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Chant grégorien au Thoronet : antienne de procession pour la Chandeleur

Damien Poisblaud   2 février 2013
Vidéo, temps de lecture 3 mn

Le vieillard Siméon a porté, lui aussi, sa bougie ; c'était la Lumière du monde, et son âme en fut toute illuminée.

Responsum accepit Simeon a Spiritu Sancto, non visurum se mortem, nisi videret Christum Domini:
et cum inducerent puerum in templum, accepit (D)eum in ulnas suas, et benedixit Deum, et dixit:
Nunc dimittis, Domine, servum tuum in pace.

Siméon avait reçu de l'Esprit Saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur.
Et comme ils apportaient l'enfant au temple, il le prit dans ses bras et bénit Dieu en disant :

« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser aller ton serviteur s'en aller en paix » Lc 2, 26-29

 

Les chrétiens sont toujours en fête ; ils ont pour chaque jour du calendrier un nouveau motif de se réjouir de la bonté et de la beauté de la création, chaque jour une bonne raison de fêter la puissance de la grâce du Christ. La Chandeleur est une de ces nombreuses fêtes qui émaillent le cycle de l'année liturgique. Et ces fêtes sont bien réelles ; elles ne sont pas de simples inventions de croyants, car la création est réellement très belle et les œuvres de la grâce encore plus belles.

En cette fête de la Chandeleur[1], on porte un cierge en procession, symbole de la vraie lumière qui luit dans les ténèbres. Les visages se trouvent ainsi irradiés, des plus jeunes aux plus anciens, de toutes conditions, par ces flammes vacillantes qui pourtant éclairent et réchauffent.

Le vieillard Siméon a porté, lui aussi, sa bougie ; c'était la Lumière du monde, et son âme en fut toute illuminée. Comme le chante l'alleluia de la messe de ce jour : « Le vieillard portait l'enfant, mais c'est l'enfant qui conduisait le vieillard » !  L'Esprit Saint ne lui avait-il pas promis qu'il ne mourrait pas sans avoir vu l'Oint du Seigneur ? Alors il avait attendu toute sa vie… confiant en la promesse.

L'attente de ce fils d'Israël apparaît ainsi comme une dimension intérieure au christianisme, face au mystère qui attend sa révélation ultime. Il y a en chacun de nous un Siméon qui attend. Ah ! Si seulement nous avions pu voir quelle joie pétillait dans les yeux de ce vénérable vieillard quand il sut que l'enfant qu'il tenait dans ses bras était l'Envoyé du Seigneur ! Mais peut-être la verrons-nous, cette joie, sur un visage illuminé, pendant la procession aux flambeaux ? Une simple bougie peut-elle éclairer autant un visage ? Assurément, un mystère est là, au cœur de cette flamme, qui nous attire, nous illumine et nous réchauffe.

« Daigne, Seigneur, faire briller de la lumière de la bénédiction céleste ces cierges que nous, tes serviteurs, désirons porter rutilants de lumière : en sorte que dignes nous-mêmes de t'en faire l'hommage, nous méritions d'être aussi présentés dans le temple sacré de ta gloire ». (bénédiction des cierges)


[1] La fête de la Présentation de Jésus au Temple et purification de Marie, est une des plus anciennes, sinon la plus ancienne des fêtes mariales. Célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, la fête de la Purification passa ensuite à Constantinople, puis à Rome, où on la trouve au VIIe siècle, associée, le 2 février, à une procession qui semble être antérieure à la fête de la Vierge.

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