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Une curiosité louable et salutaire

Frères, vous à qui le Seigneur, comme à des petits, révèle ce qui est caché aux sages et aux habiles, vous devez appliquer votre pensée à ce qui concerne vraiment le salut et trouver le sens de cet Avent : Cherchez donc quel est celui qui vient, d’où et de qui il vient, cherchez aussi le motif de sa venue. Cette curiosité est sans aucun doute louable et salutaire : l’Eglise ne célèbrerait pas le présent Avent avec tant de ferveur s’il ne recélait en lui quelque grand sacrement. Et tout d’abord, avec l’Apôtre stupéfait et plein d’admiration, regardez-vous aussi celui qui fait son entrée : Il est, au témoignage de Gabriel, le Fils du Très-Haut, Très-Haut lui-même. Vous avez entendu, frères, quel est celui qui vient, écoutez, maintenant, d’où il vient et où il va. Il vient du cœur de Dieu le Père dans le sein de la Vierge Mère. Il vient du plus haut des cieux jusqu’aux régions inférieures de la terre.

 

© Analia Pasquali

 

Mais quoi, ne devons-nous pas vivre sur la terre ? Bien sûr, et lui-même y a vécu. Où serions-nous heureux sans lui ? Et où malheureux avec lui ? Qui donc aurais-je dans le ciel ; avec toi je suis sans désir sur la terre. Dieu de mon cœur, ma part, Dieu à jamais. Même si je marche au milieu de l’ombre de la mort, je ne crains pas le mal, pourvu cependant que tu sois avec moi. Maintenant, je le vois bien, il est descendu et sur la terre et aux enfers. Aux enfers, non comme un vaincu, mais comme un homme libre parmi les morts, comme la lumière qui luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point atteinte. C’est pourquoi il n’a pas abandonné son âme aux enfers ni laissé son corps voir la corruption dans la terre. Le Christ qui est descendu, c’est lui qui est remonté, pour accomplir toutes choses, lui dont il est écrit : « Il est passé en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient captifs du démon » ; et ailleurs : « Il est sorti comme un géant pour accomplir sa course ; à la limite des cieux il a son lever et sa course atteint à l’autre limite ». 

Qui douterait que ce soit pour un motif élevé qu’une telle grandeur a daigné descendre d’un lieu si élevé jusqu’à un autre si misérable ? C’est un motif élevé en vérité : une grande miséricorde, une pitié sans limite, une charité débordante. Pourquoi devons-nous croire qu’il soit venu ? C’est ce que nous avons à éclaircir. Point n’est besoin pour le faire de nous donner beaucoup de mal, car ses paroles et ses actions proclament bien haut le motif de sa venue. Il est venu du haut des montagnes chercher la centième brebis qui était errante. Et pour que nous rendions grâces au Seigneur car il est bon, pour que nous chantions ses merveilles pour les fils des hommes, il est venu pour nous. Grandeur inouïe de Dieu qui cherche, grandeur aussi de l’homme cherché !

 

© Anne Gallot, L’attente

 

Saint Bernard (1er Sermon de l’Avent), Lectionnaire pour les dimanches et fêtes, Jean-René Bouchet, Cerf, pp. 34-36

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