, les jeunes venus si nombreux à Cracovie ont redécouvert que le combat qu’il leur faut mener se joue avant tout dans leur cœur, qui tant de fois renonce ou bien se laisse paralyser par la peur ou l’égoïsme. Ils ont compris avec plus d’acuité que si tant d’éléments dans la société tend à les maintenir sur leur canapé, ils sont seuls susceptibles de défendre ce bien si précieux qu’est leur liberté[7] . Il leur revient de rester les véritables protagonistes de leur existence et de l’histoire et enfin de « mettre leur vie en jeu » (expression chère au pape) pour suivre ces grands désirs si caractéristiques de la jeunesse.
Ces JMJ ont par ailleurs rappelé à ces jeunes que l’Eglise et le pape, en posant des exigences claires, sont là pour les soutenir dans cette lutte contre une existence au rabais et pour une vie en plénitude, une vie sous le signe de la Miséricorde « qui a toujours le visage jeune »[8].
Pierre de notre temps
Il est difficile de savoir à l’avance comment les enseignements du pape François prendront chair dans la vie de tous ces jeunes. Le style résolument moderne et accrocheur pour la génération du « buzz » présente toujours le risque de perdre son intérêt aussi vite qu’il l’a acquis. Mais ce serait oublier ce que signifie un tel événement pour ces milliers de jeunes ayant répondu à l’invitation du pape. Pendant des jours ils ont marché, piétiné, fait la queue pour avoir son déjeuner, dormi dans des gymnase ou à même le sol, sans jamais se départir d’un sourire qui venait d’ailleurs. Ils ont n’ont souvent aperçu le pape que de très loin, compris ses interventions que partiellement à cause du brouhaha ou des problèmes de traduction. Ainsi peut-être retiendront-ils une image un peu sensationnelle, mais ils retiendront surtout qu’à travers cette silhouette blanche aperçue au loin, à travers ce visage plein de bonté, Dieu visite son peuple et lui fait Miséricorde. La figure de Pierre, « du Pierre de notre temps »[9] apparaît en de telles circonstances dans toute sa signification : elle est Miséricorde de Dieu en ce qu’elle offre à l’Eglise universelle ce point d’unité, cette référence qui nous permet en un instant de faire une si profonde expérience d’unité. Merci très Saint Père de nous permettre de dire « nous » dans la foi !
[1] Fenêtre de l’évêché de Cracovie à laquelle aimait apparaître Saint Jean Paul II lors de ses visites en Pologne
[2] Cérémonie d’accueil jeudi 28/07
[3] Veillée de prière samedi 30/07
[4] Veillée de prière samedi 30/07
[5] Veillée de prière samedi 30/07
[6] Messe finale 31/07
[7] Veillée de prière samedi 30/07
[8] Cérémonie d’accueil jeudi 28/07
[9] expression employée par le cardinal Dziwisz lors de la messe inaugurale 26/07